Lettre ouverte à M. le docteur en archéologie Vincent Guichard au sujet de l’Atlantide et de Bibracte

par Emile Mourey
samedi 27 août 2016

Monsieur le Docteur en archéologie, directeur du Centre archéologique européen du mont Beuvray,

Cela fait plus de 20 ans que je dénonce publiquement par conférences, ouvrages publiés, articles, lettres, les erreurs de localisation de Gergovie, de l'Atlantide, et de Bibracte au mont Beuvray - en réalité Gorgobina - , ne suscitant que scepticisme et moqueries de la part des archéologues. Vous-même, avez déclaré à la fin de mon interview diffusée par FR3 Bourgogne le 14 avril 1999 que... dans la communauté scientifique, ça fait belle lurette que plus personne ne doute. Ça fait au moins 130 ans que plus personne ne doute de la localisation de Bibracte.

Spécialiste reconnu de l'âge de fer, en charge d'opérations de fouilles archéologiques en Auvergne, vous écriviez alors : Dans les vastes plaines de la Limagne, la situation est tout autre (que dans le reste de la Gaule) : on observe un réseau incroyablement dense de hameaux plus modestes, éloignés de 2 à 3 km, qui se partagent la mise en valeur des terres. Je suis étonné que vous ne fassiez toujours pas le lien avec le texte de Platon sur l'Atlantide, dans lequel il est écrit que les districts de la plaine faisaient 1km 825 de côté, ce qui est très proche de vos 2 km. Je suis étonné que vous ne compreniez toujours pas qu'il s'agit de la plaine de l'Atlantide.

Par lettre ouverte adressée à Monsieur le professeur Matthieu Poux, archéologue http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/lettre-ouverte-a-m-le-professeur-183833, j'ai proposé nos réponses aux 24 critères exigés par la conférence internationale qui s'est tenue à Milos en 2005. https://fr.wikipedia.org/wiki/Atlantide

Vous êtes, vous aussi, une autorité écoutée dans votre profession, auprès des médias et des différents ministres de la Culture dont, apparemment, vous inspirez les réponses "langue de bois" au journal officiel.

Nous vous demandons, une nouvelle fois, de bien vouloir prendre en considération nos arguments pour la localisation de l'Atlantide que moi et les commentateurs d'Agoravox qui me soutiennent situons en Auvergne en répondant aux 24 critères exigés par la conférence internationale précitée. Nous vous demandons de bien vouloir faire connaître vos arguments archéologiques qui s'opposeraient à cette localisation, ce qui devrait vous amener à renoncer à votre identification de Bibracte au mont Beuvray et à l'image désastreuse que vous donnez de la Gaule laquelle n'aurait vraiment existé, en dur, qu'avec l'arrivée des Romains.

Comme je l'écris dans un commentaire de mon précedent article, la première chose à faire est de reconnaître les erreurs qui ont été faites dans la traduction des textes et de retrouver dans la réalité géographique réelle et supposée de l’époque la description que Platon a faite des côtes de son Atlantide.

 Avant de franchir le détroit, le port au "goulet resserré" de la traduction de Luc Brisson évoque la côte méditerranéenne. C'est une caractéristique bien connue de l'antique Massilia. Après le franchissement du détroit, les nombreuses îles qui permettent par cabotage de remonter vers le grand continent nordique des croyances anciennes sont celles de la côte atlantique. La source froide de l’Atlantide, c’est la source du Crest, actuellement captée, mais que Sidoïne Apollinaire disait abondante. La source chaude, c’est celle qui sortait des fours placés sur le flanc de la falaise et dont Sidoïne dit qu’on les alimentait en jetant le bois du haut de la falaise. Les bains chauds et froids, très exagérés, de Platon sont les bains chauds et froids dont parle Sidoïne et dont on retrouve les emplacements au Crest. Ceux pour les chevaux sont des fontaines dont une existe toujours, évidemment non pas pour qu'ils s'y baignent, mais pour qu'ils s'y abreuvent. Le bois de Poséidon où l’eau se déverse, c’est le bois de Mercoeur (Mercure) de Sidoïne, tel qu’on le retrouve au Crest. La montagne de faible hauteur, la plaine fertile cadastrée à 7km 5, les trois enceintes concentriques, c’est au Crest. L’importance « capitale » de la cité qu’Antenor a mise en évidence, c’est au Crest. La description que César a faite de la capitale de Gergovie qu’il a assiégée, c’est Le Crest.

Un ancien chapiteau de Mozac, les poteries qui évoquent la lutte d’Athènes contre Méduse ou la Gorgone, c’est la représentation symbolique du Crest qui s'y trouve. Tout cela se tient et forme un faisceau de preuves irréfutables et j’en passe.

Quant au reste, j’essaie seulement de trouver des explications. La mer « encombrée par la boue »(traduction Luc Brisson), est une image qui correspond au marais poitevin, lequel était beaucoup plus important qu’aujourd’hui et empiétait, si l’on peut dire, sur l’océan. En s’accrochant et en suivant la côte par cabotage, les navigateurs grecs étaient forcés, soit de le traverser, soit de le contourner.

Cela peut surprendre que je fasse découvrir le pays arverne par la Loire et l’Allier, mais c’était alors la seule voie de pénétration possible en ces temps reculés, ainsi que la seule façon de s’y retrouver.

Je ne parle pas d’erreur platonicienne. Je dis seulement que Platon est parti d’un support réel pour imaginer et proposer son modèle de cité idéale.

Atlantide, Atlantique, Atlantes, province d'Atlas, Atlas, province gadirique, Gadire, tous ces mots évoquent pour les anciens grecs, un monde inconnu et mystérieux situé dans un ouest lointain.

Diodore de Sicile (90 - 30 av.J.C) confirme mon interprétation (Histoire universelle, livre III, chapitre LIV). S'inspirant de la tradition, donc d'auteurs antérieurs, il écrit que les Amazones habitent aux confins de la terre, à l'occident de la Libye... au pied de la plus haute montagne que les Grecs appellent Atlas et qui domine sur l’océan. Il s'agit donc de l'Atlas marocain. Quand il écrit que les premiers hommes qu'elles attaquèrent furent, dit-on, les Atlantes, le peuple le plus civilisé de ces contrées, et habitant un pays riche et contenant de grandes 233 villes, il ne peut s'agir que des Atlantes d'Espagne et de la Gaule en partie.

Quand il écrit que les Atlantes étaient souvent attaqués par les Gorgones, établies dans le voisinage, et qui de tout temps étaient leurs ennemies, Il ne peut s'agir que des combattants de Gergovie/Gorgona. Suit l'épopée du combat des Amazones et des Gorgones qui donc se déroule en Gaule avant qu'elle ne s'appelle ainsi. Quand il écrit que les Gorgones s'étant multipliées dans la suite, furent aussi attaquées par Persée, fils de Jupiter ; Méduse étant alors leur reine, on en a la confirmation par un pithos du Louvre, puis exterminées par Hercule lors de son expédition en occident, ce que confirme la poterie de Nemessos que j'ai représentée précédemment.

 

Toujours selon Diodore qui reprend des textes anciens, les Atlantes (Espagne et Gaule en partie) habitent le littoral de l'Océan, et un pays très fertile. Ils semblent se distinguer de leurs voisins par leur piété et par leur hospitalité. Ils prétendent que leur pays est le berceau des dieux. Suit une histoire des dieux dont Platon semble s'être inspiré, sauf, entre autres, que le fondateur n'est pas Uranus mais Poséidon. Cette race ancienne et premiére d'Amazones a entièrement disparu plusieurs générations avant la guerre de Troie. Cela nous ferait donc remonter l'existence de Gergovie avant la guerre de Troie.

...Je ne doute pas que mes contradicteurs habituels vont m'objecter que tout cela se passe en Afrique. Il s'agit d'une interprétation erronée. En effet, si Diodore évoque dans son texte le fleuve Eridan (le Rhône), c'est bien parce qu'on se trouve en Gaule et non en Afrique. Cette Gaule d'avant la Gaule, ce pays atlante que les anciens grecs ont chargé de mystères et de légendes est le contraire absolu de la Gaule en bois à laquelle les Romains auraient apporté, au mont Beuvray, l'usage de la construction en pierre.

Cette Gaule en bois dont on ne pourrait retrouver la trace que par les trous de pieux des habitations, c'est celle que vous avez imposée à la communauté scientifique avec M. Matthieu Poux. Voilà pourquoi vous faites passer pour des farfelus ceux qui cherchent à promouvoir une autre Gaule dont la préhistoire et l'antiquité ne le cèdent en rien à celles d'autre pays. La conséquence est grave. C'est un patrimoine ancien sous-estimé et un tourisme qui pourrait être autre.

Emile Mourey, 26 août 2016


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