« Les prêtres », l’évêque et le Premier ministre

par CHALOT
mardi 7 avril 2015

Tous les jours, "je" lave mon cerveau avec la pub, comme c'est écrit sur ce dessin joint à l'article.....

La RATP peut toujours essayer de se donner bonne conscience....Le choix de ses annonces publicitaires ne relève pas de la laïcité - qui ne la concerne pas dans le cadre publicitaire - mais de sa recherche de profits.

En quoi la laïcité est-elle concernée dans cette décision prise par la RATP de ne pas accepter tel annonceur !?

La RATP fait ce qu’elle veut mais surtout qu’elle ne sorte pas l’étendard d’une laïcité bafouée.

Il s’agit là d’une annonce publicitaire et rien d’autre….

Cette régie autonome ne se gêne pas pour accepter pour des raisons financières des affiches violentes ou sexistes.

La laïcité c’est la séparation des églises et de l’Etat et non un fourre-tout.

La Fédération Nationale de la Libre Pensée, encore une fois, rappelle dans un communiqué les enjeux et en profite pour égratigner le premier ministre qui se prend pour le ministre des cultes, ainsi que la hiérarchie catholique qui s’invite dans le débat politique

« Un démêlé entre la RATP et l' évêque catholique romain Di Falco Leandri à propos d'un désaccord sur l'énoncé d'une publicité fait l'objet d'un buzz médiatique qui débouche étrangement sur un débat politique.

Ainsi, un boy's band propulsé par un évêque producteur rompu au marketing s'affiche donc dans les couloirs du métro et agrémente sa communication d'une référence aux chrétiens d'Orient et voici que la confusion s'empare de nouveau des media et que le Premier ministre tranche en une phrase, alors qu'un tribunal civil est appelé à juger en référé.

La laïcité n'est nullement en cause, la RATP est une régie exploitée sous la forme d'établissement public industriel et commercial, c'est-à-dire une entreprise qui, comme bien d'autres, a ses propres pratiques en matière de contrats publicitaires, c'est d'ailleurs ce que le tribunal s'apprête à juger.

Mais la confusion existe bel et bien et elle a un sens celle de ramener les communautés religieuses au centre des débats publics et de faire du Premier ministre, qui se met facilement dans la peau du Premier consul du concordat de 1801, devenant l'arbitre des bonnes pratiques religieuses, tandis que l'évêque Di Falco promeut son petit commerce en utilisant les faits de guerre dramatiques qui se déroulent en Irak et en Syrie.

De nombreuses minorités religieuses : catholiques, orthodoxes, nestoriens, alevis, yezidis , bektachis… sont victimes de crimes de masse et d'exactions dans les conflits qui ravagent la Syrie et l'Irak depuis vingt-cinq ans, alors même que les individus y sont plus que jamais assignés à une identité communautaire. Le fait pour l'évêque Di Falco de soutenir l'une d'elle relève de sa décision politique, en cohérence avec celle du Pape, cela confirme le retour de l’Église catholique sur la scène politique, ce qui est son droit.

Mais qu'un Premier ministre de la République s'engage dans cette polémique au côté de l'évêque, cela confirme l'appréciation de la Libre Pensée : quand la « laïcité » est partout, elle n'est nulle part ! Cette confusion entretenue est lourde de tous les dangers. La Libre Pensée invite citoyennes et citoyens à conforter à ses côtés la loi de Séparation des Eglises et de l’État en préparant la manifestation nationale organisée le 5 décembre 2015 à Paris à l'occasion de son 110e anniversaire. »

 

Pendant que le premier ministre se préoccupe de cette question publicitaire, il se prépare à multiplier les entorses à la laïcité en facilitant et en masquant le financement public des lieux de culte (s), ce qui est illégal !

Jean-François Chalot


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