Les voyages solaires et versaillais de Nicolas Sarkozy

par Imhotep
lundi 19 juillet 2010

Savez-vous qu’en ce moment Nicolas Sarkozy travaille comme un damné de la terre ? En effet il met à rude épreuve ses mélanocytes et les fibres musculaires de sa ceinture abdominale. Ey oui il bronze à Cap Nègre en tentant de raffermir son ventre. Je crois que nous avons là le plus fainéant de tous les présidents que la France ait comptés depuis Clovis, lui aussi monarque électif.

La cour des comptes a rendu son verdict, avec quelques jours de retard, pour n’être rendu public qu’après le grand raout de l’étrange lucarne qui a fait plouf, tout comme le plongeon élégant de notre président dans la grande bleue du haut des rochers de la famille Bruni Tedeschi. Certains se sont demandés si ce retard était une faveur afin de ne pas être révélé au bon peuple et afin que l’excellent reporter et coach de Nicolas Sarkozy, un certain Pujadas, qui ne bouge pas une oreille quand son interlocuté se répand en 20 mensonges gros comme la tour Eiffel, n’eût à poser quelques questions supplémentaires qu’il n’aurait pourtant pas posées ou un retard dû à des causes organiques. Mais d’autres affirment carrément que c’est à la demande de l’Elysée (Les Echos) : Initialement prévue le 9 juillet, la remise du rapport de la Cour des comptes sur la gestion 2009 de l’Elysée au chef de l’Etat avait été décalée, à la demande de celui-ci, au 13 juillet.
 
On se demande pourquoi le château pouvait s’inquiéter tant le Migaud, qui avait été quelque peu léger dans l’affaire Tapie quand il était président de la commission d’enquête, est devenu un lèche botte de bonne catégorie, et je vais le prouver car le résumé du rapport ne correspond en rien à la réalité de son contenu. Quand on lit ça : Sur la forme, « peu de pays voient les services du chef de l’Etat faire l’objet d’un contrôle aussi approfondi », « avec un rapport rendu public à son initiative », a d’abord rappelé Didier Migaud, notant en outre que le contrôle, mené « en toute indépendance », est désormais exercé à un « rythme tout à fait exceptionnel ». (Le Figaro et Morano ne feraient pas mieux) on se dit qu’à la tête de la cour des comptes on brosse à reluire et dans le sens du poil. On parle de la forme tout en employant les superlatifs alors que dans certains pays du nord, des journalistes en équipe tournante chaque année ont livre ouvert dans les comptes du pouvoir et alors que ce même pouvoir a refusé - et c’est bien en 2009 il me semble, l’année de contrôle de ce cher Migaud - avait refusé une enquête parlementaire sur ces fameux sondages sans appel d’offre à prix exorbitants ce qui est pénalement répréhensible mais qui n’a engendré qu’une petite tape sur les doigts et que le remplaçant de Philippe Séguin aurait dû rappeler. Mais la flatterie ne s’arrête pas à la forme aussi déteint sur le fond : Sur le fond, le message de la cour est presque aussi positif. L’exécution du budget 2009, avec des dépenses de 112 millions d’euros (+1,9% par rapport à 2008), a été conforme aux prévisions, et même légèrement excédentaire (222.000 euros). Il « consolide désormais toutes les dépenses des services de l’Elysée et donne donc une image complète de ses activités », indique la cour.
 
Mais là où Migaud nigaud nous en bouche un coin c’est ceci : En juillet l’an dernier, la cour avait noté que des dépenses privées de Nicolas Sarkozy étaient financées sur le budget de l’Elysée. Le chef de l’Etat avait remboursé celles au titre de 2008 (14.123 euros). En novembre dernier, il a remboursé 9.645,55 euros au titre de ses achats privés du premier semestre 2009. Depuis l’été 2009, « vous payez directement vos dépenses de nature privée sans que la présidence en fasse l’avance », indique le rapport.
 
On dirait un maître d’école qui donne une image au bon élève alors que c’est tout simplement effarant qu’il ait fallu attendre deux ans et Philippe Séguin pour que notre Nicolas Sarkozy paye de sa poche ses dépenses et non ne rembourse ce qu’il n’a fait que parce que Séguin en avait fait la remarque, la réponse de l’époque avait été vaseuse, Oh pardon ms’ieur je m’avais trompé de poche. Le moins qu’on puisse dire qu’il y a avait deux manières de présenter la chose, l’une comme le fait le servile Migaud de féliciter et l’autre de dire : enfin ! On n’a pas à féliciter un homme qui tarde à faire ce qui est la norme et après s’être fait tiré les oreilles. Ou alors c’est de la pédagogie positive, tout le contraire de ce que prône ce pouvoir à l’encontre des voyous.
 
Tout ceci n’est en réalité qu’une sorte de jeu d’illusionniste et la cour des comptes se contente de regarder la forme mais avec une canne blanche. Un exemple parmi tant d’autres, le budget officiel des sondages a été réduit considérablement et maintenant on fait des appels d’offre qui permet de faire baisser le coût de 45 %, sauf que, oui sauf qu’on a déplacé pour 1,2 millions d’euros dans une autre ligne budgétaire. Que c’est ballot, la cour des comptes n’a rien vu.
 
Au passage une belle petite tricherie aux dépens du budget. Au lieu de recevoir la dotation régulièrement (sans doute grâce au conseil de madame Woerth spécialiste en matière financière) le château se fait livrer le magot en début d’année et place les sous : L’Elysée a demandé à Bercy que sa dotation soit versée dès le début de l’exercice et dans son intégralité au lieu de versements trimestriels. Celle-ci a généré des intérêts de 1 %, ce qui a permis de dégager des produits financiers en hausse de 550.000 euros par rapport à 2008. Ceci est à rapprocher de cette autre information citée plus haut un excédent budgétaire de 220 000 €. Faites donc le calcul sans ce placement au détriment du budget de la France car s’il faut verser tout d’un coup c’est bien notre trésorerie qui du coup en prend un, il y aurait eu un déficit de 330 000 €. Si vous souvenez de ce passage plus haut, le cireur Migaud avait ajouté dans son rapport ceci :  Il « consolide désormais toutes les dépenses des services de l’Elysée et donne donc une image complète de ses activités »
 
Or ceci est parfaitement contredit par des informations de ce rapport. Au moins trois exemples : 
Ce qui est stupéfiant dans ce rapport c’est que l’on vous dit en gros : bravissimo les dépenses diminuent de la meilleure façon, 10 % ici, 40 % là (bel exemple de cette technique pour la fameuse garden party du 14 qui a été supprimée car si le prix unitaire a baissé, le coût global a augmenté, c’est la bonne technique de l’illusionniste on montre sa main droite pendant que la gauche sort un pigeon. A quoi bon restreindre le coût unitaire, puisque le problème c’est la dépense dans l’absolu, si on augmente les unités. En revanche il y a bien un poste qui a drastiquement baissé c’est celui de l’aide sociale du château. Là, pas de cadeau !). Mais le budget lui a augmenté de 1,9 % ! On nous prend pour des ânes.
 
En fait les diminutions de certains postes ont permis une extravagante hausse d’autres postes et particulièrement de deux :
 
Avant de s’étendre un instant sur ces deux postes en voici trois autres qui ne manquent pas de faire bondir (Rue89) : Les frais de restauration : le coût moyen d’un repas au restaurant administratif de l’Elysée, hors charges de personnel, a progressé de 27,6% en deux ans, « soit plus vite que l’indice général des prix à la consommation », note la Cour avec un brin de malice. Et le prix de revient moyen d’un repas passe de 4,99 à 21,88 euros
8 serveurs, 11 cuisiniers, 2 pâtissiers, cela semble beaucoup pour servir 500 repas par jour, estime la Cour. La « table du Palais » coûte au total 8,3 millions d’euros, soit 7,4% du budget global de l’Elysée… « On peut s’interroger sur l’importance » de cette somme, dit le rapport.
 
Autres sources d’économies imaginables : les fleurs, dont le budget (297 252 euros) s’est alourdi de 8% et les achats de journaux en kiosque (391 634 euros), qui pourraient être remplacés par des abonnements aux tarifs très préférentiels.
 
On assiste donc à des hausses vertigineuses de ces postes car ne l’oublions pas selon Fillon en (septembre 2007) l’état est en faillite, Sarkozy (janvier 2008) on ne peut vider des caisses qui sont vides et l’économie mondiale (septembre 2008) on est en pleine crise gravissime, le château, lui, se fleurit, se restaure à s’en faire péter la sous-ventrière et et lit ses quotidiens. Pour ces derniers on a eu une réponse absurde de la part du château : ces messieurs et dames veulent les journaux avec les croissants, l’abonnement serait un peu lent. D’une part il paraît complètement surréaliste que tous les services aient besoin d’informations immédiates et en plus un abonnement internet, moins coûteux en plus d’un abonnement classique, est plus immédiat encore et renouvelé qu’un achat au kiosque. Cela ne tient pas une seconde et d’autant qu’il y a déjà et en plus 69 334 € d’abonnement (il serait très intéressant de connaître les titres des journaux et magazines tant en kiosque qu’en abonnement). La réalité est autre et ce sera la conclusion de cet article.
 
Venons en à nos moutons dépensiers. L’année 2009 a été explosive pour les déplacements et la communication (Juan) : Dans le récent rapport de la Cour des Comptes sur l’année 2009, cette dernière s’inquiète déjà de l’inflation incontrôlée des dépenses de communication du président français : « La médiatisation des déplacements engendre des coûts de plus en plus élevés ». Les dépenses du service audiovisuel d’Elysee.fr sont passées de 465 000 euros en 2008 à plus de 1,2 millions d’euros en 2009 pour les déplacements en France ou à l’étranger. Sarkozy s’est fait fabriquer un décor pour 141 000 euros pour habiller chacune de ses tables-rondes lors de ses « visites de terrain » aux quatre coins du pays.
 
Avez-vous remarqué ce coût extravagant de 141 0000 euros pour un décor ? Il semble que ce soit une constante, une des constantes des déplacements de Nicolas Sarkozy : il lui faut quelque chose d’unique rien que pour lui (les Echos) : Au G20 de Pittsburgh (Etats-Unis) fin septembre 2009, le service audiovisuel de l’Elysée, jugeant la salle de presse attribuée « incompatible avec les contraintes » (20 minutes par délégation) a loué et aménagé une nouvelle salle pour un coût dépassant 25.000 euros.
 
Vous imaginez l’impudence ! Vous imaginez la légèreté des dépenses, la facilité de prendre un briquet et de brûler pour une simple conférence de presse alors qu’il existe des locaux faits pour cela un paquet de biffetons pour 25 000 euros ! Vous l’imaginez quand on va se faire serrer la ceinture à tout le monde, que pour pavaner et flatter son égo on gaspille une telle somme pour 20 mn ou même une heure et faire plaisir à ce qui n’est qu’un monarque élu grâce vraisemblablement au financement de sa campagne de façon illicite en détournant la loi ! Et Migaud trouve que tout va très bien madame la marquise, que Sarkozy, loué soit-il, paye de sa poche, le gentil garçon, ses dépenses personnelles, sans que l’on ait à lui faire l’avance, lui qui ne touche que 20 000 euros par mois !
 
Et celles-là, cela ne vous écœure t-il pas ? : A l’occasion de son déplacement dans l’Ain le 10 septembre 2009, « 68 personnes vous ont accompagné », rappelle le rapport. Le coût, pour deux heures et demie, s’est élevé à 128.291 euros, dont 17.000 euros pour aménager une scène dans un gymnase. Dix jours plus tard, 132 personnes (et 31 membres d’équipage) ont accompagné Nicolas Sarkozy à New York pour l’assemblée générale de l’ONU, pour un coût de 1,15 million d’euros. Les effectifs des délégations « sont le facteur déterminant du coût croissant de vos déplacements », indique le rapport, qui recommande « un pilotage unique et central ». Les dépenses des « précurseurs », envoyés quelques jours avant pour préparer un déplacement, sont pointées du doigt, notamment les locations de voitures avec chauffeurs (45.635 euros pour 22 personnes à New York).
On envoie 22 personnes (! !) qui ne se contentent pas de taxi, non, des voitures avec chauffeur, dont on se demande pourquoi ils sont si nombreux pour une visite officielle à New York (ils avaient des courses à faire dans la 5ème ?) sachant que :
Et en France 17 000 euros pour aménager un gymnase, près de 130 000 euros pour un déplacement de 2 heures et demie ! On ne peut qu’être sur le cul si vous me permettez cette expression.
 
Enfin voici d’autres dépenses, celles de communication : Au total, les dépenses engagées par ce service ont doublé pour les déplacements en France (681.388 euros) l’an dernier, et triplé pour ceux à l’étranger (378.077 euros). « L’engagement de ce type de dépenses est laissé à la seule appréciation de votre cellule de communication sans aucun contrôle en dépit de leurs montants », critique la cour.
 
La conclusion en ce qui concerne ce rapport est très simple : il n’est qu’une imposture. Les conclusions générales sont favorables tant sur le fond que dans la forme, alors que son contenu pêche parfois par une grande timidité, ne se préoccupe pas de la valeur intrinsèque du budget, dévie quand par exemple il parle de réduction de coût unitaire au lieu de coût global qui lui est en hausse, noie le poisson quand il parle de baisses significatives quand le budget lui-même est en hausse significative, qu’il ne repère pas les transferts de budget, qu’il ne tient pas vraiment compte des budgets financés par d’autres ministères (Matignon, la culture, la défense) ce qui fausse le budget qui est déjà explosif par rapport à ceux de ses prédécesseurs, qu’il n’a aucun commentaire dans sa conclusion sur le manque de contrôle du budget de communication, de son flou, aucune critique sur le basculement du budget avec des augmentations himalayennes pour la communication, la restauration et les déplacements (5 millions d’euros engloutis pour 56 déplacements en province, un coût des voyages en hausse de 26% en Europe, de 36% en France, de 46% à l’étranger... Lors de ses vols moyens courriers, le chef et son équipe sont restaurés pour 115 à 169 euros le repas en moyenne. Juan). C’est une République de l’indécence et de la manipulation.
 
Ce que nous dit ce rapport en fait c’est que Nicolas Sarkozy se construit une image factice de lui-même, pour lui-même d’abord son égotisme est tel qu’il ne peut agir autrement, mais aussi pour les Français. Il use donc des deniers de l’Etat pour faire sa propagande ce qui est évidemment inadmissible tant démocratiquement parlant que constitutionnellement et même, à voir, juridiquement parlant, pour ne pas dire judiciairement parlant. Ailleurs on appellerait cela du détournement de fonds, de l’abus de bien social. Ceci démontre aussi autre chose d’assez limpide : Sarkozy entretient une cour et use de son poste de président de la République pour en vivre comme un monarque aux dépenses somptuaires. Et pour cela il emmène le plus de monde possible croyant que sa puissance et son rayonnement se mesure aux prébendes qu’il distribue et au nombre de valets qui le suivent et à la magnificence avec laquelle il les reçoit ( 169 euros le repas, on croit rêver !). Il se sert des caisses de l’Etat pour jeter des louis d’or sur son passage et payer ses services afin que, là où il arrive, il soit chez lui, dans son décor, avec ses chroniqueurs vassalisés et attitrés qui feront un portait impérial de lui, flatteur, avec des moyens techniques et humains disproportionnés (il n’a pas fallu moins de 10 communicants pour son voyage dans l’Ain, on ne sait plus s’il faut en rire ou en pleurer, se pincer pour savoir si c’est vrai). Quelle bouffonnerie ses deux déplacements par semaine qui sont médiatisés. Pour dire quoi ? Et quand travaille-t-il ? Entre tous ses déplacements, toutes ses perpétuelles réunions avec les élus, les militants et les caciques de l’UMP, puis les élus et les caciques de la majorité (ses partis satellites), avec ses communicants, ses innombrables WE de quatre jours à Cap Nègre (il y est encore aujourd’hui sans doute) où trouve-t-il le temps pour s’occuper un peu réellement des Français et de la France ?
 
La vérité toute nue, mais que l’on connaissait déjà, c’est qu’il se sert de l’Etat pour vivre comme un nabab, que ses déplacements ne sont pour lui qu’une manière de se démontrer qu’il est un puissant qui peut offrir à ses affidés des petits fours, qu’il démontre à la face du monde à quel point il vit dans le luxe, un luxe volé. Il croit peut-être que cela fait de lui un Windsor ou en plus petit un Grimaldi. Ce basculement au sein des dépenses de l’Elysée dont le budget global finalement ne baisse pas mais augmente, en faveur des voyages somptuaires et de la communication est fort inquiétant. Il prouve une augmentation sensible de la personnalisation et de la jouissance du pouvoir, une jouissance matérialiste. Sarkozy devient une sorte de gigolo de la République, qui vit royalement à ses dépens et qui veut manipuler les Français en usant des fonds de l’Etat à l’opposé de toute morale et de toute éthique et bien évidemment de tout respect démocratique et pour les futures élections d’égalité dans le combat. Quand on sait que 120 millions d’euros vont être consacré par SGIG pour faire de communication et qu’en plus il est demandé de faire en sorte que ce n’est pas l’air d’être de la communication alors qu’au contraire à toute intervention de communication d’Etat devrait être apposé en gros un logo afin de nous avertir que ce reportage, cette émission, ce spot est réalisé à la demande du pouvoir avec notre argent, on ne peut qu’être encore plus inquiet de l’avenir démocratique dans notre pays.
 
Si vous êtes intéressés vous pouvez retrouver gratuitement ici :
 
 
 N’oublions jamais :
  • l’affaire Karachi
  • l’affaire GDF
  • l’affaire Tapie
  • l’affaire Clearstream
  • l’affaire Bettencourt
  • l’affaire Wildenstein
  • l’affaire Peugeot
  • l’affaire de la Jatte
  • l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007

Sarkozya delenda est !
 
 
 Sarkozy et la Reine Elisabeth en carrosse
 

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