Liberté chérie… Celle vieille flamme qui n’a plus la cote ? 

par Pierre JC Allard
mercredi 22 mars 2017

Combien de quidams se sont laissés ouvrir les veines ou ont défié des tirs nourris de mitraille pour cette petite menteuse de Liberté qui racontait qu’il suffit de le vouloir très fort pour être capable de tout ? Autant de gens sans doute sont morts pour la Liberté que pour Dieu lui-même, qui avait pourtant l’avantage de séduire sous une multitude de pseudos.... C’est que ca commence jeune la passion pour la liberté ! Avec l’enfant qui se sent tout fier de dire NON et le Lucifer en chacun de nous qui refuse de servir … On trépigne et on tape du pied longtemps avant d’avancer… De sorte que l’Homme, vieux de tant de millénaires, n’a appris à lire qu’il y a 5 ou 6 mille ans…. Un élève bien lent.

Lent, têtu, mais on ne peut pas rester éternellement un gamin… on comprend peu à peu qu’il faut SAVOIR pour FAIRE, qu'il apprendre pour savoir, et que ça commence par un acte d’humilité qui est un aveu à soi-même et aux autres de sa propre ignorance.  On a résisté longtemps avant de s’admettre que chacun n’arriverait pas seul à tout faire mieux que tout monde, et qu’il vaudrait mieux que décident en chaque domaine ceux qui savent de quoi il retourne…

On a résisté, mais on y est venu. On a accepté, en presque tout, la dictature de la compétence. Ce faisant, l’humanité est à sortir de l’adolescence. Elle en sort quand elle comprend que la liberté n’est pas un absolu, mais un petit plaisir que l’univers offre rarement et dont il faut jouir en le savourant, avec modération.

Un signe qu’on a compris, c’est que si en politique, aujourd’hui, on écrit toujours des poèmes à la Liberté…. Ce n’est plus avec elle maintenant, mais avec sa rivale l’AUTORITÉ qu’on se prépare à aller au plumard…. C’est ce qu’on appelle la dérive vers la droite.

Dans un article récent je disais que le fascisme n’était plus une menace…, mais que l’autoritarisme avait le vent en poupe. En fait, on se voile la face pour ne pas voir que la demande séculaire des individus pour plus de liberté a été remplacée depuis peu par une demande pour plus d’autorité. Je vais ici, en trois (3) points : a) dire pourquoi cette volte-face s’est produite, b) en tirer les conséquences immédiates, et enfin c) suggérer une réaction appropriée à ce changement de paradigme.

Je vais le faire très brièvement, car je vieillis et je ne voudrais pas que la brunante me surprenne entre deux gites d’étape. Mon but n’est pas d’épuiser les sujets que j’aborde, mais plutôt d’indiquer des pistes que j’espère que d’autres exploreront comme elles le méritent.

 

1. Pourquoi l’AUTORITÉ est-elle devenue plus séduisante que notre vieille maîtresse la Liberté ?

D’abord, parce que la Liberté nous a déçus. Elle a couché avec tout le monde et surtout avec les plus offrant. 

Ceux qui voyaient la liberté main dans la main avec la justice se sont donc aperçus que, pour Homo sapiens, la liberté qu’il préfère est celle qui lui permet d’abuser en totale injustice de toute sa force contre la faiblesse des autres. Le libéralisme en a fait la preuve. Et eux qui croyaient qu’une société plus libre conduirait a une couverture plus large du potentiel humain ont vu que les inégalités croissantes qui en découlaient NECESSAIREMENT menaient plutôt à une auto-censure de chacun pour optimiser son rang, dans un structure d’autant plus « conformisante » qu’elle se veut obéissante à toutes les majorités.

Ensuite, parce que la gratification qu’apporte l’accolade de l’autorité, d’un « supérieur » - Dieu, roi, père, maitre, groupe de ses pairs, etc – nous a cruellement manqué depuis qu,on a voulu s.en passer. Nul n’est plus sûr d’être sur la bonne voie. La liberté qui augmente, et qui a fait de chacun son propre juge, nous a privé de l’indulgence qu’on ne peut s’accorder soi-même … Comme l’on compris - en en abusant ! - toutes les religions.  Les peuples ne veulent donc plus d’une liberté/responsabilité qui leur pèse. Les grenouille se meurent d’avoir un roi … Et dire qu’elles ont tort n’y change rien.

2. Quelles sont les conséquences immédiates de cette « demande pour une autorité » qui prime désormais sur la demande pour plus de liberté ?

La plus grave – parce qu’universelle – est la montée en puissance de l’Islam qui semble créer un alternative à la civilisation occidentale. Conséquence liée à cette montée de Islam, une inquiétude chez nous vient justifier l’autoritarisme déjà séduisant et en augmente la pression sur la société. L’oligarchie, qui contrôle depuis longtemps nos pseudo démocraties en en manipulant discrètement les banques et les medias, peut désormais s’affirmer davantage et avancer à visage découvert.

Dans notre quête d'autorité. sommes tout près de dénoncer, non plus les failles ou les insuffisances de nos démocratiries, mais la notion même de démocratie, à laquelle il est facile de trouver des tares et des incohérences en plus d’en constater les échecs évidents. La simple existence légitimée de la gouvernance de l’U.E - qui n’est en aucune façon démocratique ! – est une victoire de l’autoritarisme sociétal que voile un respect ostentatoire des libertés de l’individu. 

Des lbertés qui sont celle de l’écureuil dans sa cage…Libre sur une roue qu tourne de gauche à droite. Voyez la campagne présidentielle en France. Un frexit changerait des choses, bien sûr, mais il faudra du temps ; le moment de vérité immédiat pour l’autoritarisme, ce sera le programme que se fixera la majorité, quelle qu’elle soit, qui dominera l’Assemblée en juin et qui pourra modifier la législation au quotidien. On saura vite....

3. Quelle est la réaction appropriée à ce changement de paradigme vers l’autoritarisme ?

On comprend le défi que peut présenter à la France - ou a toute nation de « démocratie à l’occidentale - le choix de politiques qui, paradoxalement, viseraient à imposer plus de démocratie que le peuple démocratiquement aurait choisi de s’en garder…. ou, alternativement, accueilleraient des mesures liberticides dont la légitimité tout entière reposerait sur le fait qu’une majorité les a exigées.

Je ne tenterai même pas de résoudre ce dilemme. Le seul espoir me semble que les dissonances cognitives qui lui sont inhérentes obligent les citoyens à se questionner et aboutissent à un consensus si large, dans une direction ou l’autre, qu’il serait futile de vouloir s’y opposer. Ma proposition bien pragmatique est de ne pas contrarier la volonté populaire si elle réclame par exemple, des mesures plus autoritaires que ce que la législation actuelle juge compatible avec les droits des minorités. Recréer plutôt, simultanément à ce dérapage qu'on voudra contrôlé, un soutien plus fort pour la démocratie, en en changeant les deux aspects qui la rendent indéfendable, voire odieuse.

Quels sont ces deux (2) aspects ? Le premier est le choix de la représentativité qui est une contradiction de la notion même de démocratie. Ca ne passe plus. Il existe des propositions de démoccratie directe. J’en cite ici une, il y a en a d’autres. Il faudrait en choisir une et l’appliquer.

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nouvelle-gouvernance-en-direct-172017

Le deuxième est l’inégalité des moyens qui font du processus électoral une fumisterie. Il y a aussi des moyens de pallier cette inégalité. Il faudrait y recourir.

https://nouvellesociete.wordpress.com/2007/06/17/memoire-aux-etats-generaux/

Attention. Rien ne dit que ces mesures arrêteront la marche vers l’autoritarisme. Mais je ne crois pas qu’on puisse en faire plus sans contribuer à l’avènement de celà justement que certains d’entre nous voudraient éviter.... Je ne crois pas qu’on DEVRAIT en faire plus… Car qui sait si nous n’avons pas tort de le vouloir ?

 

PJCA


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