Les religieux byzantins discutaient du sexe des anges, les Suédois refusent que Dieu en ait un !

par Clark Kent
samedi 25 novembre 2017

Personne n’est à l’abri de l’offensive du mouvement intégriste féministe mondial connu sous l’acronyme LGBT (lesbian, gay, bisexual and transgender). Sous le prétexte légitime de réduire les écarts sociétaux (harcèlement) et sociaux (travail égal/salaire égal) entre les femmes et les hommes le lobby sus-désigné qui, fort de sa croisade « #balancetonporc » vient de mener une offensive grammaticale en France avec l’écriture inclusive, a décidé de s’attaquer à un gros morceau : Dieu ! La théologie universelle peut trembler sur ses fondements : ça va secouer grave.

Comme l’allemand, le suédois utilise trois genres : masculin-han, fémini-hon et neutre-det, mais aussi le « réel »-den, ce qui ouvre aux pourfendeurs de machos de tous poils (blonds, bruns, roux et blancs) des horizons qui leur promettent une conquête morale (au sens de « mœurs ») grâce à une utilisation appropriée de la linguistique, mais aussi de la rhétorique en s’appuyant sur les rhéteurs, à commencer par les prêcheurs.

L'église évangélique luthérienne de Suède est en train de mettre à jour un manuel, vieux de 31 ans, qui décrit comment les services religieux doivent être gérés en termes de langage, de chants et de rituels. Dans la foulée, la hiérarchie vient d’exhorter son clergé à utiliser le genre neutre pour évoquer Dieu et à éviter de se référer à la divinité en utilisant des termes tels que « Seigneur » ou « han » (« il »). Les nouvelles directives seront introduites le 20 mai 2018 à l’occasion de la Pentecôte.

Ancienne religion d'état, l'église dont le siège se trouve dans la ville d'Uppsala, à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale, compte 6,1 millions de membres baptisés dans un pays de 10 millions d'habitants. Elle est dirigée par une femme, l'archevêque Antje Jackelen, qui a été ordonnée prêtre par l'église de Suède en 1980 et est devenue docteur en théologie à l'université de Lund en 1999.

S'adressant à l'agence de presse suédoise TT, Mme Jackelen (on ne peut pas dire MONseigneur, mais pas non plus ma SEIGNEURE) a déclaré que l'utilisation d'un langage plus « inclusif » avait déjà fait l'objet de discussions il y a plusieurs décennies, dès 1986 :

"Théologiquement, par exemple, nous savons que Dieu est au-delà de nos déterminations de genre, Dieu n'est pas humain".

La décision a toutefois été critiquée. Un professeur de théologie de l'Université de Lund, M. Christer Pahlmblad, a déclaré au journal danois Kristeligt Dagblad : « Il n'est vraiment pas souhaitable que l'Église de Suède se rende célèbre en tant qu’église qui ne respecte pas le patrimoine commun de la théologie. »

Mais au diable le patrimoine : cet intellectuel laïc rame visiblement à contre-courant ! Le clergé suédois, lui, est dans le sens du mouvement lancé par l’église d’Angleterre qui a donné début novembre aux directions de ses 5 000 établissements scolaires des instructions précisant que les enfants devraient être en mesure d'essayer « les nombreuses capes d'identité » sans craindre d'être victimes d'intimidation. Les directives pour les écoles sur l'intimidation « homophobe », publiées pour la première fois il y a trois ans, incluent maintenant l'intimidation « transphobe » et « biphobique ». La circulaire exhorte les écoles à permettre aux enfants « d'accepter la différence de toutes les variétés et d'être soutenus pour accepter leur propre identité de genre ou orientation sexuelle et celle des autres ».

Si l’histoire ne repasse pas les plats, on sait qu’elle a des hoquets, et après ces querelles théologico-grammaticales, on pourrait voir se déclarer une nouvelle guerre des iconoclastes !


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