LES GOPE et le KONFETTI !
par Nicole Cheverney
dimanche 21 mai 2017
On a eu le TAFTA, le CETA et autres fumisteries européistes, nées des arrière-cuisines de la Commission Européenne, eh bien, nous avons également au menu, les GOPE – Grandes Orientations pour l'Europe – dans le Programme National de Réforme de la France pour 2017 jusqu'en 2020.
J'aime beaucoup le mot « National » dans ce titre très évocateur de destruction de notre pays par l'UE. Bien sûr, ce programme intitulé : les GOPE – Grandes Orientations pour l'Europe – a été élaboré avec une discrétion de violette, entre deux cocktails bien arrosés bruxellois, pendant de longues et ennuyeuses heures de travail expérimental sur les 28 cobayes européens, 28 pays-mouroirs, où l'UE exerce ses talents de taxidermiste. Je vous préviens tout de suite, la lecture est indigeste, contenu comme contenant. Mais l'on y apprend bien des choses, instructives, éclairantes au plus haut point, entre autres, de ce que nous réserve l'Union Européenne à partir d'aujourd'hui et jusqu'aux horizons 2025.
Peut-être envoient-il le cochonnet un peu trop loin ! 2020/2025, je les trouve un peu trop optimistes, les prétentieux – La pétanque ça se joue à plusieurs et pas en solo !
Optimistes, dis-je, car ils usent à mon sens, un peu trop de leur pouvoir discrétionnaire non-démocratique établi depuis 2005 en s'étant assis sur la volonté du Peuple, après les résultats du Référendum, mais comme disait Napoléon on peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s'asseoir dessus. Gageons que la pointe réactive de nos futures contestations sauront leur apprendre ce qu'est le mot « démocratie ». Ca n'est pas pour faire joli, ni guili-guili chez Ardisson ou Fogiel, non ! C'est sérieux et ça s'appelle Res Publica !
Donc, ceux qui ont endossé la pourpre royale sans en être ni de descendance, ni de légitimité, ni invité, ni autorisé par le vote démocratique – les commissionnaires européens – ont choisi de se moquer du peuple et de le soumettre par « RECOMMANDATIONS » interposées à notre Président élu à une majorité bananière pour qu'il les appliquent à la lettre. Ce Président sitôt élu, s'en est allé rencontrer sa toute puissante suzeraine, pour réaffirmer que la France, « ein klein Konfetti » dans le concert européen, saura montrer sa grande souplesse d'échine sous les caresses de « Die Grobe » - je veux parler bien sûr de l'UE ! Il faut dire que c'est un gouvernement qui « s'essaie ». En attendant de gauleïtariser l'hexagone et de le transformer en patchwork de lands divers et variés, de bric et de broc un peu comme la composition du nouveau gouvernement, de bric et de broc, aussi.
Des GOPE et ses articles aventureux, j'ai sélectionné les plus emblématiques répondant à la vocation de destruction et de casse sociales, que je résume en quelques lignes. Lorsque vous aurez eu la patience de lire ce charabia technocratique, il ne nous restera plus qu'à en décrypter le sens plus ou moins caché.
1/ Les dépenses publiques : concerne en prioirité le nombre de fonctionnaires et la destruction programmée des structures de l'Etat, Administration, Sécurité sociale, Hôpitaux publics, cela est spécifié clairement.
« Réaliser d'importantes économies à court terme en ralentissant les dépenses de sécurité sociale. »
« Réduction du ratio des dépenses publiques ».
2/ Dans le cadre de la suppression de milliers de communes en France, sur les 30 000 répertoriées, la Commission préconise une asphyxie des finances en direction de ces communes, collectivités territoriales – :
« combiner les réductions prévues des dotations de l'Etat – et notamment une limitation des dépenses – (outils adaptés – économies dans ce domaine)
3/ Les retraites : Continuer à rogner sur les petites retraites, continuer à paupériser des millions de retraités après une vie de travail.
Les systèmes de retraite déficitaires sur le court à moyen terme.
-
Les réformes des retraites menées précédemment ne devraient permettre de réduire le haut niveau actuel du ratio de dépenses publiques retraites qu'après 2025.
Projet ambitieux – limiter les dépenses santé – objectifs – gains d'efficacité moyen-long terme.
4/ La loi travail – le gros chantier de « réformes » dont la scélératesse n'est plus à prouver. Corollaires : SMIC – temps du travail – Dumping social, cadeaux fiscaux en direction du patronat, le énième et qui n'a donné aucun résultat quant à la baisse du chômage – Ce qui a permis aux entreprises de continuer à engranger des dividendes de plus en plus importants, sur le dos des salariés et des contribuables.
-
Mesures pour réduire le coût du travail et améliorer les marges bénéficiaires des entreprises. Crédit d'impôts pour la compétitivité de 20 Mds d'Euros et allègement des cotisations patronales de 10 Mds d'Euro - Pacte de solidarité et de responsabilité.
-
Ces mesures contribuent à combler l'écart du coût du travail entre la France et la moyenne de la zone Euro.
-
Objectifs – efficacité.
-
Le coût du travail au salaire minimum risque de freiner l'emploi des personnes peu qualifiées. Le salaire minimum est élevé par rapport au salaire médian, mais son coût a été réduit par des exonérations sociales. Une augmentation du salaire minimum entraîne une augmentation de salaires pour toutes les catégories de travailleurs et compresse les salaires vers le haut. En raison du mécanisme de revalorisation du salaire minimum sont étroitement corrélées, ce qui retarde l'ajustement des salaires nécessaires dans une situation économique défavorable.
-
Les réformes menées récemment n'ont donné aux employeurs que peu de possibilités pour déroger aux accords de branche... en matière de temps de travail.
-
Les dérogations aux accord de branche et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d'emploi, par l'intermédiaire d'accord d'entreprise, pourraient être facilitées en concertation avec les partenaires sociaux.
Sur le chômage – le calcul des allocations chômage favorise l'enchaînement d'emplois, à temps plein de courte durée, au détriment des emplois à mi-temps de longue durée, et incite les employeurs à proposer des emplois de courte durée, que devront être complétés par le versement de prestations sociales. De plus, les caractéristiques du système d'assurance chômage, notamment les conditions d’éligibilité et la dégressivité des allocations de chômage sont susceptibles de décourager le retour à l'emploi.
-
5/ Les petites entreprises familiales ou autres : celles qui maillent le territoires et grandes pourvoyeuses de main-d’œuvre. L'UE voudrait les voir disparaître en totalité au profit de grandes entreprises monopolistiques qu'elle ne s'y prendrait pas autrement. Remarquez l'élégance des termes employés.
La France se caractérise par un nombre disproportionné de petites entreprises, ce qui limite leur niveau de productivité. Les initiatives prises récemment pour atténuer l'impact des critères de taille ne devraient pas avoir d'incidence sur la croissance des entreprises. En conséquence, les effets de seuils continueront de freiner la croissance des entreprises françaises.
6/ Les professions réglementées : nous atteignons le Graal de l'ubérisation du pays. Les professions suivantes : chauffeurs de taxi, notaires, infirmiers et infirmières libérales, kinés, etc..., préparez vos mouchoirs.
« Un certain nombre de barrières à l'entrée et de réglementations, ainsi que des tarifs brident l'activité économique des professions réglementées et pèsent sur la productivité d'autres secteurs qui font appel à ces services. D'autres problèmes de l'application restrictives des exigences en matière d'autorisation.
7/ Impôts sur les sociétés – Investissement dans le capital physique et humain. On aime beaucoup ces deux termes de marchandisation de l'homo sapiens. C'est d'une élégance très classieuse.
Dans l'ensemble, les obstacles à l'investissement privé sont limités. Les deux plus grands étant la lourdeur de réglementation et le niveau élevé de l'impôt sur les sociétés. Toutes les mesures prises pour améliorer la compétitivité – coûts et hors-coûts des entreprises françaises sont susceptibles d'accroître les niveaux d'investissements et d'encourager les entreprises à investir dans le capital physique et humain, en vue de l'amélioration de la productivité.
Je concluerai cet inventaire, en disant que Macron tient des discours plus ou moins creux, mais derrière, existe un programme qu'il appliquera, soyons certains, à la lettre. Il a été désigné, promotionné et investi pour cela, uniquement pour cela.