Lettre ouverte à Monsieur le Président de la République

par Pierre Alain Reynaud
vendredi 7 novembre 2014

6 mai 2012 - 6 novembre 2014

A l'occasion du mi-mandat de François Hollande, cette lettre ouverte lui a été transmise par l'intermédiaire par son service de Communication.

 

Monsieur le Président,

Cette lettre sera courte. Et j'ose espérer (même si je n'y crois guère) que vous la lirez, si vous en avez le temps, ce que je ne crois guère non plus.

Mais, je me permets de vous interpeller concernant l'état de la France alors que vous êtes à mi-chemin de votre mandat présidentiel.

Le 6 mai 2012, les Français vous ont élu avec une espérance énorme, celle de changer entièrement de politique et d'abandonner celle conduite par Nicolas Sarkozy.

Le 6 mai au soir, nous étions heureux d'apercevoir de nouvelles perspectives dans la démocratie et dans l'avenir de la République.

Le 6 mai au soir, nous chantions à la Bastille notre enthousiasme et nos espoirs.

Le 6 mai au soir, la jeunesse de France célébrait en tous lieux, à la ville, dans les cités, dans les banlieues, mais aussi dans les campagnes les plus reculées, votre superbe victoire qui devait conduire la Nation au sommet de la démocratie.

Le 6 mai au soir, les ouvriers, les artisans, les commerçants, les petits agriculteurs, les étudiants, les retraités et tout le peuple de la Nation partageaient la même joie immense autour d'un verre levé à l'amitié, à la solidarité, à la justice et à la liberté retrouvées.

Le 6 mai au soir, c'était la fête, la grande fête ; la fête des citoyens, la fête des jeunes, la fête des seniors, la fête des chômeurs, la fête des oubliés, la fête des sans-abris, la fête des exclus.

Et maintenant, c'est la fête de qui ?

Pouvez-vous sincèrement, Monsieur le Président, répondre à cette question ?

A vrai dire, je ne pense que vous puissiez y apporter une réponse précise.

Ou plutôt, si vous parliez vrai, vous diriez tout simplement que c'est la fête du Medef et des grands patrons. Oui, ces messieurs triomphent sur tous les terrains et ils vous le doivent bien. Oui, ces messieurs gagnent le super gros lot de l'économie puisqu'ils bénéficient de tous les avantages que vous leur accordez. Oui, ces messieurs sont comblés de tous vos bienfaits, pendant que le petit peuple se meurt peu à peu.

Monsieur le Président, avez-vous conscience d'une telle situation ?

Allons, Monsieur le Président, réveillez-vous maintenant ! Reprenez-vous vite et immédiatement, engagez-vous dans les vraies batailles de la République : celle de l'emploi et de la relance économique, celle de la justice, celle de la solidarité nationale.

Le peuple de France est encore prêt à vous assurer sa confiance, comme jadis en 1789, il l'avait accordé à Louis XVI, au moment des troubles de la Révolution.

Il vous est encore possible de tout changer et de vous rallier les nombreux citoyens qui espèrent toujours dans les grandes valeurs démocratiques et républicaines.

Mais sachez bien, Monsieur le Président, que la main que l'on vous tend aujourd'hui, est votre dernière chance pour renouer avec la France et les Français.

J'espère que ces quelques phrases que je vous adresse comme le plus humble des citoyens, vous parviendront dans vos lectures et dans vos réflexions, afin qu'une petite lumière vienne jaillir dans le cœur de tous nos compatriotes.

Vive la France ! Vive la République !

Pierre Reynaud

Essayiste-historien – Auteur de Révoltez-vous !


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