Les risques calculés de l’Euro 2016...

par Coeur de la Beauce
jeudi 9 juin 2016

Tout le monde s'y attend. Il est vrai que l'ennemi a annoncé la couleur. Daesh devrait frapper durant l'Euro 2016 qui débute la semaine prochaine, qui coincide avec le début du Ramadan. Attentats, tueries à la kalashnikov ou kamikazes, l'organisation terroriste utilisera ses multiples recettes pour semer le chaos.

Les Etats-unis, bien informés, ont déconseillé à leurs ressortissants de fréquenter les villes françaises accueillant l'évènement. On imagine que peu de nos compatriotes prendront le risque d'assister aux rencontres devant les écrans géants placés sur les places publiques, à moins d'allier l'autisme à la témérité. Pourtant, les pouvoirs publics se comportent comme si nous n'étions pas en guerre contre un ennemi farouche et tenace.

Or, le samedi 11 juin 2016, l'Angleterre et la Russie vont s'affronter à... Marseille. Une ville où l'islamisme radical a pignon sur rue. Des groupes de hooligans d'extrême-droite de ces deux pays ont décidé de s'allier, d'après les réseaux sociaux, pour venir "casser du musulmans" sur la Canebière. Combien seront-ils ? Une centaine ? Des milliers ? Il est évident que, dans le meilleurs des cas, il n'y aura que quelques affrontements avec les bandes de lascars des quartiers nord de Marseille.

Quant au pire des cas, hélas prévisible... Il s'agit d'une attaque concertée d'une cellule terroriste dormante, sur la modèle du 13 novembre. On imagine les dégats, et les exactions qui s'ensuivraient de la part des "supporters" russes et britanniques...

Manque de réalisme de nos pouvoirs publics, lâcheté ou calcul politique ?

Bien que l'Euro 2016 soit très risqué, d'énormes intérêts financiers sont en jeu (droits TV, recettes publicitaires...). Les affaires étant les affaires au royaume du libéralisme économique, la sécurité des personnes passe après. Politiquement parlant, le président François Hollande entend imposer dans le contexte morose actuel un échappatoire pour la populace : les jeux sans le pain. Le football vaut bien les spectacles de gladiateurs. Sauf qu'avec Daesh en embuscade, le sang risque aussi de couler à flôt...

Sinistrose ? A voir. La lâcheté consiste à ignorer les risques, à faire comme si rien ne s'était passé, à l'image de ces bobos qui parlaient de la pluie et du beau temps au lendemain des attentats de Paris, car ils refusaient de se remettre en question. Plus cyniquement, un sinistre calcul politique doit être pris en compte. Ce ne sont pas nos consuls, nos sénateurs et nos tribuns qui risquent leur vie, mais la plèbe...

Etonnant, d'ailleurs. Les terroristes, au contraire des brigades rouges en leur temps, ne frappent jamais nos oligarques. Leur logique est de provoquer un mouvement de panique, de jeter les uns contre les autres. Comme l'an passé, nos impopulaires princes bénéficient d'un étrange regain de popularité en ces circonstances ; le peuple apeuré se réfugie dans les bras de ses dirigeants, en oubliant que leur protection n'était pas la priorité.

Et puis, il y aura les conséquences pratiques : la relance de l'état d'urgence, et le prétexte pour restreindre encore les libertés, dont les manifestations et les grèves ! Royal par les temps qui courent. Le terrorisme, motif pour instaurer un régime autoritaire assurant la sécurité... des marchés financiers : merci Daesh ! 

Personne ne pourra dire, s'il arrive quelque chose le 11 juin à Marseille, qu'il n'était pas prévenu. En temps de guerre, on se remet en cause et on prend des précautions. Les français refusent de le comprendre. A l'image des spectacles antiques, ces jeux risquent d'être très sanglants, avec le pain de l'amertume en guise de goûter. A la différence que les empereurs romains se faisaient un devoir de protéger la population, ce qui n'est pas la priorité de notre oligarchie actuelle...

 


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