Liberté d’information, médias, gilets jaunes

par Carlo Gallo
mardi 15 janvier 2019

Je profite de la mise en cause de l’objectivité des journalistes et des médias quant à la couverture des manifestations de gilets jaunes, pour faire un petit topo sur l’origine des informations et des sondages qui gouvernent la vie publique dans les démocraties représentatives.

Commençons par les instituts des sondages, dont on entend parler tout le temps et qui donnent le « la » aux carrières politiques, influençant au passage les résultats des élections.

En dehors du fait que ces instituts travaillent à partir d’échantillons de personnes, c’est-à-dire qu’à la base déjà le résultat est très aléatoire (en gros, on ne peut pas et on ne doit se fier aux résultats des sondages).

Néanmoins, la communication telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui, avec le développement exponentiel des médias sociaux, des chaines d’infos en ligne, etc, nous avons quotidiennement notre lot de sondages à digérer.

Seulement, est-ce que le Français lambda (même s’il n’existe pas car il s’agit d’une utopie facilitatrice) se demande à chaque fois qu’il lit les résultats d’un sondage ou qu’il écoute un compte rendu à la télé ou à la radio, qui se cache derrière ces énormes machines à manipuler les opinions ?

Juste quelques infos glanées à droite et à gauche. Médiapart nous dit dans un de ses papiers qu’il est toujours intéressant de savoir qui donne les informations. Par exemple les instituts de sondage, qui influencent les électeurs appartiennent à qui ? Prenons les principaux d’entre eux : CSA appartient au groupe Bolloré, qui détient également le groupe Havas et plusieurs journaux gratuits. BVA appartient au groupe Bolloré à Patrick Drahi et Rothschild. IFOP appartient à l’ancienne présidente du MEDEF Laurence Parisot (actionnaire majoritaire). IPSOS appartient à Pinault et Fidelity (fonds d’investissement américain). SOFRES appartient à Fidelity.

Comment, dans ce cas, peut-on parler de démocratie et de liberté des médias ? Je ne dis pas que la France est au même niveau que la Turquie dans ce domaine. Mais, il faut cependant se poser la question du pluralisme et du contrôle des médias.

Il est évident que ces industriels ne sont pas des enfants de chœur ; ils n’investissent pas de milliards pour contrôler les médias et les sources d’information pour faire œuvre caritative : ils servent tout d’abord et avant tout leurs propres intérêts.

Dans le domaine de l’information toujours, je ne donnerai ici que quelques exemples supplémentaires (sans entrer dans le détail), quitte à revenir sur la question dans un autre papier : Patrick Drahi est celui qui contrôle également BFM TV… Bolloré contrôle plusieurs médias en France, Dassault également…

Conclusion : quand les médias vous disent que l’information est libre en France, il faut les croire !!!


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