Les 80 ans du Front populaire : continuons la lutte !
par Robert GIL
mercredi 27 juillet 2016
Ce mouvement populaire est né en 1934 en réaction à la montée du fascisme en France et en Europe et à l’aggravation de l’exploitation des salariés, provoquée par la crise et le développement de l’économie de guerre des années 30.
Il y a « un avant », « un pendant » et « un après » 1936. Avant, c’est le patronat de droit divin avec les attaques anti-ouvrières, la répression du militantisme ouvrier, la remise en cause des droits sociaux.
1936, c’est la révolte des travailleurs face aux sacrifices, à la misère, aux licenciements, à l’aggravation des conditions d’exploitation. C’est une vague de grèves qui s’étend sur tout le pays qui donne de l’espoir au monde ouvrier. Ce sont les occupations d’usines et le début de négociations patronales sur les revendications des salariés.
Après, c’est le développement des conquêtes sociales avec le sentiment que « tout est possible ». Parmi les mesures adoptées, on retient l’augmentation des salaires. Elle varie de 15% pour les salaires les plus bas à 7% pour les plus élevés, sous la condition de reprendre le travail.
Les faiseurs de guerre pensent ainsi avoir mis un terme à la grève et voir à nouveau leurs usines tourner à plein régime pour fabriquer leurs engins de mort et s’enrichir. Mais cela ne suffit pas. Les ouvriers tardent à reprendre le travail. A l’inverse, le mouvement s’amplifie. Pour inciter à la reprise du travail, le gouvernement adopte alors les fameuses « lois sociales » dont les principales sont :
- Les 40 heures de travail hebdomadaire (contre 48 auparavant) sans perte de salaire.
- Les 15 jours de congés payés pour tous les travailleurs (imaginez un peu, 15 jours payés sans travailler !).
- La mise en place des délégués du personnel et des conventions collectives de branches.
Face à ce qui apparaît comme une avancée sociale considérable, la lutte s’effrite, puis s’arrête. La logique de guerre peut reprendre, avec la suite qu’on lui connaît.
Il n’échappe à personne que depuis des années, les gouvernements successifs, soumis au diktat du patronat, s’emploient à détruire de manière systématique les conquêtes sociales et les avancées collectives. L’immobilisme des salariés leur facilite la tâche. En effet, dans le système capitaliste, les droits sociaux ne sont jamais vraiment acquis et d’ailleurs ils n’ont cessé d’être remis en cause dès leur apparition.
Nos luttes ont construit nos droits, nos résignations les détruiront ! Il faut reprendre les fondamentaux de la lutte sociale, de la lutte des classes. Il faut s’informer, se former, ne plus écouter la télé, la radio ou les journaux, tous ces médias appartiennent à 5 ou 6 milliardaires qui forgent l’opinion et protègent les intérêts de la classe capitaliste. Et que ce soit dans l’Europe ou hors de l’Europe nous devrons toujours nous battre pour défendre nos droits et en acquérir de nouveau, car que ce soit à l’intérieur de nos frontières historiques ou nos frontières élargies, le capital, lui, n’en respectent aucune.