Les non-dits de l’écologie politique

par Perceval
samedi 10 septembre 2022

L'écologie a une cinquantaine d'années en France, elle date principalement du rapport Meadows, du Club de Rome et de la candidture de René Dumont au début des années 70. A l'époque l'écologie ne craignait pas de mettre en cause les deux éléments qui mettent en danger la survie de l'humanité sur terre : la consommation et donc une surconsommation (de biens, de services, de matières premières) qui n'a cessé de croître au fur et à mesure que le "pouvoir d'achat" des riches, mais aussi et surtout des pauvres progressait.et bien entendu la "bombe démographique"

Même si des discours optimistes nous servent une "transition démographique" en cours il est à craindre que la planète ne puisse supporter durablement 8 ou 10 milliards (ou plus) d'habitants, des habitants qui veulent principalement vivre en ville, consommer à l'occidentale et travailler dans des bureaux (ou des commerces).

Aujourd'hui l'impensé et le non-dit principal de l'écologie c'est la démographie galopante des terriens.

Prenons l'exemple des terribles inondations qui ont ravagé un pays comme le Pakistan il y a quelques jours (après avoir fait endurer des températures de près de 50° au printemps aux mêmes habitants de ce pays).

En 1947 (lors de son indépendance) le Pakistan comptait environ 30 millions d'habitants, aujourd'hui ce pays compte environ 220 millions d'habitants. La question qui se pose (et qu'on aurait dû se poser dès les années 50) est ce que ce pays (tout comme une bonne partie du géant indien) peut permettre à plus de 200 millions d'habitants de vivre sur une terre forcément envahie régulièrement (et peut-être avec la montée des eaux définitivement) par les eaux ?

En 1956 Gregory Pincus (USA) inventa la pillule contraceptive, cette pillule était d'abord destinée aux pays du Sud (appelé 1/3 monde) pour leur éviter une surpopulation qui entraverait le développement des pays pauvres.

Il n'en fut rien, la pillule contraceptive (puis d'autres moyens de contraception) eut une très belle carrière dans les pays riches du Nord, elle contribua à la libération des femmes (le planning familial en France) mais il connut un (trop) faible développement dans les pays du Sud.

La contraception se heurta à deux archaïsmes durant le XXe siècle

  1.  Les religions, notamment monothéistes, qui font de la procréation le but de la vie humaine et son entrave un crime ou une erreur
  2. La religion marxiste (et ses succédanés) qui fit des pays du Sud (rappelons-nous le régime de Nasser) un laboratoire pour l'extension des luttes et donc des populations du sud (des prolétaires qui abattrait les régimes capitalistes tout en étant nourri par la révolution verte - des engrais, des pesticides, des tracteurs et du pétrole). 

En occident (et en France par exemple) le problème n'est pas que quelques "riches" voyagent en avion (même en jet privé), que 40 millions de voitures et camions circulent (toujours en France) ou que nous mangions de la viande mais que ces modes de consommation se soient généralisés à toute la population ou presque.

Concernant (l'horreur de) l'élevage industriel sa raison d'être est de fournir des steaks (hachés ou non), de la charcuterie et des laitages pas cher et à toute la population.
Le problème de la viande est simple : soit elle est produite dans des champs avec des fermes à taille humaine et la viande est goûteuse, rare et cher (comme elle était cher sous Henri IV qui voulait permettre à chaque famille d'avoir une fois par semaine de la poule au pot). 
Le problème de la voiture est simple : Un million de voitures et de camions non polluante (à hydrogène ou électriques) est tout à fait compatible avec les enjeux climatiques mais cela impliquerait que 80 ou 90 % de la population renonce à utiliser une voiture individuelle (au profit du vélo ou des transports collectifs).

En fait pour redevenir sobre et rendre notre avenir supportable il faut revenir sur 150 ans de développements et de "progrès" industriels, ceci bien peu de Français, d'Occidentaux et même de citoyens du monde y sont prêts. 

 


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