Les nouveaux riches et les nouveaux pauvres...

par rosemar
vendredi 9 décembre 2016

Les riches, autrefois, étaient souvent représentés dans une certaine rondeur, dans un embonpoint qui était un signe d'aisance : on songe aux portraits parallèles du riche et du pauvre peints par La Bruyère dans Les Caractères : Giton, le riche déborde de santé, il empiète sur les autres avec son corps. "Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'oeil fixe et assuré, les épaules larges, l'estomac haut", écrit La Bruyère...
 
Phédon, le pauvre, à l'inverse, n'a pas d'épaisseur : il s'efface.... "Phédon a les yeux creux, le corps sec et le visage maigre."
 
On se rend compte que, dans nos sociétés d'abondance, ces images du riche et du pauvre se sont, désormais, inversées.
 
Le pauvre est devenu le gros, mal nourri, voué à une nourriture grasse, peu chère, bourrée de sucre et de sel : le pauvre n'a pas accès à l'alimentation bio, trop chère.... Le pauvre se fournit dans les magasins discount, à bas prix et n'a pas la possibilité de diversifier son alimentation.
 
Le riche, seul, accède à une minceur de bon aloi, il accède à l'élégance car il peut se nourrir d'une alimentation choisie, de qualité, il fréquente les magasins bio et peut acheter des produits diététiques pour préserver sa santé et sa ligne.


 
D'ailleurs, on peut remarquer, de plus en plus, une sorte de ségrégation qui s'instaure entre les riches et les pauvres : il existe même des magasins ou des rayons dans les supermarchés réservés aux pauvres...
 
Les magasins bio, eux, ne sont accessibles qu'aux riches : pratiquant des prix exorbitants, ces petits commerces s'adressent à un public sélectionné de gens aisés.
Des habitudes s'instaurent : dans les supermarchés, certains rayons sont consacrés à la pauvreté et d'autres s'adressent aux riches.
 
Bien sûr, on peut constater que la situation est pire encore dans certaines régions du globe : les pays du sud, les pays en voie de développement, comme l'on dit pudiquement, connaissent encore la famine : des enfants, des adultes, squelettes faméliques n'ont même pas de quoi se nourrir et meurent de faim.
 
On perçoit, ainsi, un monde complètement cloisonné, compartimenté : les pauvres réduits à l'obésité ou à une mort précoce, les pauvres réduits à la famine restent dans un monde à part.
 
Nos sociétés favorisent ces cloisonnements en créant des magasins distincts, en accélérant la consommation et en incitant aux gaspillages puisque la nourriture est parfois jetée, avant même d'être consommée...
 
On vit bien dans un univers complètement déséquilibré, où tout est fait pour assurer les gens riches d'une bonne santé et sacrifier les pauvres à la société de consommation.
 
Ces fractures perdurent, malgré les progrès importants que connaissent nos sociétés : elles s'aggravent même, creusant un fossé de plus en plus grand entre les plus riches et les plus pauvres...
 

 

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