Les agences de notation se trompent lourdement !

par Aimé FAY
vendredi 18 novembre 2011

Ce ne sont pas elles qui fixent les taux d'intérêt sur les marchés obligataires. Ce sont les perspectives économiques d'un Etat. Mais aussi sa crédibilité et la confiance qu'il inspire. Ce sont ces derniers éléments qui vont emporter ou pas la décision d'un investisseur. Sera-t-il remboursé ? C'est la vraie question.

Ainsi, aujourd'hui, avec un risque de non-remboursement de seulement 0,10%, le triple A que les agences accordent à l'Allemagne comme à la France, est considéré par les investisseurs comme non conforme à la réalité.
 
De fait, ils font crédit à l'Allemagne − sur des Bunds à 10 ans − au taux d'intérêt de 1,70 %, alors qu'ils le font à 3,75 % à la France − sur des OAT à 10 ans. La différence, appelée différentiel de taux ou spread, est de 120 % (((3,75/1,7) - 1)*100) ou de 205 points de base ((3,75 - 1,70)*100). Elle mesure le risque pris par l'investisseur de n'être probablement que partiellement remboursé.
 
Jamais un thermomètre n'a été autant faux !
 
Donc, ceux qui crient contre les agences de notation devraient être un peu plus crédibles. Si les agences faisaient leur boulot, soit l'Allemagne aurait un quadruple A − qui n'existe pas− soit la France devrait perdre 1 ou 2 A. C'est technique, mathématique !
 
Dans tous les cas, un tel écart ne peu durablement se maintenir sans que notre note soit rectifiée. Car, ce qu'on demande à un thermomètre, c'est qu'il indique au moins, à un instant donné, la bonne température. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas ! Alors, le malade croit qu'il n'est pas malade. Et ça, c'est extrêmement dangereux !
 
Mais pourquoi une telle différence de taux entre l'Allemagne et notre pays ?
 
Chômage ? Croissance ? Commerce extérieur ? Déficit budgétaire ? Dette publique ? Oui, sûrement, peut-être !
 
Mais, l'essentiel n'est malheureux pas là. C'est surtout le manque de crédibilité, le manque de confiance que nos gouvernants n'arrivent pas à donner aux investisseurs.
 
Normal ! Alors que le bateau brûle, que voit-on ? Ils passent leur temps devant les micros et les caméras à critiquer le manque de crédibilité des candidats à la future élection présidentielle. Quels clowns ! C'est quand même un comble ! Comment voulez-vous que des gens sérieux prêtent à ces gens-là au même taux qu'ils prêtent à Angela Merkel ? L'austère "Tristesse de Chopin" qu'est Angela Merkel.
 
Alors, comme on ne se refait pas, il faut changer rapidement nos gouvernants et redonner espoir aux investisseurs dans la capacité de la France à retrouver de la crédibilité et à redonner confiance aux marchés des capitaux. Malheureusement les élections ne sont que dans 6 mois et, entre-temps, notre rating aura été établi à AA+ ou à AA. Gageons cependant, que même avec cette note, notre taux d'intérêt obligataire à 10 ans, ne change pas beaucoup !

Lire l'article complet, et les commentaires