Levée de l’anonymat des donneurs de gamètes : de nombreuses difficultés en perspective

par Juristes pour l’enfance
samedi 3 septembre 2022

A première vue, cette mesure semble rendre service aux personnes conçues par procréation médicalement assisté (PMA). En réalité, elle va créer des situations complexes et accentuer le capharnaüm créé par les lois qui détricotent l’institution de la famille.

Tout d'abord, la possibilité d'accéder à l'identité du donneur n’est pas garantie et plusieurs situations vont coexister :

Cela fait beaucoup de conditions et un certain nombre de demandes n’aboutiront sans doute pas.

Ni les enfants ainsi conçus ni leurs parents légaux ne sauront de quel stock proviennent les gamètes utilisés. Ils le découvriront lorsqu’à leur majorité, ils feront la demande pour connaître l’identité de leur donneur.

En conséquence, selon la provenance des gamètes utilisés, ils n’auront pas systématiquement accès aux informations prévues par la loi.

Par ailleurs, la levée de l’anonymat répondra sans doute à certaines questions et apaisera certaines souffrances, mais elle provoquera bien d’autres difficultés, souffrances et déceptions.

Juristes pour l’enfance considère que c’est le recours au tiers donneur en soi qui est source de toutes ces difficultés. La levée de l’anonymat ne résoudra pas tous les problèmes :

« Si l’on pense que ces nouvelles dispositions seront le coup de baguette magique qui va résoudre les difficultés posées par la PMA avec tiers donneur, on se trompe. Le véritable débat ne devrait pas se situer sur la levée de l’anonymat ou non, mais bien sur le recours à un tiers donneur lui-même. »

Aude Mirkovic, Maître de conférence en droit privé, Porte-parole de Juristes pour l'enfance, auteur de PMA, un enjeu de société, Artège.


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