Les départements sont trop dépendants du marché de l’immobilier

par TDK1
jeudi 21 février 2013

Les recettes fiscales des départements dépendent trop des droits de mutation à titre onéreux et donc du dynamisme du marché immobilier.

Dans son rapport annuel de 2013, présenté le mardi 12 février 2013, la Cour des comptes s'attarde longuement sur la santé financière des collectivités locales (communes, groupements de commune, départements et régions) et pointe notamment le déséquilibre des recettes fiscales à l'échelon départemental. Les départements sont, d'après le rapport, trop dépendants des recettes liées aux droits de mutation à titre onéreux (DMTO) et cela pourrait leur coûter cher, ou du moins aggraver sensiblement leur situation financière. 

20% des recettes fiscales proviennent des droits de mutation

La Cour des comptes note qu'en 2010 et 2011, les DMTO s'élevaient respectivement à 7 et 8,51 milliards d'euros sur des recettes fiscales totales estimées à 38,75 et 41,06 milliards d'euros (hors départements Outre-mer). Les DMTO représentaient ainsi respectivement 18,1 et 20,7% des recettes fiscales des collectivités. Or, les recettes liées aux DMTO sont variables et trop imprévisibles pour bâtir les budgets durablement. Ces recettes exceptionnelles ont coïncidé avec la reprise du marché immobilier après la crise de 2009, année durant laquelle les DMTO avaient chuté de 26,9% en un an. Justement, le volume de transactions dans l'ancien a fortement chuté en 2012 pour se retrouver au plus bas niveau depuis... 2009 (655.000 ventes en 2012 contre 594.000 en 2009). Dans le même temps, pour les raisons que nous savons, la construction de logements neufs est en berne, dépassant à peine le seuil des 300.000 logements neufs construits en 2012. Les recettes fiscales des départements vont durement s'en ressentir. Et comme la politique du gouvernement n'est pas à la relance du secteur immobilier, au contraire, cette situation risque de perdurer quelques années.

A défaut de nouvelles recettes fiscales, le partage des recettes existantes

Les départements sont d'autant plus coincés qu'ils ont désormais la charge d'une part importante de la dépense sociale, qui va en constant accroissement, et qu'ils ne peuvent plus recourir au levier fiscal, les récentes augmentations de taxes locales, en particulier la taxe d'habitation, ayant déjà créer en certains endroits des situations tellement tendues que les exonérations accordées font perdre la presque totalité des montants dégagés. Comme l'avait expliqué le premier président, socialiste, de la Cour des comptes, Didier Migaud, lors de son discours de rentrée en janvier, le redressement des comptes publics s'est fait jusqu'ici quasi exclusivement par des hausses d'impôts et augmenter la pression fiscale n'est définitivement plus une option.

Dès lors, pour rééquilibrer les recettes des départements et diminuer cette dépendance problématique aux droits de mutation à titre onéreux et au marché de l'immobilier, la Cour des comptes recommande trois choses :

 
Article paru sur MaVieMonArgent

Lire l'article complet, et les commentaires