Les comptes exotiques de Banier : Woerth pas sorti de l’auberge

par Imhotep
mercredi 29 décembre 2010

Chacun se souvient du charabia de l’Immaculé Eric qui disait tout à la fois ne jamais être intervenu dans un contrôle fiscal, puis d’être intervenu dans celui de Banier, qu’il respectait le secret fiscal en refusant de répondre si la veuve dorée et réconciliée faisait partie de la liste des 500 ou celle des 200, tout en disant par ailleurs que Banier avait subi un contrôle et donc trahissant ce secret fiscal. Tout au long de ce dernier semestre on s’est rendu compte combien Woerth était fâché avec la logique, la vérité, la chronologie et la notion de conflit d’intérêt. Voilà une nouvelle pierre dans son jardin fleuri. En effet, bien que le procureur Courroye ait tout fait pour protéger la clique au pouvoir en ayant refusé des juges d’instructions qui ont fini par arriver, bien qu’il fût allé en Suisse sans jamais s’intéresser à la fraude fiscale de la veuve dorée et réconciliée, sans jamais s’intéresser - jusqu’à plus ample information - des voyages helvètes de l’épouse du plus qu’intègre alors que les journaux eux aussi helvètes aient déclaré qu’elle y séjournait avec délices comme à Capoue - enfin bien que tous ces obstacles à la vérité furent ériger par une certaine justice, les enquêteurs suisses ont, semble-t-il, découvert du collatéral aux demandes de Courroye qui ne s’intéressait qu’au volet escroquerie de la veuve par l’avide photographe. Or souvent le collatéral fait du dégât ce qui devrait être le cas de l’Immaculé.

Bakchich nous apprend de bonnes nouvelles pour alimenter les conversations du repas du réveillon de la crème du Putois et du « Chantillois » : Les investigations des magistrats suisses ont permis, apprend-on à Genève de source judiciaire, de découvrir l’existence de versements effectués par Liliane Bettencourt vers deux comptes appartenant au photographe François-Marie Banier.

[…], la responsabilité d’Éric Woerth pourrait être autrement plus grave : le ministre du Budget qu’il était a tout fait pour étouffer les investigations fiscales qui avaient débuté à la fin de 2007 sur la fortune du photographe François-Marie Banier, l’intime de Liliane Bettencourt.

Et si Éric Woerth a agi ainsi (sur ordre ?), c’est parce que de telles enquêtes auraient immanquablement mis au jour les petits arrangements fiscaux de l’héritière de L’Oréal, accessoirement une très généreuse donatrice de l’UMP.

WOERTH ÉTOUFFE L’AFFAIRE

Dès le début de 2008, Bakchich révèle qu’un compte au nom de Banier figure sur le fameux listing de 200 comptes situés au Liechtenstein et livré au ministère des Finances à la fin de 2007.

Aussitôt, le dossier fiscal du photographe est transféré de la perception du VIe arrondissement de Paris à la Direction nationale des vérifications des situations fiscales. Sous ce sigle se cachent les plus fins limiers du fisc, connus pour passer au scalpel les fortunes des particuliers. S’ils avaient poursuivi normalement leur enquête, ces redoutables investigateurs auraient alors découvert les combines entre Liliane et François- Marie. Or il n’en fut rien.

Car, pour Woerth et l’Élysée, il y a subitement le feu au lac. Pas question d’exposer la vieillesse tranquille de la richissime Liliane Bettencourt via des enquêtes sur son si gourmand photographe préféré. Interrogé, en juillet 2010, par l’Inspection des finances sur l’existence d’un compte appartenant à Banier au Liechtenstein, Éric Woerth fournit une lettre de sa main où il indique que jamais, au grand jamais, un tel compte n’a existé. L’Inspection des finances se contente de cette attestation…

On se souvient tous de la mascarade de l'enquête du président de l'IGF qui s'état contenté de rester dans les clous fixés par le mari de la fraudeuse fiscale rapatriée d'urgence en France depuis son Amérique défiscalisée afin de ne pas faire de mal à l'image de son mari futur spécialiste de la lutte contre la fraude, mari devenu ministre du budget, l'ex-chiraquien devenu sarkosiste pour un maroquin. En effet les clous avaient été plantés de telle sorte qu'on ne trouve rien et pourtant on a trouvé qu'il y avait eu beaucoup d'affaires qui étaient judicieusement prescrites, que certaines, dont le nom des bénéficiaires avait été occultés, n'avaient pas amené de redressement, qu'il y avait bien une cellule spéciale au ministère-même contredisant l'Immaculé qui disait qu'il n'y avait rien qui remontait jusqu'à ce ministère. Vous trouverez ici l'analyse que j'en avais faite en son temps et verrez comment en fait cette tentative de dédouaner Woerth n'avait, en fait, que fait d'épaissir des soupçons. Comme le relève Bakchich, le président de l'IGF se contente d'une affirmation de Woerth comme quoi ce compte n'a jamais existé. Patatras. Il existe et Woerth devait être au courant. Quoiqu'il en soit, Bakchich en parlait en 2008 et je suppose que ce gouvernement, vous savez celui qui utilise la DGSE pour espionner les journalistes, devait surveiller les sites Internet et donc Bakchich et donc être au courant de cette information publique et donc se devait, comme l'impose la loi qui dit que lorsqu'une personne en charge de l'autorité publique est au courant d'un délit elle a l'obligation d'en avertir les services concernés, de mener une action judiciaire et fiscale.

Voici un passage intéressant comme preuve des mensonges grossiers de l'Immaculé : Un mois auparavant, lorsqu’il répond aux questions de Jean-Michel Aphatie sur RTL, les explications du ministre du Budget sont nettement plus embarrassées. Moins nettes.

Jean-Michel Aphatie  : « Connaissiez-vous les noms des personnes qui avaient un compte au Liechtenstein ? »

Éric Woerth : « Nous avions… Je ne connaissais pas… Je n’en sais rien. Je n’ai jamais regardé les listes, cela ne m’intéresse pas. »

Quelques instants plus tard, et alors qu’Aphatie revient à la charge et lui redemande s’il a vu les noms inscrits sur le fameux listing, Éric Woerth se contredit : « J’ai vu les noms, bien sûr. »

J.-M. A. : « Et Banier y figurait ? »

É. W.  : « Je n’ai pas à répondre à cela, je n’ai pas à répondre à cela. »

Ce passage tend à démontrer que Woerth n'ignorait rien de cette liste, de toutes façons c'était son boulot d'être au courant, et bien sûr qu'il noie le poisson en mentant comme le prouvent ses contradictions.

Dans l'ensemble de ses approximations, pour le moins, il y en a une qui concerne la chronologie des faits comme le révèle Bakchich : À l’époque, Éric Woerth fournit à la presse une tout autre version. Selon lui, un contrôle fiscal a bien eu lieu sur la situation de François-Marie Banier en mars 2009, mais pas en 2008, comme Bakchich l’a écrit. Et, évidemment, précise Woerth, ce contrôle s’est soldé par quelques broutilles.

Cette présentation est un leurre et la chronologie est falsifiée, comme le montre le rapport de l’Inspection des finances remis sur cette affaire à l’été 2010. Dans l’annexe 3 de leur travail, qui n’a pas été rendue publique mais dont Bakchich a pu prendre connaissance, les inspecteurs notent que le contrôle sur Banier démarre bien en 2008 et non en 2009. Hélas, leur curiosité n’ira guère au-delà de cette constatation chronologique… 

Les choses sont assez simples : Banier avait des comptes au Liechtenstein et en Suisse (deux nous dit Bakchich), ces comptes étaient frauduleux et donc l'argent qui les alimentait était lui aussi frauduleux. Le contrôle fiscal du bénéficiaire devait évidemment remonter à la source qui arrosait illégalement l'avide photographe. Cela implique que ce contrôle se devait de s'intéresser à la veuve dorée. Or celle-ci est une généreuse donatrice de l'UMP. Cette information connue en 2007 et 2008 aurait dû immédiatement amener les actes suivants :

- demande à l'épouse de la part de l'époux de quitter sur l'heure le travail au profit de la gente dame qui remplissait frauduleusement les poches de l'avide photographe

- rompre tous les liens amicaux avec Maistre, maître dans l'art d'aider à la fraude, et les fraudeurs Bettencourt

- ne pas demander 7 500 € pour son propre micro-parti en 2009, micro parti du sieur Eric Woerth faut-il le préciser, ni de financer Pécresse ou l'UMP

tout ceci pour le moins sachant qu'il y avait plus que suspicion de fraude fiscale. Non seulement aucune de ses trois actions ou refus n'a été fait mais l'Immaculé ne voyait pas en quoi cela représentait un conflit majeur d'intérêt : être ministre du budget et en rapport direct avec des fraudeurs qui financent sa campagne électorale.

La suisse vient donc de nous apprendre qu'effectivement Banier y avait des comptes, indirectement cela nous apprend que le ministère aurait dû faire son enquête, l'étendre à la veuve dorée et entraîner la démission de l 'épouse, la rupture préventive du ministre chargé de lutter contre la fraude avec des fraudeurs avérés, et même pas refuser de toucher un fifrelin de ces fraudeurs (ne serait-ce pas là du recèle de fraude fiscale ?) mais s'interdire de le demander — cela n'aurait même pas dû franchir sa barrière cérébrale, cette idée saugrenue.

Nous pouvons souhaiter une bonne année 2011 à l'Immaculé plus qu'intègre Eric.

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 N’oublions jamais :
 
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