« Les Trente Piteuses » - tribune libre

par Chem ASSAYAG
lundi 13 juin 2005

Nous avons tous appris au lycée que la période suivant la seconde Guerre Mondiale et s’achevant en 1974/1975 avait été qualifiée sur le plan économique de « Trente Glorieuses ». Elle était caractérisée, pour simplifier, par le plein emploi, un accroissement continu de la richesse des ménages, et une relative stabilité dans l’univers du travail. En 1974 le premier choc pétrolier venait mettre fin à cette époque bénie et annonçait des jours beaucoup plus sombres. Aujourd’hui plus de trente ans ont passé et malheureusement le seul qualificatif que l’on pourrait accoler à la période écoulée depuis lors est celui de « Trente Piteuses ». Cette fois ci, c’est l’exact opposé que nous avons eu au menu entre 1974 et 2004 : apparition, croissance et maintien d’un chômage de masse, augmentation beaucoup plus aléatoire du pouvoir d’achat, rapport au travail sans cesse plus stressant et anxiogène. Oh bien sûr quelques brèves rémissions nous ont laissé penser que le pire était derrière nous et que l’on apercevait le « bout du tunnel » pour reprendre une formule célèbre, mais ce que l’on voyait n’était qu’une lumière qui permettait d’avancer plus tranquillement pendant un certain temps dans le tunnel, mais très rapidement celui-ci nous enveloppait à nouveau de son noir inquiétant. Alors que pouvons-nous faire ? Nous pouvons bien sûr continuer à avancer dans l’immense et noir couloir avec pour seul bagage un vague espoir, mais la vérité est que personne n’en connaît réellement la longueur et qu’on dira peut être finalement les « Quarante » ou les « Cinquante Piteuses ». L’autre option est de chercher une issue de secours, une porte dérobée, une faille dans les murs, en somme de penser différemment le tunnel. Mais là il s’agit d’un autre et vaste débat qui nous prendra sans doute quelques années...


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