Les robots vainqueurs de la pauvreté ?

par Claude Courty
vendredi 19 décembre 2014

Conçu par l'homme, le robot serait, paraît-il, promis à être un jour en mesure de se reproduire et de se perfectionner de lui-même, ce qui en ferait un acteur à part entière de l'activité et du progrès, en attendant de devenir un véritable partenaire social.

Conte de Noël - Les robots vainqueurs de la pauvreté ?

Nous entrons résolument dans l'ère de la robotisation. Après avoir conquis des pans entiers de l'industrie et des sciences, où ils accomplissent des exploits interdits à ceux qui les ont précisément conçus pour cela, partout les robots investissent notre quotidien. D'abord affectés à des tâches hautement spécialisées, ils peuvent en accomplir bien d'autres, plus banales, dans d'innombrables domaines de la vie courante. Où cela s'arrêtera-t-il ? Ils se substituent même aux animaux domestiques, dans l'accomplissement des tâches les plus ingrates que leur réservait encore l'homme ; les condamnant au chômage et à l'abattoir. À propos de chômage : les adeptes de robotique restent assez discrets sur celui des multitudes que les robots remplacent d'ores et déjà, et et qui n'en croissent pas moins pour autant. Mais l'objet de cet article n'est pas d'inciter à un remake de la révolte des canuts. Laissons cela aux Chinois, peuple parmi les premiers concernés par les questions de surpopulation et pourtant client majeur de la robotisation. Il est toutefois permis de se demander si les robots parviendront à une autonomie suffisante ; s'ils seront un jour assez intelligents et puissants pour devenir des opérateurs susceptibles d'aider les homme à s'affranchir des problèmes d'emploi qu'ils risquent au contraire d'aggraver ?

Conçu par l'homme, le robot serait, paraît-il, promis à être un jour en mesure de se reproduire et de se perfectionner de lui-même, ce qui en ferait un acteur à part entière de l'activité et du progrès, en attendant de devenir un véritable partenaire social.– À quand les syndicats de robots revendiquant l'insertion de leurs adhérents dans la pyramide sociale (à moins d'en faire l'effectif qui manque à nos syndicats actuels) ? Ils devraient alors, du moins dans un premier temps, se contenter d'en rejoindre la base, puisqu'en principe indifférents à la richesse, et se satisfaire du niveau zéro de cette dernière. Reste à savoir s'il en résulterait un surclassement des êtres humains qui s'y trouvent. Le robot saura-t-il accomplir ce en quoi l'homme échoue depuis toujours : vaincre la pauvreté ? Quoi qu'il en soit, il est permis de douter que son avènement puisse annoncer davantage de justice sociale.

Ce sera encore pour longtemps l'affaire des êtres humains que d'essayer de régler des problèmes qui relèvent de leur condition dans ce qu'elle a de plus fatal. Il y a fort à parier qu'aussi bien programmés puis auto-programmés qu'ils puissent être, les robots, par défaut de sentiments donc de compassion, ne trouveront rien à y changer. Le problème pourrait pourtant évoluer du fait que les catégories sociales qui peuplent la pyramide du même nom seront toutes poussées vers le haut par le peuple des robots qui viendra les y rejoindre. Mais comment et dans quelle mesure ? S'ils semblent pouvoir améliorer le confort matériel de la société par leur habileté et leur productivité sans failles, le moment est encore loin où ils seront capables de soigner les défauts caractériels de ceux qu'ils remplaceront dans nombre de leurs tâches. Il est par contre probable que leur existence et leurs performances seront les excitants supplémentaires d'une vanité et d'un toujours plus qui font nos malheurs.


Lire l'article complet, et les commentaires