Les nuits de Mashhad, film coup de poing à voir ou revoir

par Beauceron
jeudi 18 août 2022

C'est la bonne surprise cinématographique de cet été 2022. Il est peu fréquent qu'un film présenté à Cannes se révèle subversif et à contre-courant des idées dominantes. Les nuits de Mashhad d'Ali Abassi est un thriller efficace qui dénonce l'absurdité de l'islamisme à la sauce iranienne.

Au moment où Salman Rushdie se faisait égorger par un jeune fanatique du Coran qui a choisi une cible facile (connaissez-vous un islamiste courageux ?), l'opus d'Abassi était diffusé au cinéma associatif du patelin où votre narrateur passe quelques jours au calme, loin des incivilités de la ville. Ce fut un moment d'anthologie, car ce film bien tourné, avec des acteurs très bons, est un coup de poing contre l'obscurantisme mahométan.

Inspiré de faits réels, il raconte l'enquête menée par une jeune journaliste éduquée et moderne dans la cité sainte chiite de Mashhad, au coeur de l'Iran du début des années 2000. Des prostituées sont massacrées par un taré, ancien gardien de la révolution musulmane de 1979 (Khomeiny...), père de famille exemplaire mais dérangé par des séquelles de jeunesse liées à la guerre Iran-Irak. Ce type se veut un purificateur, un justicier, qui entend punir les "femmes de mauvaises vies". Comme tous les islamistes, il s'en prend aux faibles : les femmes plutôt que les trafiquants de drogue. C'est un raté qui exerce mal un boulot manuel à défaut de faire autre chose. La police locale n'est pas pressée de l'interpeller, et notre journaliste a toutes les peines du monde à travailler en repoussant le harcèlements des mâles du coin (dont le commandant de police). 

Elle manque de se retrouver à la rue car son hôtel rechigne à héberger les femmes non mariées. Elle doit négocier avec la police. Seul l'imam du coin, curieusement, prend le temps de l'écouter, car il est visiblement gêné par les troubles à l'ordre public causés par le serial killer.

Elle enquête, sur fond de misère locale, drogue, prostituées qui pratiquent pour survivre dans un pays où les inégalités semblent édifiantes malgré les années Khomeiny et les belles promesses de partage. Elle finit par coincer, au péril de sa vie, l'assassin qui finit en prison mais qu'une partie de la population soutient. Y compris sa famille, son propre fils qui se rêve en successeur de son père, sa femme qui justifie le meurtre des "mauvaises femmes"... La scène finale, à couper le souffle, montre le gamin et sa petite soeur qui racontent à la journaliste comment leur papa tuait les prostituées... Absence de compassion pour les faibles, déshumanisation des mécréants, violence, méchanceté, hypocrisie et cruauté : tout l'islam radical est résumé dans ce docu-fiction.

Toutefois, malgré les relations de l'assassin parmi les anciens de la milice, notre lascar finit condamné et pendu (il échappe cependant aux coups de fouet). Cela en présence de l'imam et d'officiers de police qui ne tiennent pas à ce que ces meurtres fassent tâche d'huile. Justice est passée, en appliquant la logique islamique au tueur (la peine de mort).

Voilà un film à diffuser, à montrer dans nos lycées, afin de montrer le triste sort des femmes en terre d'Islam radical. Ainsi que l'archaisme des mentalités d'une partie des musulmans qui se croient encore au moyen-âge. Réflexion sur les croyances, les coûtumes, les violences faites aux femmes au sein même du monde musulman. Ruschdie aurait certainement appécié ce récit.

En attendant de lire (ou relire) les Versets sataniques, le best-seller de la rentrée, et de le proposer au lycéens, essayez de trouver une séance près de chez vous pour visionner les nuits de Mashhad. Un film qui remet des idées en place.

Bande-annonce du film (youtube) :


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