Les assurances santé « complémentaires » augmentent de 10 ŕ 15 % ! Et elles ne servent ŕ RIEN…

par VICTOR Ayoli
samedi 22 février 2020

« Donner à tous les Français un accès à des soins de qualité, pris en charge à 100 % par l’Assurance Maladie obligatoire et complémentaire, dans le domaine de l’optique, de l’audiologie et du dentaire, constitue l’un des engagements du Président de la République. » C’est comme ça que c’est écrit dans le site du Ministère de la santé et des solidarités.

C’est beau, c’est bon, c’est généreux. Merci not’bon présiden t ! Seulement ce qui est moins agréable c’est que les tarifs de ces assurances complémentaires augmentent depuis le début de l’année entre 10 et 15 % pour les nouveaux assurés ou lors de renouvellement ! Une paille…

Mais au fait à quoi ça sert une assurance complémentaire ? À RIEN ! Sinon engraisser les actionnaires des assurances privées. Si vous êtes atteint d’une maladie grave, ou d’une affection chronique invalidante (diabète, cardiopathie, Alzheimer, etc.) vous serez couvert à 100 % par le régime général. Alors, pourquoi payer chaque mois 80, 100, 150 euros et plus si affinité à une "complémentaire" ? Pour se faire rembourser (tous les cinq ans ?) des lunettes ? On en trouve, verres progressifs, de bonne qualité à moins de 100 euros ! Idem pour les prothèses dentaires. Le reste, c’est du confort. Donc en fait, votre pognon sert à engraisser des actionnaires…

Ces « complémentaires » sont le cheval de Troie des mafias de l’assurance privée qui bavent de gourmandise devant l’énorme gâteau de la Sécu dont ils rêvent de se goinfrer. Ils peuvent compter, pour réussir ce forfait, sur tous les gouvernements, de gauche (enfin de gôôôche) comme de droite. À la solde du Medef, tous n’ont eu de cesse d’ouvrer pour démanteler cette conquête essentielle du Conseil national de la Résistance (CNR).

Une des mesures essentielles du programme de ce CNR fut d’instaurer « un plan complet de Sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État  ». Dans le droit fil de ce texte fondateur, dès le 4 octobre 1945 une ordonnance fut prise dont l’article 1 est le suivant : « Il est institué une organisation de la Sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu’ils supportent. »

La solidarité fondatrice de la nation, qui correspond au terme « Fraternité » de notre belle devise, elle est là. C’est ce que les droites avides et cupides – et les gôches-Ganelon genres Valls-Hollande-Macron ont toujours brocardé en daubant sur « l’État providence ».

Dans le cadre de sa stratégie de démantèlement des conquêtes sociales du C.N.R., le patronat accentue avec persévérance et obstination ses attaques contre la Sécurité sociale. Le chantre du Medef Denis Kessler avait au moins le mérite de la franchise lorsqu’il disait :…/… La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !  »

La tactique pour la mise à mort de la Sécu ? On ruine celle-ci (qui pourtant était arrivée à l’équilibre avant que Macron ne décide de la racketter : les baisses de cotisations décidées par l’État étaient jusqu’ici compensées par l’État, et étaient donc neutres pour le budget de la Sécurité sociale. Ce n’est plus le cas, de façon à faire apparaître les comptes de la Sécurité sociale dans le rouge.) de façon à la déconsidérer vis-à-vis des assujettis ; parallèlement, on prend prétexte de ce déficit abyssal pour baisser les taux de remboursement des médicaments, voire on dérembourse des médicaments considérés comme peu efficaces ; le résultat est un transfert du remboursement du reste à payer sur les assurances dites « complémentaires ». Ce faisant, on habitue le cotisant à s’appuyer de plus en plus sur les assurances privées et à critiquer la Sécurité sociale. C’est de l’action psychologique destiné à préparer les cerveaux (déjà karchérisés par la télé et les merdias) à l’abandon progressif de la Sécu. Depuis que les grands groupes d’assurance rêvent de mettre leurs pattes crochues sur cet énorme gâteau !

Dans cette stratégie, il est des dispositions qui sont présentées comme des « avancées sociales » et qui sont tout le contraire. C’est le cas de l’Accord national interprofessionnel (ANI) qui a rendu obligatoire, à dater du 1er janvier 2016, l’adhésion des salariés à une assurance complémentaire santé d’entreprise. Mumm ! La bonne soupe pour les assurances privées, au détriment de la protection sociale collective ! Un énorme gâteau… qui vient d’augmenter de 10 à 15 %.

Oui mais alors on fait quoi ? On fait comment ? Ben, on rend toutes ses prérogatives à la Sécurité sociale. À défaut d’un remboursement à 100 % - ce qui devrait être pourtant la norme – il suffit de créer, au sein de la Sécu, un département d’assurance volontaire, couvrant le remboursement de ce qui ne serait pas pris en compte par la Sécu principale. Avec évidemment, pour l’assuré, le versement volontaire d’une cotisation qui, de toute façon, serait bien moins chère que celle des assurances « complémentaires » privées, mutuelles ou non. Et, surtout, supprimer toutes les exonérations de cotisations car, si les entreprises ont de l’argent pour payer des complémentaires d’entreprise, pourquoi n’en auraient-elles pas pour payer des cotisations à la Sécu ?

La santé n’est pas une marchandise.

Sources :

https://selectra.info/assurance/actualites/generalites/sante-augmentation-2020

https://solidarites-sante.gouv.fr/systeme-de-sante-et-medico-social/100pourcent-sante/

 

Illustration : Merci à Soulié


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