Leur silence en dit long...

par morice
vendredi 3 juillet 2015

On ne les a pas beaucoup entendus, et c'est logique. En l'espace d'un mois, deux négationnistes notoires ont à nouveau été condamnés, l'un à 6 mois avec sursis et amende de 10 000 euros, l'autre à deux mois pour récidive le 25 mai dernier et rebelote pour lui, le 18 juin à un an ferme, en appel cette fois d'une condamnation antérieure. Le premier s'appelle Robert Faurisson, il n'est pas historien, contrairement à ce qu'il clame depuis toujours, pas davantage que le second (il n'a fait qu'un court séjour de prof de maths, révoqué un an à peine après ses débuts par Bayrou pour apologie du premier en plein cours (1))... Vincent Reynouard, un homme qui a déjà fait un séjour de 9 mois dans la prison de Valenciennes pour les mêmes faits. Deux récidivistes, deux habitués des prétoires, deux prétendus historiens qui empoisonnent les gens avec leurs thèses ridicules et ignobles. Pour une fois, alors qu'ils ont jusqu'ici toujours (sur)joué la carte du martyr persécuté, il ont fait peu de cas de leur condamnation, et c'est qu'il y a bien une raison... : pour eux, le vent a tourné. Désormais, on ne laisse plus passer leurs ignominies, et ils le savent : ils ne fanfaronnent plus autant en apprenant qu'ils viennent d'être condamnés (2). Le second est d'ailleurs déjà en train de changer de fusil d'épaule... de façon évidente...

Reynouard aura beau maudire la démocratie et la vomir tant qu'il peut, lui préférant ouvertement le système hitlérien, cette dernière essaie de lui démontrer qu'elle n'en fait pas un martyr comme il l'adore le clamer, mais au contraire essaie de juger équitablement ses propos à la hauteur de leur caractère... nauséabond. Car vous ne l'avez peut-être pas suivi, mais notre récidiviste a eu de la chance d'habiter dans un tel pays, contrairement à ce qu'il peut dire, car ce même pays a eu beaucoup de patience avec lui, avant de se décider à sévir véritablement. Le 19 juin 2008, un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles l’avait condamné, pour écrit révisionniste, à un an de prison ferme et à 2500 euros d’amende (j'ai aussi lu quelque part 25 000 euros). Enfui en Belgique, il n'avait été rattrapé que 9 juillet 2010, et avait incarcéré à la prison de Forest (Bruxelles), avant d'être extradé et d'être enfermé à la la prison de Valenciennes, d'où il est sorti le 5 avril 2011... pour aussitôt courir se faire interviewer par le journal d'extrême droite Rivarol (Fabrice -dit Jérôme- Bourbon, son directeur vient d'être condamné à 2000 euros d'amende avec sursis pour ces propos de Reynouard) et raconter bêtement qu'il avait auparavant fomenté une autre action négationniste, avec un procédé d'une abjection sans nom...

En 2009, en effet, des établissements scolaires avaient reçu un bien étrange envoi. Un DVD, agrémenté d'un papier à en-tête officielle. et d'une affiche à apposer dans les lycées. Mais laissons-le raconter lui-même sa méthode, qui en dit long sur le personnage, prêt à toutes les veuleries pour tenter de faire passer ces idées malsaines : « Pour contourner la censure, cet envoi de CD révisionnistes dans les lycées a été fait au moyen d’une circulaire avec logo de la Commission européenne de la Santé et de l’Education nationale faisant croire qu’à côté de la grippe H1N1 il y avait la maladie de Fauridel-Zunson (allusion transparente à Faurisson et à Zündel et engageant les proviseurs à apposer dans les bibliothèques des lycées une affichette qui renvoyait à un site révisionniste et à placer les CD dans les CDI ». Non, vous ne rêvez pas. L'ancien enseignant (provisoire, vu le temps passé à enseigner écourté par sa révocation) ne se contente pas de se venger vis à vis de l'Education Nationale qui l'a banni à vie, il a bel et bien tenté de pervertir la jeunesse en essayant de la leurrer. Infame procédé d'un infame individu... qui lève le bras droit depuis toujours :

Reynouard, c'est en effet une longue suite de condamnations depuis la toute première, en date du 8 octobre 1992 (il y 23 ans donc !), où la cour d'appel de Caen l'avait condamné à un mois d'emprisonnement avec sursis et à 5 000 francs de l'époque d'amende pour contestation de l'existence d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité. Déjà, il s'en était pris au concours à des plus jeunes : les lauréats du concours de la Résistance et de la Déportation, en dressant aux vingt-quatre heureux élus des lettres anonymes auxquelles était annexée la photocopie d'écrits contestant l'existence des chambres à gaz en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Il fallait oser ! Un jugement cassé par la suite, le 26 mai 1994. On aura noté le procédé, d'une veulerie sans nom : il était allé dénicher les adresses personnelles mêmes des élèves pour ses envois !  Même chose dix ans plus tard, en 2004, où la diffusion d'une cassette remettant en cause Oradour, fabriquée à partir du témoignage d'un officier nazi inventeur de la théorie des armes de résistants cachées dans l"Eglise (celle essentiellement d'Erich Otto Kahn, le commandant nazi de la 3eme compagnie venu raser la cité), le verra condamné à vingt-quatre mois de prison, dont six ferme, un jugement à nouveau cassé par la suite car ceci n'avait pas été considéré comme une apologie de crime de guerre. Sa thèse était pourtant étayée sur les dires des nazis seuls (pour lui, il est vrai, il n'y a de parole que nazie). Deux fois déjà que Reynouard s'en sortait grâce à des arguties juridiques. Mais en juin 2008, le même Reynouard, réfugié en Belgique chez son ami néonazi Siegfried Verbeke était néanmoins et enfin condamné sur place avec son ami belge, à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Bruxelles pour la diffusion d'une brochure négationniste niant l'existence des camps d'extermination... c'est cette condamnation qui le voyait extradé en France. A peine entré en prison, il demande qu'on lui envoie des dons, à lui, ce martyr de la cause du mensonge. Et comme adresse il donne celle-ci : Siegfried Verbeke, Italiëlei, Anvers. Car si d'aucuns fustigent la Loi Gayssot en France, il faut savoir que dans d'autres pays aussi le négationnisme est aussi punissable. Et puni. L'argument fleuve des poursuivis en France s'effondre.

C'est l'adresse de Siegfried Verbeke (ici avec Reynouard lors d'une réunion négationniste), un négationniste lui aussi, déjà condamné le 4 avril 2005 comme le raconte Resistances.be : "il a été condamné par la Cour d’Appel d'Anvers à un an de prison ferme et une amende de 2 500 euros. En outre, ses droits civils et politiques lui ont été retirés pour une période de 10 ans. Le Centre, partie civile et à la base du procès intenté contre Siegfried Verbeke, reçoit un euro de dédommagement, tout comme la Fondation Auschwitz. Siegfried Verbeke était poursuivi pour ses activités visant à nier le génocide juif commis par le régime nazi durant la Seconde guerre mondiale. Avec son frère, Herbert, il dirigeait le VHO, une organisation dont l’unique but est de diffuser les pamphlets et les ouvrages des principaux négateurs belges et étrangers. Le VHO anime également un site Internet négationniste". Verbeke sera interpellé, le vendredi 5 août, à l'aéroport de Schiphol-Amsterdam, alors qu'il "partait" aux Philippines. Pour beaucoup c'était bien une tentative de fuite... hors du pays. L'homme , il faut le savoir, était également recherché par ... l'Allemagne. Les autorités judiciaires du Bade-Wurtemberg voulaient en effet le mettre en examen pour négationnisme et révisionnisme et ce depuis 2004, pour son site Internet de Vrij Historisch Onderzoek (VHO, la "Recherche historique libre") fondé par Siegfried Verbeke et son frère, et Jeanine Colson, qui vivait avec un vieux nazi, André van Hecke, de l'amicale du "Duc Jean de Brabant - Jeunnesse flamande". Van Hecke a été condamné après guerre à dix ans d’emprisonnement pour avoir appartenu à la SS. 

Reynouard, on l'avait aussi retrouvé lui en décembre 2002 participant à une conférence : celle de la ’’Third International Historical Revisionism Conference’’, un rassemblement négationniste organisé à Trieste (en Italie) par "Nuovo ordine europeo", une organisation néonazie italienne. Reynouard, un antisémite en "fuite" qui, en décembre 2009, venait tranquillement faire son exposé au XIII eme Forum de la Nation auquel assistaient Bruno Gollnisch, Pierre Vial et quelques degrellistes, et Pierre Sidos ! Sans oublier "Georges Theil, le négationniste condamné en 2006 à six mois de prison ferme pour avoir qualifié les chambres à gaz de “bobard” ! L'extrême droite française la plus dure a toujours été antisémite, et la tentation de la négation des camps l'a toujours titillée... tel Bruno Gollnisch,et son soutien affirmé au négationniste Roques. Henri Roques (ici à gauche), un ingénieur agronome français qui avait été secrétaire général du groupuscule néofasciste et raciste la Phalange française, avait en effet réussi à soutenir en 1985 une une thèse négationniste (annulée depuis par Alain Devaquet) proposée en littérature comparée... grâce à des complicités d'extrême droite de la faculté de Lyon, infestée de néo-nazis et un professeur nantais, cofondateur du GRECE. La thèse avait été définitvement annulée par le conseil d'Etat en 1992 (4). Bien entendu, on la trouve disséminée sur le net. Roques était devenu deux ans avant le directeur de la publication de la "Revue d'Histoire révisionniste", en fait la suit directe des Annales d'histoire révisionniste éditées par La Vieille Taupe.

Le site web du VHO est géré par Germar Rudolf (ici à gauche), qui utilise un nombre considérable de pseudos pour répandre ses idées. Condamné en 1997, il s'est réfugié en Angleterre. Verbeke est un récidiviste lui aussi : en 1992, il avait déjà été condamné aux Pays-Bas pour avoir remis en cause le Journal d'Anne Frank... Verbeke est pire encore, côté manipulation. Lorsqu'on l'interroge, il prend un malin plaisir à raconter qu'il vivait enfant dans le quartier juif d'Anvers, "principalement des Hassidim" dit-il, et que sa propre mère avait été accusée par lla Gestapo de cacher des locataires juifs chez elle... ce que personne n'a pu vérifier, bien sûr. Tout est bon pour se dédouaner. C'est surtout un négationniste très actif nous dit Le Monde : "Connu depuis les années 1970 pour sa participation à un groupe paramilitaire flamand aujourd'hui dissous, Siegfried Verbeke avait transformé son travail d'éditeur en une véritable industrie : en 1998, la justice belge avait saisi, au total, 20 tonnes de documents négationnistes lui appartenant." Les ouvrages de Reynouard ont tous été édités chez lui. Vingt tonnes de documents négationnistes !

Ce Verbeke a été condamné en 2005 par des juges belges dont les attendus méritent d'être lus attentivement, car selon la cour belge, la tentative de négation de l'Holocauste de Verbeke était bien "dans le but de rendre le régime nazi acceptable" , et que par conséquent, elle constituait "une sérieuse menace pour la démocratie". Car tout est là chez eux : les chambres à gaz qui n'auraient pas existé selon eux ne sont là que pour servir de prétexte à décrire un Hitler plus sympathique. Ou plus simple encore si on retire les chambres à gaz, le national-socialisme, le nazisme, devient plus... attirant. C'est leur credo depuis le début : derrière les tentatives pour nier ou minimiser au maximum l'extermination, se dissimule bien une réhabilitation d'Hitler, les juges ne s'y sont pas trompés ; derrière la négation il y a une apologie. A ce stade, les chambres à gaz ne sont que le levier d'un projet politique clair : rendre le nazisme plus présentable. Et ce raisonnement tordu, un autre l'a fait et l'a écrit : Vincent Reynouard, bien sûr, comme on peut le lire ici : "mais j’admirais tout de même Hitler pour ses réalisations sociales et je disais : “Il faudra refaire un État national-socialiste sans les camps (5).” Quitte plus tard chez lui à refaire et réécrire l'histoire, vu que ça semble mal parti pour rééditer le nazisme tel quel, malgré la montée des extrêmes actuels... Car Reynouard s'avoue ouvertement nazi, et "même pas néo", comme il l'a aussi dit lui-même !!! On l'a même vu, en uniforme, lever le bras droit... ce qu'il fait depuis toujours, en fait, quand il ne fait pas un autre geste dont certains disent que c'est la même chose, inversée.

Le nazi Reynouard (il le revendique et l'affirme, je ne vais donc pas l'appeler "néo-nazi"), donc, sorti de prison (ici à gauche celle de Valenciennes) en avril 2011, ouvre dès novembre un site qui s'en prend directement à ceux qui l'ont le plus dépeint pour ce qu'il est. : à savoir le site du PHDN (Pratique de l'Histoire et Dévoiements Négationnistes, où l'on explique clairement ses dérives ou celles de celui qui soutient ses idées, à savoir... Alain Soral, son principal soutien sur le Net). Ayant également découvert You Tube, le voilà qui se met frénétiquement à y poster des vidéos, et retombe ainsi sur son plublic favori : les lycéens ou les collégiens, les plus faciles à convaincre, qui entre eux ne parlent que d'Illuminatis et de complots. Entre deux vidéos sur les USA qui ne seraient pas allés sur la Lune et les chemtrails, Reynouard place donc sa camelote nauséabonde ! Toujours le même procédé, celui de s'en prendre à ceux qui en savent le moins sur l'Histoire. : c'est en ce sens qu'on peut déterminer la grande faiblesse argumentaire du personnage. Devant un Badinter, il avait été contraint de reculer : ce dernier l'avait taxé de "falsificateur de l'Histoire", et avait gagné le procès que Reynouard lui avait alors intenté. Obsédé, Reynouard avait continué en répandant sur e-book un ospuscule intitulé "le procès des falsificateurs de l'histoire", qui est toujours disponible sur un site qui se vante de produire "des ouvrages rares et interdits" . Etrange librairie, que celle-là : l'ouvrage est à côté du livre "Les juifs et la vie économique" de Sombart Werner , sorti en 1924, ou "La cinquième colonne juive au sein de l’Islam" du hongrois Bakony Itsvan, auteur également de "Paranoid Judaism" dans la "Library of political secrets N°11", le N°8 de la revue étant intitulé " Jews want to dominate the negroes" !!! On y trouve aussi "A l'intérieur des vaisseaux de l'espace" de George - Adamski , 6 numéros de "Lumières dans la nuit" datant de 1972, une revue sur les OVNIS (celle que je lisais étant étudiant !) "La Revue Antimaçonnique - 1910 - 1914", mais aussi "Soumission" de Houellebecq, ou'Le Livre Vert ' de Moammar Kadhafi - ou encore du Goebbels avec "Combat pour Berlin," aux côtés de Martin Luther King. !!! Quel fatras dans leur tête ! Un autre site, tendance Illuminati, appelé "Stop-mensonges" est du même tonneau : selon lui, voici les grands responsables des malheurs du Monde :

"C’est pour cela que nous avons sur Terre :
– des religions
– des société secrètes (Illuminatis, Bieldergerg, francs macons, Cabale, mafias…)
– les caves du Vatican (contenant de dossiers explosifs remontant avant l’époque christique et pouvant détruire instantanément toutes les religions monothéistes si ils étaient révélés)
– des médias sous controles de ces Illuminatis
– Hollywood
– un système scolaire qui est la pour controler l’information et réduire les consciences"


On notera encore une fois l'appel à la jeunesse. Ces gens là sont vraiment pervers dans l'âme ! Et leur cible est bien à chaque fois la jeunesse !!! Un des sites repéré ici par Rue89 comme complotiste. "Le site existe depuis 2012. Plusieurs indices (photos, cache Google, société amie, etc.) semblent le relier à un certain Laurent G., fondateur d’un site internet d’immobilier (dont l'adresse postale est un boîte à lettres en Suisse, à Fully, dans le Valais) basé à Las Vegas. Il n’a pas répondu à nos e-mails et coups de fil." note le journal. Pour Charlie on atteint des sommets de bêtise crasse : "Stop mensonges semble imputer la responsabilité de l’attentat à Israël (le Mossad...). Il s’agirait de punir la France, qui a appuyé le projet de résolution sur l’Etat palestinien. Tenez-vous bien : il paraît même que les résultats des votes à l’Assemblée nationale à cette occasion sont « des chiffres ou nombres très utilisés par la cabale »..." Sur le site, un dénommé Laurent Freeman nous parle d'OVNIs, avec ce genre de titres "La Nasa coupe encore une retransmission des images de l’ISS tandis que des Ovnis apparaissent", ou "La France soutient Al-Qaida" mais aussi vient faire la propagande ouverte pour François Asselineau, ou donne la liste des "quenelles d'or" de l'année... dans laquelle figure... Vincent Reynouard (Alain Soral étant glorifié pour son geste au Mémorial de Berlin, qui lui a valu une condamnation à 10 000 euros d'amende) !!!

Le serveur du premier site cité a été enregistré anonymement au Panama. C'est un des paravents de la famille Verbeke. Les mêmes ouvrages se retrouvent vendus chez Amazon USA, décidément fort peu regardant sur les contenus... pas plus chez Jeux-Vidéos.com, site où la modération inexistante laisse les ados venir faire la publicité à des titres nazifiants sans broncher (ou sans connaître ?). Reynouard y est beaucoup aidé... et beaucoup vanté. Un autre site servant de relais : "thesavoisien.com", alias WAWA CONSPI...lui aussi enregistré au Panama et visant les jeunes en priorité, encore une fois. On songe à s'intéresser aux sites jihadistes, on pourrait aussi songer à s'intéresser d'un peu plus près sur le net à ces sites négationnistes déguisés en sites "fun" pour ados en mal de connaissances. Les lecteurs ont le même âge : il suffit pour ça de regarder l'effarante page "histoire" du site..... elle s"ouvre en ce moment sur Joaquín Oriol Bochaca, un négationniste, traducteur de David Duke, du KKK, de "L'ordre SS" d' Edwige Thibaud ; ou des"Journaux de guerre" de Charles Lindbergh... et tout ça est ouvert à tous, y compris aux gamins !!!

En 2013, en octobre, et logiquement, revoici Reynouard à nouveau devant les tribunaux en appel d'une condamnation de 2012 : pour confectionner une bande-dessinée s'attaquant à nouveau à l'existence des camps, il avait "emprunté" 16 dessins de Riss, de Charlie Hebdo, de son vrai nom Laurent Sourisseau, qui n'avait pas apprécié du tout (à gauche un dessin de Luz). Le procureur avait requis 6 mois ferme et 20 000 € d'amende. Il écopera des 6 mois plus la diffusion dans Libération du jugement, entre 5 et 10 000 €, 15 000 € de dommages et intérêts (10 000 à L. Souriceau, 5 000 à Charlie Hebdo), plus 2 000 € encore pour les frais de justice, soit entre 22 000 et 27 000 €. Le voici qui fait bien sûr aussitôt appel... qui perdure toujours... la démocratie leur offre des possibilités, ils en profitent personnellement et vont deux minutes après la vomir, en encensant l'hitlérisme.  Riss, rappelons-le à été blessé dans l'attentat de Charlie-Hebdo, et a failli mourir, lui aussi. Dans un interview, Reynouard, toujours aussi subtil, avouera le nombre d'exemplaires vendus selon lui de son ouvrage : 300. Connaissant le personnage, on peut facilement diviser par 5, voire 10 : ce gars-là parle dans le vide, et seul ses relais Internet comme ceux de Soral entretiennent sa soi-disant notoriété. Il avouera aussi ne pas connaître la jurisprudence sur le droit d'auteur. Un comble, alors qu'il est lui-même édité ou éditeur !

Un ignoble individu, qui profite à chaque fois des appels, pour faire durer, comme Dieudonné le fait, déjà reparti aussitôt depuis sa sortie de prison en croisade hitlérienne en choisissant cette fois le 70 eme anniversaire du débarquement comme objectif. Il y dénonçait bien sûr ce débarquement (qui avait il est vrai entraîné au final la chute de son idole), et le rôle notamment des « Westlake Brothers  », une association française présidée par Christophe Collet, dédiée au souvenir des soldats canadiens de 1944, mais aussi le fait d'organiser des voyages d’études de collégiens et lycéens normands dans les camps de concentration, y voyant selon lui un « embrigadement » et non un devoir de mémoire. La justice, cette fois avait fait vite : dès le dépôt de plainte du responsable des "Westlake Brothers" et d'un directeur d'école de Trévières (dans le Calvados) elle avait diligenté une enquête (comportant une expertise psychiatrique du prévenu), et un procès avait été annoncé au 11 février 2015. Ce procès a bien eu lieu, et il s'est soldé par deux ans ferme, comme condamnation, plus des des dommages et intérêts à plusieurs associations (dont 3 500 euros à la Licra, la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme).

On s'acheminait donc à le voir à nouveau incarcéré pour deux ans quand un procureur respectueux des lois de la République (vous allez me dire c'est le propre des procureurs, je sais), Renaud Gaudeul, c'est aperçu que la condamnation était... illégale, car excessive... au regard du Droit français. En effet : La loi limite en effet à un an et 45 000 euros d’amende pour des propos ou écrits négationnistes. Le négationniste compulsif hérite d'une seconde chance !!! L'action du procureur étant tout sauf de la mansuétude, et au contraire consiste à montrer à quelqu'un qui ne les respecte pas ce que sont les lois du pays : une très belle leçon je trouve, de démocratie, même si personnellement le premier verdict m'aurait bien plus... Le 17 juin dernier, là encore avec une justice diligente (c'est moins de 4 mois plus tard) le voici qui hérite donc... du maximum prévu, soit un an d'emprisonnement (mais cette fois sans amende). L'application stricte de la loi Gayssot, celle que détestent tous les négationnistes et certaines belles âmes qui voudraient transformer le pays en USA, où on peut se balader habillé en nazi dans les rues (et flinguer des noirs si on est policier blanc) sans nécessairement aller en prison.

On aurait pu croire Reynouard recommencer aussitôt pareil, la peine juste prononcée et pourtant... un changement évident est apparu depuis, en effet. Les amendes à payer ou les condamnations à répétition pour négationnisme semblent avoir un peu refroidi les ardeurs uniquement négationnistes de Reynouard. Le voici donc qui enfourche un autre cheval, ou plutôt chez lui un autre fixation. Au sortir de sa première des deux condamnations fermes, il avait en effet soudainement changé son fusil d'épaule, dans une interview promue sur le site de... Dieudonné, condamné récemment lui aussi. Au milieu de ses habituelles lamentations "on veut me faire taire, c'est évident", est en effet apparue chez lui autre analyse : pour lui, sa condamnation de Coutances était la résultante avant tout du choc de deux mondes, "le monde laic" d'un côté et le "monde des croyants" de l'autre. Car Reynouard l'est, croyant, et c'est aussi et surtout un catholique intégriste d'une espcèce bien spéciale ; c'est un sédévacantiste, et on aurait eu tendance à l'oublier. Une façon bien étrange de voir la catholicité : selon eux, depuis 1958 er la mort de Pie XII, celui du temps d'Hitler, tous les papes sont des usurpateurs !!! Toujours cette fixation autour de la Seconde Guerre mondiale !!! Des admirateurs de Pie XII, dont le rôle demeure trouble vis à vis des juifs, pendant la guerre : tout tourne autour de cela chez eux !

Selon Reynouard donc, c'est Dieu qui mène la barque, pas les hommes. Un Dieu partisan de l'ordre, avant tout : "pour l'ordre établi, mes idées représentent un grand danger (il donne ainsi raison à sa condamnation sans même s'en apercevoir !) mais en revanche pour l'ordre naturel, l'ordre voulu par la providence absolument pas. "mes idées servent à réhabiliter les idéologies d'ordre, qui sont conformes à l'ordre naturel, voulu par Dieu"... Voici le créateur enrôlé chez les hitlériens ! Pour nous convaincre, Reynouard, qui n'est jamais à une bourde près va commettre une grossière erreur de sens ses mots : "Il est évident qu'entre la République laïque, athée dans les faits, et ce que je défends, il y a incompatibilité radicale" C'est une lutte entre deux mondes radicalement différents entre deux mondes où il ne peut y avoir aucun compromis possible". N'en déplaise à Reynouard, mais la République n'a jamais été "athée", mais bel et bien laïque. Pour celui qui se targue d'histoire, c'est une grossière erreur : "la laïcité ou le sécularisme est le principe de séparation de l'État et de la religion et donc l'impartialité ou la neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses", par définition même. C'est la liberté laissée à tous de se choisir une religion... ou pas, en fait. Pour le croyant Reynouard, la laïcité n'existe pas, c'est un athéisme ; ça rejoint les idées de l'extrême droite comme quoi tout ce qui n'est pas comme elle est... d'extrême gauche. Reynouard nous révèle en fait son extrémisme en tout. Chez lui, sans Hitler, dieu vénéré, pas de salut !!!

Mais la phrase finale va nous donner une autre piste. Car c'est bien la démocratie et sa disparition qui est leur objectif premier : Le "Mouvement de combat Saint-Michel " créé par Reynouard et le dénommé Jean-Jacques Stormay avait dans une brochure de 14 pages résumé cet objectif. On y trouvait la phrase « La démocratie est radicalement incompatible avec la pensée de droite » (6).  Les juifs ne faisant plus recette, Reynouard s'oriente vers un nouveau filon : pour assurer son propos, il cite en effet dans son interview Martin de Briey, de son vrai nom René Martin... un obscur collaborateur, qui n'a pas laissé beaucoup de traces semble-t-il. L'homme a été arrêté en 1945, il a été condamné à mort pour collaboration, et a ensuite été gracié, mais n'a été libéré qu'en 1951 seulement, en restant toujours frappé d'indignité nationale. Ce quasi inconnu célébré hier par le négationniste avait un autre adversaire que les juifs. Car vous l'avez deviné : le nouveau dada de Reynouard, ce sont désormais les francs-maçons.... Plus il avance, et plus il recule en histoire, ou plus il ressort les vieilles haines de l'entre deux-guerres !!! 

Briey est resté un obscur, mais l'admiration que Reynouard a pour lui s'explique aisément, à relire ces parutions, lisibles en partie ici (et non ses livres insipides, n'est pas Céline qui veut, lui serait plutôt dans la veine d'un Delly).  Des articles retrouvés par un... franc-maçon, venu sur le net exhumer la pensée biaisée qui faisait florès à l'époque. Briey avait en fait été nommé par les nazis à la tête de "l'Echo de Nancy" ; un journal allemand, dirigé par des allemands (et le seul journal de la sorte en France), chargé de faire la propagande d'une collaboration totale. Son directeur n'était autre que Franz Philipps, qui était surtout capitaine de la Wehrmacht et dans lequel René Martin dit de Briey, écrivait la plupart des éditoriaux, note le posteur. Aidé par les allemands et le seul sur la place (ses concurrents ont tous été interdits !), le journal verra ses ventes grimper de 50 000 exemplaires en août 1940 à plus de 130 000 à la fin de la guerre, en juillet 1944. Le premier texte paru annonçait d'emblée le ton : "le 6 août 1940, le lecteur prend connaissance de l'éditorial de Franz Philipps : "Il s'agit, avant tout, de supprimer les plus réputées, les plus anciennes et les plus dangereuses des sociétés secrètes, les Loges de la Franc-maçonnerie". Le ton était donné : cela allait durer quatre ans comme ça (7).

"Le 20 août paraît sur une page complète avec photo de l'entrée du 15 de la rue Drouin d'un auteur inconnu un article intitulé : "La Franc-maçonnerie à Nancy" avec, en sous-titre "Le mystère de la rue Drouin". J'en résume rapidement le contenu : les Franc-maçons y sont, bien sûr, traités de "secte mystérieuse". "Le journal "organise" une visite guidée - peut-être par un ancien maçon - du Temple avant qu'il ne soit définitivement fermé. Briey y va aussi de son couplet ajoute notre posteur : "Le 30 avril nous donne un exemple de la prose de Martin de Briey : "Qu'entendons-nous ? Des formules usagées, des slogans abstraits. Droit, Justice, Liberté, Respect de la Dignité Humaine... Lieux communs sans valeur active, trop souvent prostitués et qui ne parlent plus à l'imagination populaire". "Un juif n'est jamais responsable de ses origines. Un franc-maçon l'est toujours de ses choix", répète le maréchal Pétain. Orchestrée par Vichy avec le soutien des Allemands, la répression contre les Franc-maçons est redoutable". On notera le rejet chez lui du Droit, de la Justice, de la Liberté, du Respect de la Dignité Humaine...., jugés par lui comme étant vides de sens : le propre du nazisme (on a la même chose chez la formule des "Droits de l'Hommisme" d'un LePen). Les juges belges ne s'y étaient pas trompés : c'est bien avant tout la démocratie, que vomit Reynouard, lecteur admiratif du plumitif collabo !!! Les francs-maçons, eux aussi ne sont que prétexte, pour s'en prendre aux fondements de la démocratie.

Depuis le 13 août l940," les associations secrètes " avaient été" interdites par Vichy, à savoir les obédiences maçonniques avaient été dissoutes, les franc-maçons eux-mêmes recevant le statut des juifs : la loi du 11 août 1941 leur interdira par exemple l'exercice des fonctions publiques, des fonctions énumérées à l'article 2... du statut des juifs du 2 juin 1941, rappelle le posteur précis. Pendant 4 années, pas une journée sans s'en prendre aux "maçons" comme dit Vichy. Mais cela aura bien une fin, comme l'explique notre intervenant : " Le 30 juin, enfin, dernier éditorial de Philipps, le jour où Philippe Henriot est abattu par les Résistants, il écrit : "Ne pas défendre le Juif, demander à être libéré des Franc-maçons, est-ce être un agent de l'Allemagne ? Dans la préface du livre de Lucien Botrel Histoire de la Franc-maçonnerie française sous l'occupation, Didier Le Masson écrit : "Jamais, dans un territoire occupé, le nazisme n'avait rencontré pareille aide, collaboration, organisation systématique et scientifique de la part d'un gouvernement, comme en France, pour chasser et détruire la Franc-maçonnerie". Dans cet acharnement à vouloir anéantir tout ce qui était Franc-maçon, l'Echo de Nancy a tenu une place prépondérante, a joué un rôle de tout premier plan. Si ses diatribes n'ont pas eu le succès escompté auprès de nos compatriotes, ce n'est pas faute d'avoir tout tenté. "Au Pilori", "La Gerbe" ou "Je suis Partout" s"en étaient pris aux juifs en priorité, Briey avait occupé le créneau suivant. Sans nul doute le créneau que va occuper désormais à outrance le négationniste, arrivé visiblement au bout de la corde de ses mensonges négationnistes à répétition.

Le texte paru le 27 mai 2011 sur Rivarol était particulièrement insidieux, dans la droite ligne de la pensée tortueuse de Reynouard : intitulé "Lettre ouverte aux défenseurs de DSK", un prétexte de plus, il avait fait un parallèle conspirationniste entre les accusations d'agression sexuelle contre Dominique Strauss-Kahn, en mettant en avant les "anomalies dans la version officielle", et la Shoah. Tout est prétexte chez lui, on le sait, et cette remarque allait être celle de trop :  "le révisionnisme m'a appris qu'il peut y avoir des apparences trompeuses et des versions officielles dont la solidité reste illusoire", avait alors écrit Reynouard, en enchaînant sur l'histoire des camps d'extermination. Retors il est, tordu il restera : le tribunal ne s'y est pas trompé, cette fois, en jugeant que . "L'auteur de l'article suggère que l'extermination des juifs européens par les nazis pourrait (...) ne pas avoir eu lieu". C'était bien du négationnisme, en effet, et non du simple "révisionnisme" comme il le prétendait. La "Quenelle" devant le Palais de Justice de Paris, ils n'ont pas trop apprécié non plus (à part ça le geste n'aurait rien à voir avec le nazisme ?).. En fait, la stratégie nouvelle de Reynouard s'explique par la base de sa pensée, fort marquée religieusement, et ses approximations historiques flagrantes, comme l'a fait remarqué un intervenant, correcteur sur Wikipédia... (8)

Chez le second, celui qu'avait osé inviter fin 2009 Dieudonné sur scène (9), une condamnation aussi est tombée, pour une déclaration sans ambiguité. Pas la première non plus : "Il n'a jamais existé une seule chambre à gaz d'exécution chez les Allemands, pas une seule. (...) Par conséquent, ce que des millions de touristes visitent à Auschwitz, c'est un mensonge, c'est une falsification, c'est une tromperie pour touristes", avait déclaré Robert Faurisson sur la chaîne satellitaire iranienne Sahar, en février 2005. C'est pour cela qu'il avait été condamné à trois mois de prison avec sursis et une amende de 7 500 euros. le 7 octobre 2006, par la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour "complicité de contestation de l'existence de crime contre l'humanité". Hier (le 16 juin dernier), c'était pour une autre interview, des propos recueillis à l’occasion d’un reportage «  Un homme, Faurisson » réalisé par Paul-Eric Blanrue, à l'antisémitisme déclaré, hélas toujours disponible sur Youtube, ou sur le site de Dieudonné, et sur Croah - fermé depuis. Verdict : six mois de prison avec sursis et à 10 000 euros d’amende.

Faurisson, comme Reynouard, a lui aussi bénéficié pendant 25 ans d'une singulière particularité . Tout est venu d’un arrêt fort maladroit ou ambigu rendu par la cour d’appel de Paris en 1983. Un arrêt qui au final couvrait d'une certaine manière ses thèses (" Les accusations de légèreté formulées contre M. Faurisson manquent de pertinence et ne sont pas suffisamment établies ; il n’est pas davantage permis d’affirmer qu’il a écarté les témoignages par légèreté ou négligence, ou délibérément choisi de les ignorer "), l'empêchant pendant plus de 20 ans d'être taxé de faussaire de l’histoire. Il faudra attendre une ré-interprétation de l’arrêt, en 2007, pour que Faurisson soit débouté de sa plainte en diffamation contre Robert Badinter, qui l'avait ainsi taxé. Depuis, la mansuétude de la Justice, dont il a bénéficié pendant un quart de siècle, est terminée, et Faurisson le sait. Les juges ont même cette fois ajouté qu'un autre passage de l'interview, dans lequel l'auteur commençait par affirmer qu'il pourrait citer "des dizaines" d'"étrangetés et anomalies" était aussi à condamner, car elles n'ont jamais constitué de quelconques preuves de de qu'il affirme.

D'où son profil très bas désormais. C'est d'ailleurs le spectacle de Dieudonné (où JM LePen était dans la salle (9) qui aujourd'hui l'embarrasse et le plombe : cela avait pris trois ans, mais le 17 octobre 2012 Dieudonné avait fini par être condamné définitivement, malgré ses appels, pour apologie du négationnisme et injure à caractère racial. C'était la troisième condamnation, les deux précédentes pour propos antisémites, le 26 juin 2008 à 7 000 euros d'amende pour avoir assimilé en 2005 la mémoire de la Shoah à de la "pornographie mémorielle" et le 15 novembre 2007 à 5 000 euros d'amende pour avoir comparé en 2004 les "juifs" à des "négriers"... 

D'où le double silence actuel : le négationnisme vient d'essuyer son plus gros revers, le mois dernier. Vingt-cinq ans, voir trente ans, que leur relative immunité les avait protégés. Et ça, ils le savent désormais. La Justice et le Droit ne sont plus décidés à laisser s'en prendre aux valeurs de la démocratie par des individus qui prennent prétexte pour réhabiliter l'hitlérisme, les camps d'extermination n'étant pour eux qu'un prétexte (10). Le 26 avril, Reynouard, qui est censé habiter St Lô, dans le Calvados, aurait paraît-il repris la clandestinité, pour à nouveau échapper à l'emprisonnement. Des policiers dépêchés à son domicile l'auraient raté de peu, dit-on. Le retrouvera-t-on à nouveau caché chez les amis de sa femme Marina, à la Fraternité Saint Pie-X, en Belgique, chez Verbeke, ou à Ixelles, dans le sanctuaire de "Notre Dame des Sept Douleurs"..  (celle qui avait caché jadis Olivier Mathieu) ou encore en Suisse, chez un supporter, Urbain Cairat (11) ? Cela se résume à ça, depuis des années, avec lui : la France peut-elle admettre qu'un homme se déclarant ouvertement comme nazi pourisse le net de ses affabulations et cherche à pervertir par tous les moyens, et les plus veules, la jeunesse du pays ? 

 

 

(1) comme prof de maths il avait très vite alerté les parents d'élèves : un de ses premiers sujets donnés étaient des statistiques sur les morts dans les camps... une obsession véritable chez lui...

(2) ils ne sont pas les seuls : le 19 mars dernier, Alexandre Gabriac, exclu du FN, autre leveur de bras droit compulsif et admirateur de Mussolini l'a aussi été à 2 mois ferme et 4 000 euros d’amende pour organisation de manifestation interdite, son groupe ayant été dissous.Son collègue Yvon Benedetti avait déjà été condamné à 5000 euros pour y avoir participé. Gabriac, avec le bon goût qu'on lui connaît avait commenté sur Facebook : "Pendant ce temps la France crève. J'aurais dû être violeur plutôt que nationaliste. On prends moins de placard".... sidérant !

(3) Le plus connu et le plus utilisé étant l'usage du faux grossier des Protocoles des Sages de Sion de Mathieu Golovinski, décrit ici dans une émission d'Arte véritable "brèviaire de la haine" édité jadis en France par Jacques Guionnet (ce qui lui avait valu la prison, le premier en France dans le genre !) : malheureusement, l'amalgame 11 Septembre et Protocoles nuit au documentaire (comme des invités tels que Gilles William Goldnadel, extrémiste de droite lui aussi). Tout bâtir sur un tel faux est.... confondant de bêtise ! Car, en défintive, ce n'est qu'une reprise d'extraits du "Dialogue aux Enfers entre Machiavel et Monstequieu", de Maurice Joly, paru en 1863. Sur l'usage du document, Reynouard s'oppose à Guionnet sur ce point, et parle même de "grosse ficelle" contre les juifs. Reynouard écrit même à leur sujet que" les Protocoles n’ont prévu ni la grande persécution des juifs sous Hitler, ni l’avènement du mythe de l’ « Holocauste », ni la création de l’État d’Israël, ni la banalisation (grâce à la loi) de la contraception et de l’avortement : autant d’événements très importants dans l’histoire du XXème siècle", ou l'on voit bien prendre son fondamentalisme religieux, pour qui l'avortement est aussi fondamental.. que l'holocauste...

(4) "Henri Roques entame son exposé (dont le contenu ne pouvait être étranger aux membres du jury) en déclarant : « Monsieur le Président, Messieurs. Ma découverte du récit de Gerstein remonte à près d'un quart de siècle. J'étais à cette époque, et depuis déjà quelques années, un lecteur de Paul Rassinier ». En effet, en 1962 (déjà), Paul Rassinier, « inventeur » du négationnisme, lui aurait offert son livre « Le véritable procès Eichmann ou les vainqueurs incorrigibles » avec cette dédicace : « A Henri Roques, avec qui j'ai eu le plaisir de faire connaissance et que j'ai mis au travail aussitôt ». Que nous faut-il de plus ? Mais soyons honnêtes, et poursuivons :

La présentation de la thèse (partiellement enregistrée) tourne au scandale. Nous assistons à 3h de propagande nazie « abritée par les murs d'une université française ». Ce scandale dévoile de nombreuses irrégularités :

• Henri Roques ne possède pas les diplômes exigés pour passer un doctorat 
• Son inscription est hors délai. 
• Les pages du registre administratif portant les noms des personnes présentes pour la soutenance de la thèse ont disparues
• La signature d’un membre du jury absent a été falsifiée"

(5)«  Vers quatorze ans, j’ai pu contempler les photos du IIIe Reich. J’ai rapidement compris que le vrai socialisme, celui auquel j’aspirais, avait été réalisé par Adolf Hitler. Ce fait m’apparaissait comme une évidence. Lorsque je m’en ouvrais aux adultes, ils répondaient en invoquant les “atrocités nazies”. Pendant longtemps, j’y ai cru. Mais j’admirais tout de même Hitler pour ses réalisations sociales et je disais : “Il faudra refaire un État national-socialiste sans les camps.” On me répondait que c’était impossible car le national-socialisme menait naturellement aux camps de la mort. Dans ma tête pourtant, je n’arrivais pas à comprendre comment un tel régime, si bon pour son peuple, avait pu mener à de telles atrocités. La franche dichotomie me troublait et m’amenait à douter parfois. Mais tout le monde me le disait… Alors je restais seul, un peu honteux, avec mon “national-socialisme” — sans les camps. (...)
Je me croyais donc seul au monde, seul à avoir compris qu’on pourrait faire un national-socialisme sans les camps, seul avec les petites croix gammées que je dessinais sur des feuilles. Je n’en tirais nulle fierté, mais plutôt une angoisse abyssale. Devrais-je passer toute ma vie sans personne pour partager mes vues ? On comprendra pourquoi la découverte du révisionnisme et la certitude qu’il disait vrai fut pour moi une libération. Ce que je n’osais pressentir était exact. La franche dichotomie était effectivement un symptôme du mensonge ambiant. J’étais enfin décomplexé. », citation de Vincent Reynouard, dans son bulletin Sans concession (n°30, avril 2007).

(6) Dans la brochure, Stormay rendait sans s'en apercevoir Reynouard ridicule, lui, l'opposant à la démocratie : "Beaucoup de gens de droite croient que la démocratie est une sorte de coquille vide qui permettrait l’arrivée de n’importe quel régime, pourvu qu’il remporte les élections. Dans cette brochure, J.-J. Stormay explique pourquoi cette opinion est radicalement fausse. Pour cela, il commence par définir ce qu’est la droite. Être de - vraie - droite, ce n’est pas être ''extrémiste'', brailler ''mort aux juifs et aux Arabes…'' ou faire des saluts le bras tendus ; c’est croire qu’il existe un ordre naturel supérieur dont l’homme ne peut s’affranchir sans provoquer des catastrophes. J.-J. Stormay démontre ensuite pourquoi, fondamentalement, toute personne qui pense véritablement à droite ne peut absolument pas être démocrate, à moins de se trahir...  ». Or on l'a bien remarqué, Reynouard lève depuis toujours le bras droit !! Ce doit être le seul gars au monde a édité des auteurs se moquant autant de leur propre éditeur ! Même à deux, ils n'arrivent pas à s'entendre !

(7 Les juifs et les francs-maçons sont effectivement associés ici au même niveau par un autre collaborateur du journal, Georges Legey dans un article du 21 juillet 1942 , titré "Le rôle des Rothschild dans la préparation de la Guerre - La complicité des Soviets et des organisations anglo-maçonniques -"
 
On y remarquera l'association des "soviets", et de leur "or", l'homme étant aussi anticommuniste ; bien sûr ... 
 
"Avec le recul, on mesure mieux à présent, me dit-il, la gravité des événements et leur cause. Notez-le. De renseignements que j'ai de source sûre et que je vais livrer à votre appréciation, il résulte que la franc-maçonnerie britannique et les soviets sont à l'origine de tous nos malheurs. Dès 1936, ils ont jeté à terre le gouvernement français d'Union nationale et assuré le succès du Front populaire. Nous verrons les maçons à l'œuvre. Pour l'instant, tenons compte de la pluie d 'or qui se déversa sur le monde pour imposer le communisme et pour lutter contre les pays à forme autoritaire. D'abord l'or des soviets. Il se répandit comme une manne inépuisable sur les dirigeants corruptibles, sur les associations ouvrières à tendances moscoutaires et sur les organismes de propagande. D'où provenait cet or ? Des mines du Caucase, de la vente du pétrole, du bois cédé aux pays de l'Europe centrale et à la Scandinavie pour fabriquer la pâte à papier et enfin, du marché des fourrures. Moscou prodigua ses subsides sans compter pour corrompre les hommes et acheter les consciences. Mais il y avait aussi l'or des juifs, ceux de New York, de Londres, les richissimes marchands de la City et ce furent le baron Édouard de Rothschild, les Banques Worms et Lazard qui se chargèrent de sa répartition. Quant à Maurice de Rothschild, deuxième fils d'Edmond de Rothschild, c'était le politicien de la tribu. Il fut député et sénateur en France. Son neveu, Robert était président du Consistoire israélite de Paris et chef des organisations ayant pour but de recueillir et de protéger les émigrants indésirables chassés d'Allemagne. La fille de Maurice de Rothschild, Diane, a épousé en 1932 le juif Anatole Muhlsteim, conseiller d'ambassade de Pologne, tandis qu'une autre Rothschild alliait à Adrien Thierry, ambassadeur de France en Roumanie. C'est encore la nièce d'un Rothschild qui devint la femme du fils de Lord Halifax. Voilà donc la dangereuse camarilla qui, tirant les ficelles de la haute finance et de la politique avait, à coups d'influence et de chèques, abattu notre gouvernement d'ordre et d'apaisement social pour mettre un des siens, Léon Blum à la tête du pays." 
 
On retrouvera plus tard sans trop de surprise Legey comme secrétaire général du Centre et de l'Est pour le "Nouvel Ordre Européen" :  "Le Nouvel ordre européen (NOE) est un mouvement néonazi paneuropéen fondé à l'issue de la conférence de Zurich le 30 septembre 1951 et comprenant alors environ 150 membres1. Elle est issue d'une scission au sein du Mouvement social européen dont elle constitue une tendance plus radicale. Ses principaux dirigeants étaient surtout des néofascistes tels Gaston-Armand AmaudruzErwin VollenweiderRené BinetFritz Rößler (alias Dr. Franz Richter) et Winfried Schneider. Ils diffusaient leurs idées dans le journal d'Amaudruz, le Courrier du Continent, devenu l'organe principal du NOE et Pierre Clémenti - ici à gauche- représentait la section française du NOE. Malgré une diminution importante de ses activités et la perte de la plupart de ses sections nationales à partir des années 1980, le NOE existe encore aujourd'hui. Son secrétaire général, Gaston-Armand Amaudruz, a été emprisonné pour avoir tenu des propos négationnistes. Amaudruz poursuit l'édition du Courrier du Continent, le journal du NOE, et garde une influence idéologique auprès de quelques organisations et publications d'extrême droite en Suisse et en France. Depuis le début des années 2010, le NOE a fait la place à une nouvelle structure, l'Action européenne (AE)."
 
(8) "Mais ce n'est pas ce qui est spécifiquement mis en avant dans son cas par les travaux plus développés à son sujet. En particulier Valérie Igounet dans son Histoire du négationnisme pp. 561-569. Le contraste est frappant avec la manière dont est présenté par exemple Alain Guionnet, chez qui l'antisémitisme est à ce point obsessif que cela lui a valu d'être plus ou moins renié par ses propres comparses négationnistes, qui finissent par le trouver trop compromettant. Ou encore Olivier Mathieu. Ce n'est donc sans doute pas ce qui nécessite le plus d'être mis en avant au sujet de Reynouard. En revanche, le caractère pseudo-historique de certaines de ses publications (Les crimes "libérateurs" contre la paix en 1995, Le massacre d'Oradour sur Glane, un demi-siècle de mise en scène en 1997) est évidemment bien constaté. Surtout, la prétention à un « révisionnisme » élargi à d'autres sujets que les chambres à gaz est beaucoup plus caractéristique de son cas que le discours ouvertement antisémite (voir Milza, ainsi qu'Igounet). C'est également ce qui le distingue de Faurisson. Cela pourrait donc être développé dans l'article. Sans d'ailleurs forcément se fixer sur cette expression de « pseudo-historique » qui semble déranger. Les deux autres traits les plus saillants relevés à propos de Reynouard sont son rôle de passerelle entre intégrisme catholique et négationnisme (Voir Camus, cité dans l'article), ainsi que son profil de « condamné volontaire ». Je ne sais plus quel auteur relevait la satisfaction affichée de Reynouard à la perspective d'une nouvelle condamnation ferme, mais cela peut se retrouver aisément. Cordialement".

http://www.dailymotion.com/video/x8...

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(9) La mise en scène macabre du Zénith n’était nullement un « dérapage », comme semblaient vouloir l’indiquer les premiers titres du Monde et de Libération.

La vidéo de l’évènement et le récit des festivités de l’après-meeting montrent à quel point l’évènement a été pensé et planifié pour obtenir un impact maximum. Dans ce but, ont été exploitées toutes les ressources visuelles et allusives du négationnisme.

Dieudonné commence par chauffer la salle en demandant un « tonnerre d’applaudissements » pour Faurisson ; l’ovation monte de la salle, qui devait être avertie à l’avance de ce « clou » du spectacle. Sur scène, un technicien affublé d’une tenue rayée de déporté juif, et d’une étoile jaune sur la poitrine, lui apporte son trophée de « l’insolence ».

Embrassades et tutoiements de rigueur entre le vétéran négationniste et celui qui aspire à reprendre le flambeau, sous l’œil attentif du parrain de l’enfant du maître de la soirée. Faurisson déclare : 

« Je suis supposé être un gangster de l’histoire ! »

Dans les travées du Zénith s’esbaudit le gratin de l’extrême droite, comme lors de la précédente édition de 2006 : Le Pen et sa famille, Alain de Benoist, Dominique Joly, conseiller régional FN élu sur la liste de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, homme des finances et des relations avec le général et ministre syrien de la Défense Tlass, organisateur en 2006 du voyage de Dieudonné, Soral, et Meyssan auprès du Hezbollah et de la visite de Dieudonné à la fête du FN au Bourget, qui officialisa leur convergence. La négationniste Ginette Skandrani aussi est là, non loin du leader « radical » Kémi Seba, familier des collaborations avec les groupuscules néonazis (ci-dessous le alon VIP du Zénith 2006, avec Gollnisch, Jean-Miichel Dubois, Soral, Dieudonné, Jany lePen, Dumas, et ici avec  »>Chatillon et Joly en plus).

A la fin du spectacle, une trentaine de proches de Dieudonné se sont retrouvés à l’étage, dans la zone VIP, pour partager un « verre de l’amitié ». Un participant raconte : 

« Ça a duré une petite demi-heure. On a bien ri. »

Vers minuit, Dieudonné a accueilli près de quatre-vingt amis autour de sa guest-star, Robert Faurisson, pour réveillonner dans son théâtre de la Main d’Or.

(10) On n'en veut pour preuve l'incroyable vidéo où Reynouard, déguisé en avocat refait Nuremberg pour déclarer Hitler "acquitté". C'est trûffé d'erreurs historiques, en dehors d'être complètement loufoque. Même l'ineffable Alain Guionnet, qui parle de lui-même à la troisième personne - il a un sacré problème, celui-là - l'a confirmé : selon lui Reynouard "est profane en histoire." Le mot semble faible, en effet !

(11) Reynouard, a déjà été hébergé en Suisse et aidé par Urbain Cairat, qui distribue une littérature nazie, dont un ouvrage voulant réhabiliter Rudolph Hess, via un livre signé... Reynouard. Hess est en effet vital pour faire d'Hitler un gars acceptable ! Pensez-donc, il voulait la paix tente de faire croire Reynouard, prêt à tout pour faire passer sa pilule national-socialiste ! "Case postale 1528, Montreux : Le titulaire en est un certain "Urbain Cairat", sans doute un pseudonyme. Cette "case postale" servait autrefois d´adresse à la Collection Etudes aryennes ou au comité de soutien du Français Vincent Reynouard, condamné pour fait de négationnisme. Cette case postale proposait en 2012 des écrits négationnistes, dont le magazine français "Sans Concession".

 


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