Les américains et l’ISI ont toujours su où était Ben Laden (XX)
par morice
lundi 9 juillet 2012
Un crash d'hélicoptère a bien eu lieu donc, à Abbottabad, et dès le début de l'opération, contrairement ce qu'on a vainement essayé de montrer. A l'évidence, l'appareil s'est écrasé à la suite d'une erreur technique et non d'un tir ennemi. Une explosion à bord, catastrophique, à dû se produire. Quand bien même ce n'aurait pas été une explosion (ce que l'éparpillement des morceaux tendrait cependant à prouver) on peut toujours rechercher une raison technique au naufrage expéditif de l'expédition. Et sans remuer trop de documents, on tombe assez rapidement sur un exemple de ce qui aurait pu se passer à bord, expliquant la chute d'un des fleurons de la technologie US, qui est, loin s'en faut, exempte d'erreurs et d'incapacité chronique. Si demain la Chine voulait attaquer militairement et massivement les USA avec son aviation, elle n'aurait aucun problème à le faire, ou presque. Le vecteur principal de la défense US, son chasseur-roi, est cloué au sol depuis des mois pour un problème dont l'Air Force n'arrive visiblement pas à se sortir : à bord, ses pilotes s'asphyxient, et il ne semble y avoir aucun remède en vue pour un circuit d'oxygène défectueux à ce jour impossible à réparer (et dont le principe équipe aussi tous les autres chasseurs). Restent les vieux F-15, dont certains ont connu eux aussi des ennuis catastrophiques portant sur la résistance de la cellule. Bref, l'accident d'Abbottabad, n'est pas une surprise dans cette armée imbue d'elle-même et persuadée de son savoir technologique. Retour sur un accident qui mène loin.... car il donne la vraie dimension de l'appareil utilisé, ce qui change pas mal de choses... à la vision du raid désastreux.
L'appareil fort récent, était un modèle S-92 "Cougar" de Sikorsky, de retour de la plateforme pétrolière Hibernia, située au large de Terre Neuve, le 12 mars 2009, a 9H18 locales (12H48 à Paris), par beau temps, avait brusquement chuté dans l'eau après l'annonce d'un problème technique, annoncé par radio à la base qu'il devait rejoindre. Une animation montre bien l'enchaînement dramatique des faits, avec un vol qui a tenté de se faire avec une boîte de transmission ayant perdu son huile : si un engin dans la circonstance devrait être conçu pour résister encore une trentaine de minutes (c'est en tout cas ce que clame son constructeur), là ce ne fut pas le cas, l'hélicoptère finissant par perdre la rotation de son rotor de queue, son pignon de connexion au rotor central étant complètement rongé, faute de lubrifiant. L'engin a explosé au contact brusque de l'eau, éparpillant ses morceaux.
Le Black Mariah, devenu tellement mythique qu'on s'était toujours dit que si un jour les commandos secrets s'offriraient un remplaçant, ce ne pourrait être que quelque chose de ressemblant, ou en tout cas muni impérativement de sa rampe arrière, comme celle qui équipait le CH-3E.
-L'EH101 Cormorant d'Agusta Westland revu par Boeing (qui a été retenu) et qui possède un train rétractable. Lui aussi en version militaire possède une porte arrière cargo.
Au final, c'est l'armée canadienne qui, pour succéder à ses Sikorsky H-3 Sea King, a finalement commandé 28 Sikorsky S-92 modifiés sous la désignation Sikorsky CH-148 Cyclone, aux formes beaucoup plus "stealth" (notez la queue différente également) que son collègue civil aux flancs abrupts. Ces trois appareils, qui correspondent aux mêmes besoins, se ressemblent fort en effet, et en forum les débats sur les qualités des uns et des autres tournent vite à vide. Le S-92 modifié en version "stealth" aurait-il pu être notre candidat à l'expédition malheureuse d'Abbottabad ? Des indices supplémenaires semblent nous l'indiquer, tous marqués du sceau d'agissements faisant appel aux opérations "discrètes", propres à la CIA et à ses contrats passés avec des firmes passées de transport, comme celle en Afghanistan utilisant à outrance le petit cargo C-212 CASA.
Avec AAR, et ses entreprises rachetées, on avait affaire à une belle équipe en effet. Les hélicoptères utilisés par Presidential Airways étant des S-61s, des Bell 412/212 twin-Hueys, et même, c'est plus surprenant, des AS330J Pumas, et l'hélicoptère léger MD530, l'appareil le plus vu de Blackwater en Irak.
Blackwater, déclarant à l'occasion de la signature de son juteux contrat que les membres de ses ateliers de Clearwater, Jacksonville, Medley et Miami seraient tous désormais regroupés à Melbourne, à partir du 8 novembre 2010. La somme allouée à l'usage des deux S-92 et de la flotte d'ARR semblait surtout exorbitante : en janvier 2011, on avait en effet appris que c'était la bagatelle de 450 millions de dollars alloués par l'USTRANSCOM qui avait été offerts pour mettre en service ce transport de personnalités ou de cargo pendant 5 ans en Afghanistan. Un contrat qui avait fait jubiler le responsable de Sikorsky, qui déclairait aussitôt "que ce contrat est important pour Sikorsky parce que les 129 commandes commerciales de S-92 n'ont pas été accompagnées par celles des militaires, où il reste encore beaucoup à faire. Même si l'AAR est un service commercial, les performances du S-92 dans des conditions difficiles de l'Afghanistan pourraient améliorer les chances de ce modèle pour les compétitions telles que la mise en concurrence revue de l'hélicoptère présidentiel, la recherche d'hélicoptère de combat pour l'Allemagne et celui de la concurrence dans le sauvetage, et d'autres possibilités militaires".
En fait, ces hélicoptères russes vendus aux afghans sont des investissements de sociétés profiteuses de guerres, où l'on retrouve souvent d'anciens généraux recyclés. Le Mi-17 accidenté était l'un des quatre fournis aux afghans (à l'Afgha National Army Air Corps) en provenance... de 'US Navy. Les engins, commandés le 30 juillet 2009 à une firme russe flairant bon le pseudo (Defense Technology Inc ou DTI) étaient arrivés aux USA le 3 septembre d'après. En réalité, la firme DTI était américaine, elle est dirigée par un dénommé Marc Young et commandait effectivement ses hélicoptères russes ou ukraniens directement à la source, comme l'avait relevé Air Forces Monthly de janvier 2010 ! 21 machines avaient été commandées (pour un total de 400 millions de dollars !) ! Le contrat avait été dénoncé par John Young, un ancien acheteur du Pentagone, qui aurait préféré que ce soit Sikorsky qui en hérite. En Afghanistan ce sont des instructeurs ukrainiens qui forment les pilote afghans ! Il va sans dire que ces obscurs contrats de livraison laissent place à de larges versements de commissions... A la tête du comité de direction de DTI on trouve Thomas J. Campbell, le directeur de Kaseman , société noyée dans les contrats de sécurité d'Etat, disposant de son propre groupe de mercenaires, Elite Training and Security, LLC et directeur également de National Interest Security Company, LLC, une société... d'espionnage travaillant pour l'Intelligence Community ; le Département de la Défense, le Homeland Security, et l' Energy ! Il a fondé et dirige aussi DC Capital Partners, LLC, une société d'investisseurs dans la sécurité... et la guerre. Il est membre du Chertoff Group, qui a sa tête Michael Hayden, ancien de l'USAF et ancien responsable de la CIA chez G.W.Bush !!! Campbell a travaillé 19 années avec Robert McKeon aujourd'hui à la tête de DynCorp International !!! En 2009, Dyncorp avait fourni l'essentiel du contingent de 20 000 "soldats" d'Obama envoyés en Afghanistan !!! MacKeon et lui étaient aussi des piliers de Veritas LLC, autre groupe spécialisé dans les contrats de défense.
Derrière ces contrats, se cache toute une mafia de profiteurs de guerre en effet comme la décrit ici avec acuité Nathan Vardi de Forbes Magazine le 3 août 2009. "Quel que soit le sentiment de trahison qu'il a pu avoir, Campbell s'est joint au conseil d'administration de DynCorp avec McKeon, qui a servi en tant que président. Comme les conflits en Irak et en Afghanistan étaient en plein essor, DynCorp a prospéré. Aujourd'hui, 53% de ses revenus provient des champs de bataille. L'année dernière, DynCorp détenue à 51% en coentreprise a obtenu un contrat pluriannuel 4,6 milliards de dollars pour fournir 9 100 linguiste pour les soldats américains en Irak. Dans un contexte de récession mondiale, ce contrat a contribué à stimuler les recettes de DynCorp de 45% pour l'exercice terminé le 3 avril lorsque la société a gagné 70 millions de dollars sur les 3,1 milliards de dollars de chiffre d'affaires après avoir payé sa dette, à 600 millions de dollars. Campbell a été chassé de DynCorp et Veritas il y a deux ans et il joue au rattrapage depuis. Peu de temps après, il a déménagé à Washington, DC où il a fondé Capital Partners, une entreprise d'investissement qui ressemble beaucoup à Veritas. Il dispose même d'un conseil consultatif avec les généraux ponctuels tels que Zinni et Michael Hayden, et l'ancien secrétaire d'Etat adjoint Richard Armitage. Campbell a essayé de recueillir de l'argent, mais iil a mis au rebut ces plans lorsque la crise du crédit a frappé. Il a le soutien de groupes d'investissement comme celui de la capitale de l'énergie solaire d'Alcentra (un projet foireux lié à Obama). L'année dernière, quand Triple Canopy se considérait comme pouvant être mis en vente, Campbell a montré un certain intérêt, mais n'a jamais fait une seule offre. Campbell a réuni quatre entreprises de la défense et de renseignement. L'une d'elle de sécurité d'intérêt national, est dans le noir, dit-il, avec des revenus de 200 millions de dollars et 967 employés. Plus de la moitié de ses contrats sont classés, telles que faire des choses comme la capture et l'extraction de données de trafic téléphone cellulairec ou d'évaluer l'efficacité des satellites. Un autre de ses costumes, Kaseman, est le câblage des immeubles en Irak et en Afghanistan et sera probablement en concurrence à un certain point avec DynCorp pour les contrats de formation de la police". L'organigramme de Capital Partners rassemble toute une poignée de magouilleurs célèbres, dont Armitage, mais aussi Hagee, ancien lui aussi de la CIA, Smith, lui aussi en provenant, et Henry Crumpton, déjà cité ici comme magouilleur en chef à la CIA où il a passé 24 années, plus l'ineffable John Loftus, qui aura baigné dans tous les coups tordus depuis plus de vingt années (ici son ancien site). La quête au Ben Laden a rendu certains multimillionnaires !
Des hélicoptères fantasques, qui auraient très bien ou aller voir ce qui se passait de l'autre côté de la frontière afghane, comme le note Noah Shachtman dans HomePage Daily (magazine dédié à un lectorat estudiantin). Venue encenser le discours officiel, la journaliste va commettre une belle erreur en révélant que l'opération d'Abbottabad n'était pas la seule du genre, et qu'elle avait eu auparavant des répétitions : "dans une histoire remarquable du New—Yorker de cette semaine, Nicolas Schmidle rassemble l'image la plus détaillée à ce jour du raid qui a tué Oussama ben Laden. Mais l'élément le plus explosif de l'article explosif pourrait être la révélation que des commandos américains se faufilent dans le Pakistan à la régulière. Au cours de la semaine dernière, de hauts responsables en place ou en retraite ont débattu de la sagesse de l'US lancer des frappes unilatérales dans des endroits comme le Pakistan. L'ancien directeur du renseignement national, Dennis Blair, a déclaré à un rassemblement de professionnels de la sécurité à Aspen que les attaques ne valaient pas l'antipathie locale qu'elles ont généré. Le général à la retraite Doug Lute, qui supervise la stratégie sur l'Afghanistan et le Pakistan à la Maison Blanche, a admis qu'il y avait là un grand « facteur d'humiliation." Mais il a dit à la conférence que le moment était venu de "mettre le paquet" sur les raids, avec al-Qaida dans le désarroi. "Nous avons besoin dy 'aller pour porter le coup final." La plupart des gens dans l'auditoire ont supposé que Luth parlait d'attaques de drones supplémentaires. Mais peut-être que les Navy SEALs feraient le coup, à leur place". "Se faufiler de façon classique", avec un hélicoptère qui ne l'était pas vraiment ??? Piloté par des mercenaires emportant des troupes "régulières" ??? Et se faufiler avec un hélicoptère expérimental "invisible", c'est aussi "à la régulière" ?
Non, décidément, on en a pas fini avec cette étude du raid d'Abbottabad et de ses mensonges répercutés par une presse servile ou inconsciente de se voir menée par le bout du nez. Il est fort probable, en tout cas, que l'engin qui s'est écrasé à Abbottabad ait été bien plus imposant que ce qu'on avait pu croire au départ. Ce n'est déjà plus un S-76, ce à quoi il ressemble, mais bien plutôt à un S-92, que Sikorsky essaie de fourguer militairement à d'autres pays dans sa version... conventionnelle, les USA se réservant toujours une longueur d'avance sur les pays qu'ils fournissent.
(*) "On peut envisager le HH-92 Superhawk CSAR-X comme proposition pour établir une base tout à fait capable d'un hélicoptère destiné à pénétrer derrière les lignes ennemies dans toutes les conditions météorologiques. En outre, l'expérience de Sikorsky avec la faible observabilité le rendrait entrepreneur principal pour un aéronef de ce type. En outre, le Sikorsky S-92 est un concurrent pour le concours VXX afin de remplacer les hélicoptères 3 VH actuellement en cours d'utilisation par HMX-1. Ce contrat impliquerait le renforcement du cissement des équipements de communication pour l'hélicoptère proposé ; ces systèmes durcis de communication pourrait également être appliquée pour des missions d'opérations spéciales à travers le monde.
"A en juger par la façon dont l'avion a été complètement consumé par le feu après avoir été détruit, il est évident que la teneur en composite était grande dans le fuselage. La famille H-60 a une peau en aluminium en construction. Le nouveau H-92 partage un fuselage en matériaux composites et de la structure avec son frère civil, le S-92. Ensuite, comme nous l'avons indiqué précédemment, les contours de base de l'empenage et celui du S-92 avec sa poutre de queue fine concorde beaucoup mieux que la grosse queue du H-60. Alors que le S-92 ne dispose que d'un seul stabilisateur horizontal monté sur le côté gauche de l'avion, on ne sait pas si d'autres changements aérodynamiques ont nécessité ce changement, ou si c'était simplement pour des raisons de performance. Cependant, les impressions des artistes actuels d'une modification basée sur tous les H-60 les montrent un stabilisateur horizontal monté à l'arrière du stabilisateur vertical. Les photos du fantôme d'Abbottabad le montrent sous et légèrement en avant du stabilisateur vertical. Ceci est très similaire à celle du S-92.
"Il ya eu quelques commentaires faits au sujet de la reprise du personnel impliqués dans le raid. Il a été indiqué que seulement deux appareils ont été utilisés dans le raid, composé d'environ 25 hommes. Ce qui n'a pas été déterminé est de savoir si les passagers et l'équipage de l'avion accidenté ont été récupérés avec un autre aéronef ou par l'autre hélicoptère utilisé dans le raid. En supposant celui-ci, il n'est pas concevable qu'un Blackhawk puisse voler à la maison avec vingt-cinq commandos des forces spéciales, l'équipage de l'hélicoptère et autres (au moins 3 personnes), et le cadavre d'Oussama Ben Laden - avec en plus leurs données de renseignement réunies. Ils auraient été incapables de s'insérer dans la cabine plutôt petite du MH-60. La cabine plus grande du S-92 peut en accueillir plus de vingt régulièrement - avec d'autres personnes assises sur les côtés pour une extraction d'urgence- c'est donc une solution imaginable. Cela donne aussi le sens à un autre égard - l'introduction de ce type d'hélicoptère en tant que successeur du MH-53M est idéal. Le Pavelow, pour l'ensemble de ses capacités (et actuellement, le MH-60 et CV-22) est encore très visible au radar, ce qui limite sa capacité à fournir une insertion discrète des équipes des Forces spéciales. Un hélicoptère furtif, à longue portée, et pénétrant, ouvre un monde de possibilités pour les guerres secrètes de l'Amérique, et remplit la niche laissée vide par la retraite du Pavelow dans l'inventaire de l'AFSOC." (analyse fort pertinente de Ryan Pearce, Michael Durao, et Arnold Lewis).
May 4, 2011)
Ecrit en janvier 2010 :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-victor-jara-a-guantanamo-la-63730
Les liens entre Pentagone et consultants sont en effet étroits, car ces derniers, en investissant les médias, peuvent vendre des idées aux médias qui serviront les intérêts de l’industrie militaire. Un scandale énorme, révélé ce 30 décembre 2009 par USA Today confirme ces craintes. C’est celui d’une firme, le Durango Group, fort d’une cinquantaine d’individus dont une bonne quinzaine à double casquette : militaires retraités et consultants grassement payés. La société a été créée par un ancien général de l’Air Force, Ronald Fogleman, qui a lui-même à de belles casquettes : consultant chez le fabricant de bombes ATK, à 180 000 dollars/an, conseiller chez AAR Corp, fournisseur de l’Air Force pour 127 000 dollars, membre des conseils d’administration de Projects International, et de J.F. Lehman, qui vend ou achète des usines liées à l’armement, et consultant chez les trois plus gros fournisseurs de l’Air Force : Boeing, Northrop Grumman et Raytheon, l’homme est fort représentatif de ce mélange de genre typique de ce que dénonçait Eisenhower. Les quinze généraux de sa firme nagent en plein conflit d’intérêt : ils proposent et soutiennent dans la presse des projets, dont ils ont parfois été autrefois les sélectionneurs au Pentagone ! Telle la société Tracking Innovations, fournisseur du Pentagone, qui a recruté chez Durango Robert Bishop, un ancien lieutenant de l’Air Force touchant toujours sa retraite de 220 000 dollars /an . Il est payé 1600 dollars/jour pour ses vacations chez Durango ! Un autre, le Lt. Gen. Gary McKissock qui gagne 119 000 dollars de pension depuis sa retraite en 2005 à engrangé pour 1,2 million de dollars de paiement par Durango depuis 2005. Sur les 158 gradés servant de consultant au Pentagone, 29 travaillent au conseil d’administration de compagnies d’armement : travailler plus, pour gagner plus, version américaine ! En France, remarquez, on a aussi des lobbyistes de l’atlantisme, les deux plus évidents étant Madelin et Lelouche... mais là on ne sait pas combien ça rapporte.