Les comptes de Balladur étaient complètement faux et avaient explosé les plafonds

par Imhotep
jeudi 9 décembre 2010

Imaginez un peu la dose de cynisme et d’arrogance qu’il a fallu à Sa Suffisance-jevousdemandedevoustaire pour se servir de l’argument de la validation de ses comptes de campagne pour répondre aux accusations concernant le financement de celle-ci par des rétro-pots-de-vin alors qu’il savait pertinemment que ces fameux comptes avaient été invalidés par les rapporteurs car ils étaient truqués, complètement faux et avaient fait exploser les plafonds légaux.

Heureusement qu’il y a Médiapart car ce ne sont ni Le Figaro, ni le Monde, ni Libération, ni le Point, ni l’Express, ni le NouvelObs qui vont nous en parler. Le plus souvent les journaux classiques sont à la traine des Médiapart, Le Post, Rue89 ou tel Bakchich quand ils n’occultent pas l’information. En, fait ils sortent à leur tour de façon parcellaire des informations, mais il faut que la nouvelle soit partout présente pour qu’ils en parlent afin d’éviter l’appel du vide et de ne pas êtres les seuls à ne pas en avoir parlé.
 
Voici donc la nouvelle (Médiapart) : Balladur : les comptes truqués de 1995
08 Décembre 2010 Par Mathilde Mathieu Michaël Hajdenberg Fabrice Lhomme Fabrice Arfi
Il n’y a pas seulement un dépôt de plus de 10 millions de francs en argent liquide et sans justificatif. Edouard Balladur a, pour sa campagne présidentielle de 1995, pulvérisé le plafond légal des dépenses. S’il n’avait pas été sauvé par le Conseil constitutionnel, contre l’avis des rapporteurs, l’ancien premier ministre aurait dû renoncer à 30 millions d’aides publiques et rembourser à l’Etat 7 millions de francs. Révélations.
 
Nous découvrons donc que ce ne sont pas seulement les 10 millions de FF (Il est l’or Monseigneur !) qui ont posé un sérieux problème aux rapporteurs du Conseil Constitutionnel, c’est une vaste entreprise d’escroquerie des comptes de campagne, une explosion du budget.
 
Médiapart nous apprend donc une belle brochette d’irrégularités. Alors que le plafond est fixé à l’époque à 90 millions de francs, le candidat Balladur, après recalcul des rapporteurs en aurait dépensé 13 de plus qu’annoncés : « Après rectifications », ils calculent que « le compte de campagne fait apparaître un montant de dépenses de 97.200.776 francs » soit un dépassement de 7 millions de francs !
 
Voici le détail :
• 4.286.000 francs pour des permanences électorales
 
• 1.482.286 de sondages (payés par le Parti républicain ou le parti radical, alors qu’ils ont servi à Edouard Balladur)
 
• 2.277.600 pour des affiches, tracts, etc.
 
• 2.471.416 pour des réunions publiques
 
• 306.570 pour des locations de salles
 
• 12.000 pour des déplacements du candidat
 
• 912.000 pour des transports de militants
 
• 208.000 pour l’hébergement et le transport d’orateurs invités à des manifestations
 
• 30.000 pour des voyages dans les DOM-TOM
  
 
« Remises » d’entreprises
En plus, les rapporteurs butent sur des « remises » accordées par des entreprises au candidat Balladur, sans raison apparente. En réponse à ces sous-facturations évidentes, ils « regonflent » la note, pour faire payer le juste prix.
 
Voici la liste des « remises » indues qu’ils établissent :
 
• 628.362 francs de l’imprimeur Euro2C (une société qui entretient des liens étroits avec la droite, déjà croisée par Mediapart lors d’une enquête sur Eric Woerth)
 
• 841.601 de Market Place (organisateur de manifestations)
 
• 26.981 de l’hôtel Méridien
 
• 14.200 de l’hôtel Lutetia
 
• 72.758 de Delta diffusion (entreprise de routage)
 
Regardons d’un peu plus près :
- sondages payés par le Parti radical (aujourd’hui Borloo) et par le Parti républicain (Léotard). On a parlé des rétro-pots-de-vin pour financer le PR qui lui aurait indirectement (et directement) financé Balladur. Notons au passage les sondages payés par l’Elysée actuel, ce qui a été révélé par la Cour des comptes, sondages qui auraient servi à l’UMP, tout comme il faudrait vérifier les sondages réalisés au frais du minsitère de l’intérieur quand son locataire était celui de l’actuel Lanterne.
- la société Euro2C dont voici ce que j’en dis dans mon excellent livre sur les petites affaires d’un certain Immaculé plus qu’intégre (je ne fais pas comme Delon qui parle de lui à la 3é personne, mais je me cite quand-même) p129-130 : Parmi les connaissances de Woerh il y a ce second couteau Roland Branquart connu du temps de l’ADO (non pas l’adolescence, mais le temps béni des augmentations de salaires, des voitures de fonction illégales, des primes et des condamnations), temps il fut condamné, tout comme Mancel, pour complicité de prise illégale d’intérêt quand il s’occupait de la société Euro 2C. Il croise à nouveau la route de Woerth quand il le conseille en juin 2007 pour sa campagne législative, puis ensuite lorsqu’il conseille la société Betfair, société de paris, qui sera curieusement défendue par le ministre lui-même devant l’Assemblée Nationale qui pourtant retoquera ce genre de sociétés de pari dont la cote n’est pas fixée par le site mais les parieurs. Ce Roland Branquart est également associé gérant d’Arcet Notation, filiale de la même Euro 2C qui a pour directeur de développement un certain Michel Vialatte, connaissance commune de Jégo, Mancel et Woerth, condamné en juin 2004 à 5 ans de prison dont 42 mois fermes pour corruption, trafic d’influence et favoritisme. Incarcéré depuis mars 2003, l’ancien Directeur Général des Services de la Ville de Nice et du Conseil général de l’Essonne (Dugoin) a bénéficié d’une libération conditionnelle. Jégo avait été le voir en prison histoire de bien caler les choses je suppose. Cette même société aurait facturé 123 000 euros à la mairie de Bagnolet une étude non réalisée. Que du beau monde.
 
 
Le monde est si petit, n’est-il pas ? Quant à notre ami Balladur, déjà pris la main dans le pot de confiture quand il dirigeait la société d’exploitation du tunnel du Mont Blanc (il n’y a pas de petits profits), celui qui joue de son port de tête comme d’un argument certifiant sa probité, ne s’est pas arrêté. Et pourquoi donc s’arrêter quand une des plus hautes instances publiques et républicaines françaises truque les élections les plus ilmportantes, massacre à coups de marteau un petit candidat à 0,24 % poursuivi par le fisc pour montrer O combien la justice est implacable et ne laisse rien passer, quand dans le même temps elle autorise, cautionne, masque et facilite une des plus honteuses triches électorales des dernières années validant l’élection illégale d’un tricheur à grande échelle et sauvant de la banqueroute un trafiquant de comptes ? Nous sommes dans un monde où prospèrent les Huchon qui triche et que tout le PS veut sauver (on veut l’abattre, dit-il, lui qui utilise les fonds du peuple, lui l’homme de gauche, pour se faire élire), Guérini, Emmanuelli en son temps, Léotard, Donnedieu de Vabres, Sarkozy, Morin, Santini, Blanc, Amara, Dati, Joyandet, prince Jean, Bachelot, Boutin, Juppé, Copé, Woerth, Lefebvre, Delanoë qui s’acoquine avec l’UMP pour régler les turpitudes financières de Chirac avec l’argent des contribuables et sur le dos de la juste réparation judiciaire des méfaits commis - en effet quand l’UMP règle un euro ce sont au minimum 80 centimes qui sortent de notre poche, 66 % au titre de la réduction d’impôts, plus les subventions d’état pour chaque électeur payé au comptant et en rente durant le mandat des élus, sans oublier toutes les rémunération de ces derniers -, les Dumas président voyou du Conseil Constitutionnel, voyou de grand chemin condamné par la justice pour ses égales turpitudes financières, enfin la liste est longue comme un jour sans pain, pain qui manque à beaucoup et dont certains pourtant continuent comme des esclaves soumis et volontaires pour ceux qui leur tondent la laine sur le dos, volent l’état et donc les citoyens, et se pavanent avec l’arrogance des intouchables, à voter pour ces hommes politiques-là.
 
Donc, notre bon ami, Sa Suffisance, ne s’est pas arrêté (Le NouvelObs) : Fin 2007, la justice s’est penchée sur d’importantes réserves en liquide dans le coffre de l’Association pour la réforme, une structure créé par Edouard Balladur après sa défaite de 1995, révèle mardi 7 décembre le site d’information Mediapart. L’enquête de la justice a toutefois été classée sans suite quelques mois plus tard.
 
En cause : "des sommes en espèces importantes (62.700 euros en 2005, 92.900 euros en 2006) ayant été découvertes dans les comptes", selon Mediapart, qui cite les procès-verbaux. Stéphane Gauvin, responsable du pôle partis politiques au sein de la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP), a estimé qu’il s’agissait d’une "anomalie", tandis que le président de l’Association, Hugues Hourdin a expliqué "que l’importance de ces sommes en liquide était due au fait que la questure de l’Assemblée exige que les petits-déjeuners hebdomadaires des députés soient réglés en espèces", toujours selon Mediapart.
  
Similitudes
 
Si l’enquête ne donne pas lieu à des poursuites judiciaires, Mediapart souligne que les informations recueillies éclairent l’affaire Karachi. L’attentat qui a provoqué la mort de quinze personnes, dont onze Français, en 2002, au Pakistan, a en effet conduit la justice à s’interroger sur l’hypothèse d’un règlement de compte, qui aurait été provoqué par l’arrêt par le nouveau pouvoir chiraquien, en 1995, de commissions et de rétrocommissions profitant à Edouard Balladur. L’ancien Premier ministre est mis en cause pour le versement de 10 millions de francs en espèces sur le compte de l’association de financement de sa campagne présidentielle.
 
Mediapart relève que l’enquête de 2007 met en lumière des similitudes avec l’enquête sur l’affaire Karachi. Pour commencer, "l’Association pour la réforme est nommément citée dans ’Nautilus’", les rapports internes de la Direction des constructions navales (DCN) sur l’attentat.
 
L’Association pour la réforme a eu pour premier président Nicolas Bazire, qui avait dirigé le cabinet d’Edouard Balladur à Matignon ainsi que sa campagne électorale.
 
Enfin, parmi les deux commissaires aux comptes de l’Association pour la réforme, on retrouve Gérard Bienaimé, qui était aussi le commissaire aux comptes de l’AFICEB, l’association de financement de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur, en 1995.
 
Comme tout à l’heure je le disais, que le monde est petit. Le même Bazire, aujourd’hui haut placé dans le luxe chez un des frères financiers de Nicolas Sarkozy. Vous remarquerez que sous Sarkozy, on classe beaucoup sans suite, sauf Clearstream, là on y va au canon de 22. On retrouve aussi cette même association pointée dans le rapport Nautilus. Ce qui ne vous a pas échappé c’est cette savoureuse réponse (pas plus que ne vous a échappé que cette information ne vient pas du NouvelObs mais de Médiapart) :  le président de l’Association, Hugues Hourdin a expliqué "que l’importance de ces sommes en liquide était due au fait que la questure de l’Assemblée exige que les petits-déjeuners hebdomadaires des députés soient réglés en espèces",
 
Il y a un classement sans suite alors que : En cause : "des sommes en espèces importantes (62.700 euros en 2005, 92.900 euros en 2006) ayant été découvertes dans les comptes", selon Mediapart, qui cite les procès-verbaux. Stéphane Gauvin, responsable du pôle partis politiques au sein de la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP), a estimé qu’il s’agissait d’une "anomalie", 
 
Revenons à la réponse du président de cette association caritative : il fallait déposer tant de liquide pour payer les petits-déjeuners de la questure. Or l’absurdité d’avoir des sommes telles (92 000 euros quand même) en liquide, alors qu’il suffirait de sortir de sa banque avant chaque petit-déjeuner le montant dudit petit déjeuner, rend invalide l’argument dès qu’il est prononcé. Ce que l’on peut en dire :
- des petits-déjeuners hebdomadaires, veut dire en français un par semaine. Avec les vacances des parlementaires cela doit faire une quarantaine dans l’année. Donc cela voudrait dire que chaque petit-déjeuner coûte la bagatelle de 2 300 euros ! tout en sachant qu’un des avantages des parlementaire est que justement les prix sont très faibles. Cela ressemble aux frais de bouche de Chirac. Avec Balladur il faut un estomac d’autruche (avaler n’importe quoi) pour croire à ses balivernes et un estomac de baleine pour assister à ses petits déjeuners.
- cette réponse est complètement dilatoire car elle ne règle en rien l’origine de ces fonds en liquide.
 
La double validation des comptes Balladur et Chirac est un scandale d’une indignité rare qui a permis une élection « trichée » et le sauvetage financier d’un autre tricheur alors que vont en prison des pauvres hères pour avoir volé juste de quoi empêcher de mourir de faim deux enfants.
 
Il faudra bien qu’un jour payent ceux qui doivent payer leurs turpitudes et que nous changions tout cela en faisant à la place d’Hercule (et accessoirement Devedjian) le nettoyage au Kärcher des écuries d’Augias en détournant les bras de la Seine vers les Assemblées, le Conseil Constitutionnel et l’Elysée Matignon sans oublier quelques ministères comme celui de l’intérieur et de la justice.
 
 
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Si vous êtes intéressés par les textes ci-dessous, vous pouvez les retrouver en cliquant sur les liens et ce totalement gratuitement car il est hors de question que je touche un Kopek sur le dos de la Sarkozye qui, étant le règne du bling bling et de l’argent roi et corrupteur, sera combattue par son contraire : la gratuité (ou en compensation faire un don à Agoravox ou vous abonnez à Médiapart). Pour simple information, si vous êtes sur iPhone ou iPad, sans flash, en haut de la page dans le bandeau vous pouvez télécharger les textes en pdf, et pour tous les diffuser le plus possible autour de vous. Pour le télécharger il y a un onglet sous le texte. Il faut vous inscrire à Issuu ce qui permet aussi de télécharger tous les textes nombreux et intéressants de ce site. Sinon vous pouvez toujours vous désinscrire ensuite. Si tout cela vous gêne je pourrais vous les envoyer par e-mail (imhotep.forumlogos@free.fr)). Le texte sur Woerth est régulièrement mis à jour (aujourd’hui 6é version du 16 novembre 2010) :
 N’oublions jamais :
 
Sarkozya delenda est !
 
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