Les gilets jaunes et la fin de la démocratie française

par Lem Civa
lundi 3 décembre 2018

Les médias le répètent à l’envi, la France est une démocratie et son gouvernement a été légitimement élu. Pourtant, aucun d’entre eux ne s’étonne de l’émergence d’un tel mouvement moins de 18 mois après des élections générales. Elections qui ont vu arriver un nouveau président et un nouveau parti politique au pouvoir. Et pour cause…

 

Des élections volées

Car la responsabilité des médias dans la situation actuelle est immense. Nous assistons en fait au troisième tour des élections volées de 2017. Volées par l’oligarchie au pouvoir qui a réussi le tour de passe-passe de transformer un Hollande en Macron* tout en faisant croire au bon peuple que c’était là un formidable renouveau.

Mais les Français, dans leur grande majorité, n’attendaient ni un nouveau « style » ni davantage de « pédagogie », ni un renforcement des « réformes » (euro-libérales évidemment). Ils veulent un véritable changement de fond. et il faut se rendre à l’évidence : ils ne veulent plus payer pour financer la triple utopie européiste, écologiste et multi-culturaliste de l’élite au pouvoir.

 

De coûteuses utopies

L’économie euro-libérale et uberisée rêvée par nos oligarques impose aux travailleurs d’être toujours plus mobiles. Il n’est plus possible aujourd’hui de choisir la localisation de son logement en fonction de son travail. Mais dans le même temps, l’offre de transport en commun a été fortement réduite (fermeture de nombreuses petites lignes de train « non rentables »), et le recours à voiture est devenu quasi-obligatoire. Dès lors l’implantation généralisée de radars automatiques (limitation à 80 km/h), et l’augmentation des taxes sur le carburant s’assimilent à un impôt opportuniste de la part d’un Etat qui a largement encouragé les Français vers ce nouveau mode de vie.

Mais l’hypocrisie des gouvernements va plus loin. Après une longue phase d’évangélisation médiatique sur le thème du réchauffement climatique, le gouvernement a enclenché la deuxième phase : l’inévitable (et juste) taxe… Pourtant, avec son économie très largement tertiarisée, la France n’est objectivement qu’un acteur secondaire dans cette histoire. Les Français le savent, le gouvernement le sait. Et après la démission de Nicolas Hulot, ils ont bien compris que l’écologie n’était qu’un nouveau prétexte pour augmenter la pression fiscale.

Une pression fiscale de moins en moins acceptée devant l’opacité et l’absence de débat public qui entourent certaines dépenses sociales, comme le récent accueil des migrants africains. On peut considérer que c’est un impératif moral, que ces jeunes Africains sont des « chances pour la France » ; mais dans l’immédiat tout ceci a un coût. Les ont vu - souvent près de chez eux- les très nombreux bâtiments publics et hôtels réquisitionnés par l’Etat pour les loger. Qui va payer, et surtout combien ? Des questions comme celles-ci, qui sont pourtant dans toutes les têtes, ne sont jamais posées sur les plateaux de télévision.

 

Une démocratie vidée de sa substance

Formellement, la France est une démocratie, mais un démocratie qui a été lentement et méthodiquement vidée de sa substance par l’oligarchie au pouvoir ; une oligarchie composée de quelques milliers de décideurs - souvent parisiens : hauts fonctionnaires (Bercy), magistrats, chefs d’entreprise, journalistes des grands médias.

Ces gens - qui partagent tous les mêmes « valeurs » - ont mis le pays en coupe réglée. La haute administration a désormais totalement pris en main la politique du pays et ce n’est pas l’arrivée des « bleus » de LaREM qui a changé quoi que soit - au contraire. Elle applique donc tranquillement et consciencieusement son programme euro-libéral utilisant la caution morale des droits de l’homme érigés en nouvelle religion pour faire taire les critiques**.

 

Comment sortir de l’impasse ?

Ne soyons pas naïfs, l’oligarchie en place dispose de tous les pouvoirs (économique, politique, judiciaire, médiatique) et elle ne lâchera pas si facilement son emprise sur le pays. Il apparaît aujourd’hui de plus en plus clairement que le gouvernement joue sur la division, le discrédit et le pourrissement du mouvement, aidé en cela par des médias qui tentent de noyer le poisson au cours de pseudos émissions de « décryptage ».

Pourtant, s’il avait un peu de bonne volonté, le Président pourrait enclencher rapidement une sortie de crise en rendant aux Français l’élection volée de 2017. Il lui suffirait de dissoudre l’Assemblée Nationale et de provoquer de nouvelles élections - mais en changeant le mode de scrutin.

En effet, le mode scrutin actuel - binominal à deux tours - lamine les oppositions et ne permet pas une représentation juste du peuple. Un scrutin proportionnel quasi intégral est la seule façon d’y parvenir. Charge ensuite pour les partis élus de former des coalitions.

 

Le mot coalition n’est pas un gros mot. Il est en effet urgent de rendre sa (noble) fonction à la politique. Car aujourd’hui les Français sont divisés et aucune tendance n’est majoritaire dans l’opinion. C’est le rôle des politiques, par la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale de montrer la voie vers le dialogue et l’élaboration d’un nouveau consensus.

En la matière, et en dépit des cris d’orfraie des médias et des bien-pensants, les récentes élections en Italie devraient nous servir d’exemple.

 

« Le peuple n’a ni tort ni raison : il décide » (Nicolas Vidal).

 

A plus long terme, il faudra se pencher sur la mise en place d’un véritable pluralisme dans les médias et poser la question des limites d’un pouvoir judiciaire qui n’a aujourd’hui de compte à rendre à personne, si ce n’est à lui-même.

 

 

* Macron : golem médiatique

** Une vraie religion avec son clergé (les médias), sa messe quotidienne (le JT), et sa sainte Inquisition (la CEDH mais aussi les juridiction nationales)…


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