Lutte contre le cannabis et autres drogues « douces ». Très mauvaise pioche
par barbarossa
samedi 2 septembre 2017
Marronnier journalistique, le souhait de légalisation du cannabis revient souvent dans les débats politiques ou de société, certains partisans arguant qu’il presque inoffensif, d’autres en soutenant que, puisqu’on n’arrive pas à en éradiquer le commerce, autant l’encadrer.
En réalité le cannabis est tout sauf inoffensif et crée au niveau de tout le processus cognitif humain des dégâts considérables, avec des effets pratiquement identiques à la maladie d’Alzheimer.
Par contre il est vrai que en l’état actuel des choses on ne pourra pas éradiquer ce commerce avant très longtemps, si même on y arrivera un jour. Ce n’est pas une raison suffisante pour l’autoriser. On n’arrive pas non plus à éradiquer le viol. Faut-il le rendre légal pour autant ?
Fausses manoeuvres
Dans la lutte contre la drogue la stratégie commune de toutes les polices est de s’attaquer en priorité aux grossistes et importateurs, laissant courir les dealers, souvent utilisés comme indics.
Et les forces de l’ordre sont heureuses et légitimement fières lorsqu’elles arrivent, après de longs mois d’enquêtes, filatures, écoutes (soit une débauche de moyens considérables) à procéder à d’importantes saisies qui font la une de tous les médias, avec discours de félicitations de toute la hiérarchie jusqu’au Président de la République.
En faisant semblant d'ignorer qu’on n’arrive à saisir qu’un pourcentage minime.
Ceci amène une réflexion :
Le succès de n’importe quel produit de grande consommation se base sur un principe essentiel : la capillarité de la distribution.
Bien plus important que la qualité du produit lui-même.
IBM par exemple a toujours dépensé bien plus pour la formation et l’encadrement de ses VRP que pour la recherche.
Sans réseau de vente le meilleur produit du monde reste dans les stocks.
Couper la tête de l’arbre ne sert à rien, elle repousse. Pour l’assécher il faut couper les racines, soit les canaux par lesquels il se nourrit et prospère. Et ses canaux, pour la vente des drogues s’appellent les dealers.
On coupe les racines et l’arbre se meurt. On empêche le commerce au niveau du dernier maillon de la chaîne et il se tarit. Bien sûr plus facile à dire qu’à faire.
Cette même stratégie a permis à la police allemande d'isoler et de détruire la Rote Armee Fraktion en peu de temps.
Impossible est cette fois, hélas, bien français
Car en France on ne peut pas s’attaquer ce problème sans avoir auparavant résolu celui posé par les cités, ces espaces de non droit engendrés par l’incurie politique au niveau des écoles, apprentissages, formations, emplois, intégration.
Vaste programme, comme disait De Gaulle.
Si l’on s’attaque en priorité aux drogues douces, soit en libéralisant son commerce soit en le combattant plus efficacement, on va ouvrir un vase de Soissons bien plus dangereux.
Car dans ces banlieues la plupart des habitants tirent leurs seuls revenus de ce trafic.
Privés de leur source de gain ils se recycleraient dans une criminalité plus dure : vols, braquages, extorsions, prise d'otages, cambriolages et j'en passe.
Ça aurait pratiquement le même effet que les interventions militaires en Libye et e Irak : en renversant des dictateurs sanguinaires, on a laissé la bride sur le cou à des assassins plus nombreux et tout aussi dangereux.