Les sangliers radioactifs de Fukushima

par Clark Kent
dimanche 12 mars 2017

Alors que les habitants retournent chez eux dans la zone de la catastrophe nucléaire de Fukushima, des chasseurs ont été déployés pour tuer des sangliers contaminés. Six ans après le tremblement de terre, les résidents affirment que les zones d'évacuation sont sécurisées.

Des chasseurs ont été mobilisés pour tuer des sangliers radioactifs qui ont investi des villes évacuées pendant la catastrophe nucléaire de Fukushima avant que leurs habitants ne reviennent. Six ans après le séisme et le tsunami, quatre villes évacuées ont été déclarées en sécurité. La seule inquiétude semble se résumer au risque que représentent les squatters inattendus : des centaines de sangliers, qui pourraient attaquer des personnes ou causer des accidents de voitures.

Les animaux se sont goinfrés de plantes contaminées par les éléments radioactifs du site de la catastrophe, et le gouvernement les a déclarés impropres à la consommation.

"Après que les gens sont partis, leur écosystème a changé", a déclaré un chasseur, M. Shoichi Sakamoto à la BBC. "Ils ont commencé à descendre des montagnes et maintenant ils ne vont pas y retourner car ils ont trouvé un endroit qui confortable : il ya beaucoup de nourriture et personne n’ose les approcher. C'est leur nouveau foyer maintenant ; c'est là qu'ils ont leurs familles et leurs enfants. »

M. Shoichi dirige une équipe de 13 chasseurs chargés de capturer et de tuer les sangliers en utilisant des fusils à air comprimé, en les piégeant dans des cages et en utilisant de la farine de riz comme appât.

Depuis avril dernier, le groupe de chasseurs a capturé environ 300 des animaux, et ils ont l'intention de continuer à travailler après les ordres d'évacuation aient pris fin. On pense que plusieurs centaines de sangliers vivent près des villes de Tomioka et de Namie, errant dans les rues vides et les jardins désertés pour se nourrir.

"Ce n'est pas évident de savoir qui est le maître de la ville, les gens ou les sangliers", a déclaré le maire de Namie, M. Tamotsu Baba. « Si nous ne nous débarrassons pas d'eux avant de réintégrer cette ville, elle sera inhabitable.

À la fin du mois de mars, le Japon devrait suspendre les ordres d'évacuation pour les zones résidentielles situées à seulement 3,5 km de la centrale nucléaire de Fukushima.

Le tsunami causé par un tremblement de terre de magnitude 9 qui a frappé la côte du Japon le 11 mars 2011 avait désactivé l'alimentation de la centrale et les refroidisseurs, ce qui a entrainé le processus de fusion des trois réacteurs nucléaires.

Plus de 100.000 personnes avaient alors été évacuées de leurs maisons pour échapper aux fuites de rayonnement de l'accident nucléaire, mais les autorités viennent de déclarer certaines zones résidentielles « en sécurité ».

Cependant, plus de la moitié des 21 500 résidents de la ville de Namie ont décidé de ne pas revenir, selon une enquête du gouvernement qui met en avant les préoccupations des intéressés à propos des radiations et de la sûreté de la centrale nucléaire désaffectée.

On s'inquiète des effets à long terme de la catastrophe nucléaire sur la santé, mais aucun décès n'a été causé par l'accident, aucun cas de maladie radiologique n'a été signalé et un sondage auprès des résidents de Fukushima a révélé que les cas de cancer constatés n'étaient pas liés à la catastrophe. Une équipe de médecins de l'Université médicale de Fukushima a constaté 185 cas de cancer de la thyroïde chez les enfants, mais a déclaré que le chiffre plus important qu’habituellement était causé par le fait que le dépistage a été généralisé.

Parallèlement à la catastrophe nucléaire, le séisme et le tsunami de Tōhoku de 2011 ont tué plus de 16 000 personnes au Japon, principalement par noyade. Des milliers de personnes sont encore officiellement portées disparues et des centaines de milliers dans des logements temporaires.

Ce tremblement de terre est le plus puissant jamais enregistré dans le pays, générant des vagues jusqu'à 40m de haut qui ont parcouru des kilomètres à l’intérieur des terres, détruisant tout sur leur passage.

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illustrations : "Princesse Mononoké - dessin animé de Hayao Miyazaki


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