Les aspects du changement

par Eric
samedi 19 mai 2012

La nomination du gouvernement de Jean-Marc Ayrault est intéressant par le nombre de symboles qu'il véhicule. Nous pouvons alors commencer à mesurer les aspects du changement promis par François Hollande.

Commençons par les aspects positifs. Le gouvernement présente le double avantage d'amener du sang neuf et d'être paritaire.

En premier lieu, on remarquera que quatre - Laurent Fabius, Michel Sapin, Pierre Moscovici et Jean-Yves Le Drian - des trente-quatre ministres ont déjà occupés un poste équivalent (link). Certes, on pourra reprocher alors à ce gouvernement un manque d'expérience pour affronter la crise financière mais on pourra être rassuré de la nomination d'hommes d'expérience aux postes clés - Économie, Travail, Défense, Affaires étrangères - du gouvernement.

En second lieu, il est intéressant d'avoir un gouvernement paritaire. D'ailleurs, la présence de Christine Taubira à la justice, d'Aurélise Filippetti à la culture et de Geneviève Fioraso à l'enseignement supérieur donne une crédibilité à cette parité.

Passons maintenant aux aspects négatifs. Selon moi, ces aspects sont la taille du gouvernement et le choix des rôles.

Avant cela, je souhaite revenir sur le gouvernement paritaire. Il est d'usage que le premier gouvernement effectué après l'élection présidentielle soit remanié après l'élection présidentielle, parfois par nécessite en cas de cohabitation.

Cet usage, lié au fait que Jean-Marc Ayrault ait annoncé que les ministres qui seront défaits lors des élections législatives perdront leur place de ministre. Je n'ai pas étudié la liste des ministres-candidats, et les circonscriptions où ils sont candidats, mais on pourrait au lendemain des élections, observer une saignée parmi les ministres qui remettrait en cause cette parité.

Concernant la taille du gouvernement, il est constitué de trente-quatre ministres. Pourquoi ce nombre ? Pourquoi ont-ils tous le statut de ministres (à la rigueur ministre délégué) et pas celui de secrétaire d'état. Surtout lorsqu'on s'intéresse aux différences minimes qu'il y a entre les attributions et fonctions d'un ministre délégué et celles d'un secrétaire d'état, comparé aux différences de salaires (link).

En effet, le salaire d'un ministre peut s'élever jusqu'à 21176 euros bruts par mois (link) alors que celui d'un secrétaire d'état peut atteindre 16247 euros bruts par mois (link), soit une différence de 4929 euros.

 

En considérant qu'on applique cette différence de traitement aux seize ministres délégués on obtient une économie de 78864 euros par mois.

Certes, la baisse de 30 % des rémunérations des ministres permet de dégager 101645 euros par mois (en appliquant la baisse de 30 % uniquement aux ministres délégués).

Mais, dans la situation financière actuelle, et portée sur une année entière, la baisse de rémunération de 30% permet de dégager une somme supérieure à 2 500 000 d'euros.

Dans le cas où l'on y ajoute le choix de secrétaire d'état à la place de ministres délégués, on obtient une économie de presque 700 000 euros supplémentaires, ce qui n'est pas une somme négligeable, étant donné qu'elle représenterait une économie supplémentaire de 20 %.

 

Ainsi, le changement promis par François Hollande commence à se mettre en place, petit à petit. Il présente des points intéressants (parité, renouveau) et d'autres points qu'il reste à améliorer, notamment sur le choix des postes existants et du rôle de chaque ministre.


Lire l'article complet, et les commentaires