Les « Tanguy » en procès
par x
vendredi 13 juillet 2007
De plus en plus d’enfants restent au domicile familiale bien après l’âge de leur majorité, face à ce phénomène on peut se demander jusqu’où va la responsabilité familiale.
Le phénomène n’est pas vraiment nouveau, les enfants restent de plus en plus longtemps chez leurs parents. On peut l’expliquer du fait de la durée des études universitaires, du chômage élevé chez les jeunes, le tout se mêlant à une méfiance ambiante vis-à-vis de l’extérieur (rester dans un endroit déjà connu est toujours plus rassurant). Du même coup, les procès opposants des enfants mécontents d’avoir été mis à la porte du cocon familial se multiplient. Le dernier procès en date est celui de cette mère, gagnant l’équivalent d’un SMIC, avec déjà un enfant à charge, qui se retrouve obligée de reprendre son fils de 20 ans sous son toit à défaut de pouvoir lui verser une pension alimentaire.
L’anecdote pourrait faire sourire si elle n’était pas liée à un phénomène plus profond à savoir le problème de la charge familiale : jusqu’à quand est-on responsable de ses enfants ? Dans le cadre de la législation, il ne semble pas y avoir de limite : les parents ont le devoir de subvenir aux besoins de leurs enfants. Cela paraît normal lorsqu’ils poursuivent des études, où qu’ils n’arrivent pas à trouver un premier emploi mais, une telle loi sous-entend également que chaque personne qui se retrouve au chômage pourrait exiger de ses parents qu’il lui verse une pension afin de subvenir à ses besoins plutôt que d’aller demander de l’aide à l’ANPE. Une spirale dont on ne peut pas sortir puisque les enfants doivent aider leurs parents si ceux-ci se retrouvent en difficulté. Le lien familial tisse des liens de responsabilités réciproques dont les effets pourraient devenir pervers.
D’autre part, l’allongement de la présence des enfants chez leurs parents amène une autre question : celle de la majorité. Si à une époque cette majorité était synonyme d’indépendance, il ne semble pas que ce soit encore le cas aujourd’hui. Certes, il y a toujours des jeunes gens indépendants financièrement à 18 ans voire moins mais pour tout ceux qui sont toujours chez leurs parents, la situation est des plus paradoxales. On vit sous le toit de ses parents mais plus véritablement sous leur autorité. Ainsi, s’il y a un problème au niveau scolaire, les parents ne seront plus convoqués au lycée. On est majeur à 18 ans et, du même coup, capable de coller un procès à ses parents à 19. A une époque où une certaine partie de la gauche cherche à abaisser encore l’âge de la majorité, il serait peut-être intéressant de se demander si la jeunesse est vraiment devenue plus responsable et indépendante à 18 ans que ses aînés qui ont connus la majorité à 21 ans.
Affaire à suivre...