Les enfants perdus du football français

par C’est Nabum
lundi 25 juin 2012

Faux rebonds et faux jetons …

Et pourtant leur ballon est rond !

Nous en avons fini du nouveau feuilleton footballistique. Nos si chers représentants, ces êtres si doués avec leurs pieds qu'ils ont oubliés depuis longtemps à quoi pouvait bien servir leur tête, ont parachevé leur compétition dans le ridicule et l'indignité. C'est désormais une habitude nationale, une marque de fabrique de nos centres de déformation, les plus doués, balle au pied sont des gamins insupportables, des prétentieux et des mal élevés.

Mais quel est donc cette société qui ouvre ses journaux, ses bulletins d'informations, ses conversations sur le comportement absurde d'un bande intenable de primates en short. (Je ne fais guère mieux qu'eux du reste en cet instant …) L'évolution de l'espèce aurait-elle cessé depuis quelques temps pour que l'on mette sur le devant de la scène, que l'on s'incline et que l'on vénère les moins brillants de tous.

L'argent qu'ils gagnent, semble valider dans des proportions démentes et parfaitement injustifiées, pour beaucoup, des compétences improbables qui ne sont d'aucun secours à la survie de l'espèce, bien au contraire d'ailleurs. Ces petits personnages agités ne sont rien, ils sont gonflés bien plus que leur ballon, d'un orgueil inversement proportionnel à leurs capacités réflexives.

Que des centaines de journalistes tendent leurs micros et braquent leurs caméras sur ces si misérables prosateurs ne cessent de m'inquiéter sur l'avenir de notre culture. Ils n'ont rien à dire de pertinent et disposent pour cela de tous les médias. Ils ont même parfois, des mots honteux, des propos déplacés, des jurons et des injures qui font le tour de la planète plus vite qu'un magnifique poème ! Ils ont un vocabulaire à pleurer et une syntaxe à en mourir de rire ...

Voilà où nous en sommes réduit, faire des ces pantins des modèles et des exemples, des idéaux à suivre, des rêves pour tant et tant de gamins. Le travail n'a plus aucune valeur, la fortune vient en jouant, en trichant, en simulant, en calculant mais jamais par l'effort et la réflexion. Le pays tout entier de suivre les péripéties de pauvres types incultes, prétentieux et vulgaires qui ne sont hélas que le prolongement naturel de tant et tant de nos gamins dans nos écoles.

Et l'actualité, qui n'aime rien tant, que de faire des clins d'yeux, de faire se télescoper des évènements sans liens apparents, braque ses projecteurs sur nos guignols en shirt et sur un gamin qui perd la vie dans une bien trop banale rixe scolaire. Ce sont les mêmes qui sont sous les feux de la rampe, ces enfants rois qui obtiennent ce qu'ils veulent sans maîtriser les codes sociaux, sans pouvoir tenir une conversation suivie, sans maîtriser leurs pulsions primaires.

Tant que nous continuerons de mettre en avant des modèles insignifiants, tant que l'argent récompensera bien autre chose que le travail et le mérite, quand les antennes ne seront ouvertes que pour des spectacles indignes, quand la notoriété ne sera fondée que sur des activités aussi futiles que le sport sous toutes ses formes, nous ne pourrons convaincre nos élèves et éduquer nos enfants.

Le portable vissé à la bouche, le baladeur greffé à l'oreille, leur monde est factice, insipide, vulgaire et violent. Combien sommes-nous à être complices de cet abandon des valeurs ? Pourquoi acceptons nous de laisser faire sans hurler au suicide collectif ? Il est grand temps que nous laissions à leur place ces indignes jeux du cirque. Refusons ce dictat des annonceurs et des médias qui imposent ces modèles de société pour leur seul profit.

Vivre, c'est tout autre chose. Le sport est une nouvelle barbarie et nous devons en prendre conscience. Il y a désormais une urgence impérieuse à prendre des mesures, à séparer ces activités de l'image de nos nations. Plus d'hymnes nationaux pour ces spectacles impies, plus de drapeaux et plus de Une de nos journaux non plus. Il y a des pages sportives, que toutes ces agitations si peu éducatives se contentent de la seule place qui leur revient !

Utopiquement vôtre.


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