Les demi-confessions de Brigitte Macron

par jidejeandominique
lundi 28 août 2017

L'heure ne me semblait pas être à la critique, même timide, des divorces, des séparations entre époux et des familles recomposées, tellement j'aurais été considéré comme ringuard et peut-être facho. Jusqu'à ce que notre Première Dame accorde un long entretien au magazine Elle.

De cet entretien, les autres médias ont retenu tout ce qui concernait principalement sa vie de couple avant et après le franchissement de la cour de l'Elysée. Intéressant, certes. Les mêmes commentateurs ont généralement salué la liberté d'expression de Brigitte Macron, qui semble en effet ne pas vouloir laisser dans l'ombre ce qui pourrait apparaître délicat à gérer. Mais ne l'a-t-elle pas fait à propos d'une certaine partie de cette vie passionnante autant qu'hors norme ? Je m'explique en deux temps. 

La femme du Président de la République avoue : "Je sais que j'ai fait du mal à mes enfants, et c'est la chose que je me reproche le plus". Je salue le courage et surtout la pertinence de cette remarque, quand on sait qu'au début de son flirt avec Emmanuel Macron, ses enfants avaient plus ou moins le même âge que son futur mari ; une de ses filles était alors dans la même classe que lui. Péché avoué étant à moitié pardonné, plus besoin de revenir sur la souffrance reconnue de ses enfants. Le divorce est déjà pénible pour eux, la transgression des âges accentua certainement leur désarrois.

En revanche je m'étonne que Madame Macron ait répondu par une pichenette à la question qui lui était - à moitié - posée sur la licéité de cette idylle avec un garçon de 15 ans alors qu'il était élève dans l'établissement où elle enseignait. A l'époque le "détournement de mineur" par une personne disposant d'une position d'autorité était sévèrement puni, et aujourd'hui encore la presse villipende certains prêtres pour moins que ça. On se souvient d'ailleurs de l'affaire Gabrielle Russier, où la jeune professeure amoureuse d'un élève de 17 ans se suicida. Brigitte Macron ne nous dit rien sur la nature de sa relation. Même si on peut douter qu'elle soit demeurée platonique, rien ne nous autorise à douter de ses dénégations qui s'apparentent pourtant à un bottage en touche rugbystique. 

Donc la vie privée passée "hors norme" du couple présidentiel qui, il est vrai, ne devrait pas nous concerner, semble avoir été transgressive. Les partisans des amours transgénérationnels devraient s'en réjouir, les adversaires en prendre ombrage. Doit-on considérer que nous avons amorcé un double retournement de nos mentalités : la reconnaissance de la souffrance des enfants face à toute forme d'instabilité du comportement de leurs géniteurs, et celle du respect d'un amour dont les limites imposées jusqu'alors tendent à s'estomper ?


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