Les restos du cœur en difficulté : quel est le véritable scandale ?
par lecoindubonsens
lundi 4 septembre 2023
Les restos du cœur en difficulté : quel est le véritable scandale ?
Comme l’impression que je vais me faire pas mal de copains avec cet article.
Mais cela me semble utile de débattre sur ce thème de l’assistance alimentaire (et pas vu d’autre article sur le sujet en modération, donc je propose ce débat)
Cela fait actuellement la UNE des médias : les restos du cœur sont en difficulté.
- les Restos du cœur vont devoir refuser d’aider 150 000 personnes (1.1 million de bénéficiaires en 2022)
- l’association s’attend à servir 170 millions de repas cette année contre 140 millions en 2022
- les Restos du cœur, qui assurent 35 % de l’aide alimentaire en France, disposent d’un budget de fonctionnement d’environ 200 millions d’euros par an. Malgré cette mesure, l’association a besoin de 35 millions d’euros supplémentaires pour terminer l’exercice à l’équilibre
- si rien n’est fait, on pourrait devoir fermer d’ici trois ans.
Ça y est, tout le monde a la larme à l’œil ? Alors Zorro est arrivé…
- Carrefour et Intermarché ont promis dons et collectes
- la ministre des Solidarités Aurore Bergé a promis aux Restos du cœur ce dimanche soir une aide supplémentaire de 15 millions d’euros
Bon, la séquence émotion étant faite, maintenant une séquence « raison ».
- le lancement des restos du cœur, c’était en 1985, presque 40 ans déjà !
- sans doute une excellente idée de Coluche pour gérer en urgence la détresse de nombreuses familles
- mais une quarantaine d’années plus tard, est-ce bien raisonnable ?
Les restos, c’est 35 % de l’aide alimentaire en France, donc associons tous les organismes qui assurent les 2 autres tiers.
Et cela ferait ainsi un total d’environ 500 millions de repas par an (en moyenne 7, un déjeuner sur une semaine, pour chacun des français).
Le débat est donc : « au-delà d’une solution d’urgence, est-il normal que les restos (et similaires) soient LA solution pérenne pour permettre à chacun de manger ? »
En 40 ans (et plus puisque d’autres organismes sont bien plus anciens), pourquoi n’arrivons-nous pas à mettre en place une organisation collective qui permette à chacun de vivre dignement de son travail sans besoin de créer ces multiples organisations parallèles basées sur le bénévolat et la charité ?
Ainsi l’existence des restos 40 ans après me semble plus un échec collectif qu’une réussite.
Et, sans aucun cynisme, il me semble que leur disparition serait au contraire une grande victoire… naturellement après avoir mis en place LA bonne solution de remplacement.
J’entends votre question ! OK, mais LA solution… c’est quoi ?
Chacun peut naturellement lancer son idée et argumenter.
Pour ma part, tout est largement exposé dans le projet global que je présente. J’en reformule juste quelques points dans https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pouvoir-d-achat-vaste-sujet-244516
Vaste projet avec des remises en cause de nos us et coutumes actuels, donc un peu de temps nécessaire, mais en 40 ans qu’avons-nous fait pour aller dans la bonne direction ? Au contraire, l’activité des restos n’a cessé de se développer, et cela continue (déjà 1.3 million d’inscrits actuellement contre 1.1 million en 2022). Cela ne prouve-t-il pas que nous faisons fausse route et qu’il est temps de réagir, de changer largement de cap.
Je commençais l’article par « Comme l’impression que je vais me faire pas mal de copains », car sans doute tous ceux qui ne fonctionnent qu’à l’émotion, le mouchoir à la main, m’ont sans doute largement collé une étiquette d’égoïste totalement sans cœur : comment oser remettre en question une si belle cause, avec tant de généreux bénévoles, d’aussi beaux gestes, …
A tous ceux là, je propose la lecture de
vous pourrez sans doute ainsi comprendre que vous êtes manipulés : manipulation d’opinion, pour donner bonne conscience, pour cacher les vrais problèmes et les solutions réalistes possibles.
Mais si vous préférez fonctionner ainsi, plus par l’émotion au coup par coup que par une réflexion globale permettant des solutions plus simples, plus équitables, plus saines… libre à vous au nom de la liberté/responsabilité individuelle maximale que je défends.
Comprenez simplement, et admettez, que d’autres peuvent fonctionner autrement sans être des « affreux jojos sans cœur ».