Le tympan de la cathédrale d’Autun est une pure merveille
par Emile Mourey
mercredi 25 avril 2012
A Madame Cécile Ullmann, Conservatrice régionale des monuments historiques à la Direction des Affaires Culturelles de la région Bourgogne.
Madame, je viens de parcourir votre ouvrage "Révélation, le grand portail d'Autun" récemment paru. Comme l'écrit M. le Ministre de la Culture, il s'agit d'une restauration coûteuse, certes, mais exemplaire, que vous relatez avec un maximum de détails et de précisions. En revanche, concernant "la relecture de ce jugement dernier", daté du XII ème siècle suivant les termes du ministre, je me permets d'attirer votre attention sur les points suivants.
Chapiteaux à l'entrée du grand portail.
Vous avez tout à fait raison de voir dans celui de droite une évocation du prophète Balaam http://www.romanes.com/Autun/Saint_Lazare_d_Autun_0143.html
Les enfants d'Israël partirent, et ils campèrent dans les plaines de Moab, au-delà du Jourdain, vis-à-vis de Jéricho (Nbr 22,1). Balak, roi de Moab, dit aux anciens de Madian : cette multitude va dévorer tout ce qui nous entoure, comme le boeuf broute la verdure des champs (22,4). Il dit au prophète Balaam : viens, je te prie, maudis-moi ce peuple, car il est plus puissant que moi... je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis est maudit (22,6). Or, comme Balaam s'était mis en route, l'ânesse vit l'ange de l'Éternel, et elle s'abattit sous Balaam (22,7).
Placé à l'entrée, à droite, ce chapiteau délivre un message très important. Il signifie que, pour les enfants d'Israël, rien ne peut leur résister car l'ange du Seigneur les protège.
La question qu'il faut se poser est la suivante : dans l'héritage de cette histoire et à l'époque de la réalisation de cette sculpture, quelle est la cité qui s'est représentée symboliquement dans le cavalier chevauchant le lion guerrier ? Comme nous sommes à Autun, il ne peut s'agir que de la cité éduenne... mais en plein Moyen-âge, ce n'est pas possible. La logique veut que l'on fasse remonter la réalisation de notre monument au temps où la cité éduenne était encore guerrière.
Comme vous avez dû le constater, il n'y a, dans la cathédrale d'Autun, aucune inscription qui soit tirée des textes évangéliques. Vous auriez dû également remarquer que les chapiteaux de l'entrée évoquent des sujets très anciens, sans rapport avec les évangiles et aucun du Moyen-âge. Certes, on y voit la présentation d'un Jésus au temple, mais la scène peut très bien s'inspirer du protévangile/prophétie de Jacques de l'an - 4. Quant aux vieillards, ils ne sont pas évoqués dans l'Evangile mais dans le texte de l'Apocalypse qui, un peu avant la guerre de 70, met en scène un Jésus du ciel qui est, qui était et qui vient (Ap 1,7) mais qui n'est pas encore venu. Saint Eustache qui vit une croix entre les cornes d'un cerf (?) a vécu au IIème siècle. Enfin, la légende de l'épine retirée de la patte du lion peut très bien être attribuée à Androclès (Ier siècle) ou mieux à Mentor de Syracuse plutôt qu'à saint Jérome. http://mydas.ath.cx/bourgogneromane/edifices/autun/AUTUNporkap2.JPG
Le trumeau.
Extrait de mon ouvrage "Histoire de Bibracte, Dieu rayonnant", écrit dans les années 80, publié en 1995 : « La consécration de l'église en 1130 par le pape Innocent III ne signifie pas que l'édifice était en cours de construction, mais qu'étant probablement en fort mauvais état d'entretien par le fait de l'incurie des responsables, on avait décidé de la confier à un nouveau chapitre de religieux et de la consacrer à un autre saint.
Le récit du transfert des reliques de saint Lazare dans la cathédrale en 1146 nous apprend que des travaux effectués à l'entrée de l'église n'étaient pas achevés. Il ne s'agit évidemment pas des travaux de construction, mais de travaux de restauration ou de modification ; ce n'est pas la même chose. L'entrée qui aurait dû être l'ornement et la lumière de l'église, non seulement n'était pas consolidée, mais l'appareillage de pierres qu'on avait placé à côté du génie de l'artiste, n'était ni sculpté ni ajusté avec soin, comme cela aurait dû être dans une maison d'une telle renommée. Et il y avait encore une foule de choses qu'il aurait été digne d'ajouter dans la maison du Seigneur (traduction E. Mourey).
Cette entrée, c'est le porche. L'appareillage de pierres, c'est l'ensemble architectural du porche. Le génie de l'artiste, c'est la cathédrale devant laquelle les hommes du XIIème siècle restaient béats d'admiration.
Ces pierres qui n'avaient pas reçu le travail de finition signifient seulement que le porche a été construit ou restauré en 1146. Quant à la renommée de la maison, elle prouve, de toute évidence, que la cathédrale, lieu de pèlerinage en raison de sa beauté et de sa magnificence, existait déjà bien avant le XIIème siècle. Les pierres du porche qui n'étaient pas encore sculptées ni jointoyées correctement juraient à côté d'un édifice dont la réputation n'était plus à faire.
L'acte de concession passé par le duc de Bourgogne Hugues III au sujet de ce porche d'entrée en 1178, soit trente-deux ans après, ne prouve en aucune façon que la cathédrale tombait en ruines mais signifie tout simplement que les travaux de restauration du Moyen Age n'ayant probablement pas été satisfaisants, il fallut élargir le dit porche à trois entrées. Construction du porche au XIIème siècle : oui ! Construction de la cathédrale : non ! »
Le tympan.
Il n'y a dans ce texte aucune référence à un évangile, voire rien d'évangélique. Représenté dans sa mandorle céleste, trônant sur le théâtre de la Jérusalem céleste, le "non nommé" est le juge devant lequel seront jugés les morts après leur vie terrestre. Il s'agit donc bien d'une évocation du
Constatons, par ailleurs, que lorsque le concile de Nicée, en 325, imposera par son credo la croyance évangélique en un Christ de Nazareth, homme et vrai Dieu, venu, crucifié et ressuscité, toutes les autres croyances seront condamnées... dont celle de notre Christ du ciel.
Il s'ensuit qu'il est vain de chercher dans les personnages représentés des noms en rapport avec le christianisme d'après Nicée. Nous sommes ici dans un judaïsme messianique d'avant Nicée qui s'exprime dans la représentation essénienne d'un ciel astrologique. En haut et à droite du tympan, nous avons Moïse et Elie (Moïse, auteur du Livre, qui a conduit le peuple élu à l'image d'un bon berger, Elie dont il est dit qu'il détenait la clef de la prophétie... et encore aujourd'hui dans l'éternité du ciel astrologique précité, voyez mon croquis). En haut et à gauche, nous avons Marie/population sainte du protévangile de Jacques, vierge-mère au visage rond. A l'étage en dessous, nous assistons à la pesée des âmes d'un côté ; de l'autre côté s'avance le conseil de la cité avec le magistrat suprême porteur de la clef céleste (voyez mon croquis ; rien à voir avec le saint Pierre de l'Evangile). Enfin, à l'étage inférieur, c'est le cortège des morts de la voie lactée avant qu'ils ne soient happés dans la douleur en franchissant la voûte du ciel pour passer au-dessus.
Le chapiteau de l'entrée délivre un message très important. Il signifie que, pour les descendants/héritiers des enfants d'Israël, rien ne peut leur résister car l'ange du Seigneur les protège.
Certes, il existe encore des interrogations. Pourquoi Eumène dit-il à Constantin lors de sa visite dans la cathédrale de Chalon-sur-Saône (III ème siècle suivant ma traduction/interprétation) : « Car je le crois, ô Constantin, tu as vu ton Apollon » (panégyrique de l'empereur Constantin) ? Serait-ce parce que ce nouveau nom du "non nommé" aurait été plus diplomatique, de même que d'appeler les temples existants "temples d'Apollon" ?
Les preuves irréfutables, les voici et vous pouvez les toucher du doigt !
Les fresques judaïques de Gourdon, au pied de Bibracte, interpellent les hésitants et condamnent mes détracteurs.
Mieux expliquer notre patrimoine, n'est-ce pas le valoriser ?
Madame la Conservatrice des monuments historiques de la région Bourgogne, pourquoi ce mépris et cette haine à mon égard ? http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-ministere-de-la-culture-m-a-tue-85734 Pourquoi ce dénigrement au sujet de mes "savantes interprétations" de la part des archéologues partisans du mont Beuvray ? Pourquoi ne protégez-vous pas l'environnement de mon site historique, de son château pourtant classé que j'ai sauvé de la destruction et de la ruine par mes efforts solitaires http://www.lejsl.com/edition-de-chalon/2011/08/03/le-chateau-de-taisey-comme-au-temps-de-louis-xiv ? Pourquoi m'avez-vous refusé de classer cette tour que j'ai également préservée ? Pourquoi avez-vous autorisé un bâtiment moderne à s'élever à son pied, et cela ce jour même où je vous écris ?
Note : L'Israël que je cite dans mes articles est celui des textes de l'Ancien testament. Je n'y mets aucun message caché. Seul me guide, mon désir de comprendre cette histoire.
Emile Mourey (texte inédit).
Photos :
http://vogage-roman-art.blogspot.fr/2011/05/les-fresques-de-gourdon.html