Les États-Unis sont le « coffre-fort de l’Occident » (Annie Lacroix-Riz)

par politzer
samedi 29 mars 2025

Biden nous a enchaînés, Trump nous jette dans le chaos

Sous Joe Biden, l’Europe, et la France avec elle, a marché au pas derrière Washington. Les sanctions contre la Russie ont été un carnage économique : un déficit commercial français à 163,6 milliards d’euros en 2022, une inflation énergétique qui a bondi de 200 %, des pertes colossales pour Renault (2,2 milliards) ou TotalEnergies (4,1 milliards de dollars). Pourquoi ? Parce que Biden nous a forcés à lâcher le pétrole russe bon marché pour du gaz américain ou algérien hors de prix. L’historienne Annie Lacroix-Riz l’explique sans détour : les États-Unis sont le "coffre-fort de l’Occident". Le dollar – 60 % des réserves mondiales –, les richesses des élites européennes planquées là-bas, l’OTAN comme assurance-vie : nos dirigeants ont suivi par peur de perdre leur place dans ce système. Un système où ils sacrifient nos économies pour protéger leurs privilèges transatlantiques.

Mais depuis que Donald Trump a repris les rênes en janvier 2025, ça change – et pas en douceur. Ses menaces ? Il les met à exécution. Dès mars, il a claqué des tarifs de 25 % sur l’acier et l’aluminium du Canada, du Mexique et de l’UE. L’Europe a riposté avec 50 % sur le whiskey américain ? Trump a dégainé du 200 % sur nos vins, champagnes et spiritueux le 13 mars – adieu les exportations de cognac aux USA. Il a aussi coupé les banques russes du dollar et ciblé 183 navires de leur "flotte fantôme", tout en stoppant net l’aide militaire à l’Ukraine. Son "America First" ne rigole pas : il ne veut plus d’une Europe qui profite du coffre-fort américain, mais d’une Europe qui paie ou déguerpisse.

Sous Biden, ce coffre-fort nous tenait en laisse – on payait cher pour rester dans l’orbite sécurisée des États-Unis. Trump, lui, le ferme à double tour pour les autres. Il parle de taxes universelles de 10 % sur tout et prépare une vague de "tarifs réciproques" au 2 avril, ciblant chaque pays selon ses barrières commerciales. L’UE temporise, repoussant ses contre-attaques à mi-avril, mais la guerre économique est là : les marchés plongent (S&P 500 à -10 % depuis février), l’inflation repart, et les prévisions (OCDE, mars 2025) annoncent une récession si ça continue. Trump ne protège plus l’Occident comme Biden ; il mise sur le chacun pour soi, quitte à tout faire valser.

Et nous, dans tout ça ? Sous Biden, on subissait la tutelle du coffre-fort américain. Avec Trump, c’est pire : il nous balance dans l’arène sans filet. Nos exportations trinquent, nos industries (auto, aéronautique) risquent de s’effondrer avec ces tarifs, et l’OTAN pourrait devenir une coquille vide si Trump se désengage. Lacroix-Riz avait raison sur la dépendance, mais Trump la transforme en chaos. Les télés n’en parlent pas, ou si peu – trop occupées à vendre du vent. Alors, ouvrez les yeux : ni Biden ni Trump ne jouent pour nous. Il est temps de reprendre les clés de ce coffre-fort qui nous étouffe, avant qu’il ne nous écrase.

 


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