Les professeurs bientôt chargés de vérifier l’état vaccinal des élèves ?
par Beauceron
mardi 19 octobre 2021
Le ministre Jean-Michel Blanquer s'est bien gardé de l'annoncer. Personne n'en a parlé. Mais c'est écrit dans un amendement à la loi portant diverses mesures sanitaires :
"Par dérogation à l’article L. 1110-4 du code de la santé publique, aux seules fins de lutter contre la propagation de l’épidémie de covid-19, pour la durée strictement nécessaire à cet objectif et au plus tard jusqu’à la fin de l’année scolaire 2021-2022, les directeurs des établissements d’enseignement scolaire du premier et du second degrés et les personnes qu’ils habilitent spécialement à cet effet peuvent avoir accès aux informations relatives au statut virologique des élèves, à l’existence de contacts avec des personnes contaminées ainsi qu’à leur statut vaccinal. Ils ne peuvent procéder au traitement de ces données qu’aux seules fins de faciliter l’organisation de campagnes de dépistage et de vaccination et d’organiser des conditions d’enseignement permettant de prévenir les risques de propagation du virus".
L'amendement ouvre à d'autres personnels, extérieurs de surcroit à l'éducation nationale (?), ce droit d'accéder à ces données médicales en principe confidentielles. Des associations de parents d'élèves ont montré que dans de nombreux établissements, par exemple dans l'Hérault et les Pyrénées orientales, des enseignants établissaient déjà des listes d'élèves vaccinés et non vaccinés. Cet amendement entrainerait une charge supplémentaire pour les personnels mais surtout il permettrait de légaliser cette pratique. Or la préservation du secret médical concernant les élèves était déjà avant le covid une vraie question : dorénavant nous passons à un fichage en règle, au mépris de la confidentialité. Quant aux chefs d'établissement, ils soulignaient déjà que le manque de confiance dans l'école est un frein à la vaccination des élèves. Le projet de loi est examiné à l'Assemblée à partir du 19 octobre. Cet amendement a de fortes chances de passer puisqu'il est déposé par le gouvernement. Quelle est l'intention finale de la mise en place de ce contrôle généralisé de notre jeunesse scolaire ? Après base-élève, voici base-covid...
Rechercher les mauvais parents qui refusent la vaccination ? Etablir des statistiques sur les effets de tel ou tel produit ? Cette mesure est particulièrement inquiétante, car elle va créer une véritable discrimination entre vaccinés (autorisés à participer aux activités sportives, sorties etc.) et les non-vaccinés bannis du sport, du chant, des arts plastiques voire peut-être des établissements tout court, et réduits à suivre leurs cours à distance.
Outre le fichage des jeunes par leurs profs, démarche perverse et étrange, un autre aspect est à remarquer. depuis le second confinement, le ministre Blanquer a toujours prétendu que les jeunes étaient peu contaminants. A l'écouter au début, les enfants pouvaient même se passer de masque. Le covid s'arrêtait à la porte d'entrée des écoles et des collèges-lycées, comme le nuage de Tchernobyl à la frontière de notre pays en 1986.
Or, l'association les stylos rouges a prouvé le contraire, au point de déposer une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui contre ce ministre qui agit, parait-il, dans l'intérêt des enfants. C'est lui qui le dit. Personne ne connait le bilan exact du covid en milieu scolaire, mais les échos que nous en avons sont très mauvais. Une enseignante d'un lycée professionnel d'Eure-et-Loir est décédée du covid il y a un mois : toute l'équipe "vie scolaire" et restauration était en quarantaine ; pas un mot dans les médias locaux. Pourtant, elle était vaccinée et sans comorbidité. Pas de vague au royaume des aveugles, la vie continue dans cet établissement qui forme des élèves difficiles que les pouvoirs publics ne veulent pas voir trainer aux pieds des immeubles de leurs cités en cas de fermeture sanitaire.
Car c'est le grand tabou : les jeunes des "quartiers populaires" ont-ils vraiment respecté les confinements ? L'école a-t-elle pour rôle de garder le troupeau au mépris de la santé des personnels ?
Donc que cherche-t-on à faire en "traçant" les élèves comme de vulgaires bovins atteints de la fièvre aphteuse ? Catégoriser davantage les uns et les autres ? Transformer les chefs d'établissement en contrôleurs sanitaires et en officiers de police ?
La gestion de la crise du covid-19 par notre gouvernement est vraiment bien nébuleuse. D'abord une pénurie organisée de masques, ensuite des confinements absurdes, maintenant une vaccination massive imposée dont on ne connait pas les effets à long terme. Cerise sur le gâteau : le fichage des jeunes, Orwell et Huxley s'en retourneraient dans leur tombe. On ignorera encore longtemps d'où est sorti cet étrange virus, et dans quel but il a été diffusé. Une chose est certaine, il a permis de faire progresser le flicage de la population et de tester les outils du futur : codes QR, pass sanitaires. Un progrès que personne n'arrêtera, mais qui ne profitera certainement pas à notre jeunesse...