Ma religion dans ta gueule
par Pale Rider
jeudi 25 août 2016
De l’art islamique de se faire remarquer en se cachant, ou d’être impudique en s’emmitouflant.
Il y a quelques jours, je suis rentré de mon magasin de bricolage habituel à la fois mal à l’aise et en colère. Il faut dire que, habitant une ville moyenne de province, je ne suis pas rôdé à ce qui est le quotidien de métropoles plus importantes.
J’étais donc en train de choisir des vis, des rondelles et des tire-fonds, lorsque arrive à côté de moi une tribu assez hétéroclite : un type maigre, en jeans et T-shirt, avec une barbichette, et un gros tatouage sur le cou ; une petite gamine un peu agitée ; une grasse fille boudinée dans une robe d’été plutôt courte ; un petit garçon et, vedette de toute cette famille (nucléaire ou élargie, difficile à dire), une femme habillée à l’iranienne, dans une ample robe marron d’ailleurs fort élégante et doublée d’une cape (je précise qu’il faisait 35°), un voile bien serré autour de la tête, ne laissant apparaître que son visage moins le front.
Les bribes de conversation que je percevais montraient qu’elle faisait la pluie et le beau temps et que c’était elle qui s’y connaissait en bricolage. S’exprimant sans accent dans un français impeccable, elle devait avoir, comme celui dont je suppose que c’était son mari, une quarantaine d’années. Elle était donc née ici, bien après moi, elle était donc aussi française que moi. Si je dis cela, c’est parce que sa tenue n’était pas une tenue traditionnelle de « son » pays, son pays étant la France. Il n’était pas question ici d’exotisme, mais de militantisme islamiste. Je parierais qu’elle ne parle guère plus l’arabe que moi et que j’ai lu le Coran autant qu’elle.
Dissimulation ostentatoire
Entre la petite gamine qui tripotait les boulons (elle n’est pas la seule, et je peste régulièrement après ceux qui s’amusent à mélanger la quincaillerie en vrac) et cette femme qui occupait tout l’espace, je me sentais extrêmement agacé et, surtout, agressé. Certes, la tenue de cette matrone n’avait rien d’illégal puisque la loi française lui impose de laisser apparaître son visage et pas forcément ses cuisses. Seulement, dans ce magasin où hommes et femmes arpentaient les rayons en short, on ne voyait qu’elle. Est-ce elle qui avait décidé de cacher son anatomie, ou son mari qui le lui avait imposé ? Il m’a semblé que la première hypothèse était la plus probable. Mais en voulant se cacher, elle se faisait remarquer. Dans cet entrepôt de province, c’était elle la vedette. Pas particulièrement épaisse, elle occupait pourtant beaucoup d’espace avec son ample vêtement. L’indécence était moins du côté de la grosse fille avec ses fesses rondes étriquées dans sa robe légère que du côté de cette mère qui, en gros, nous disait : je suis musulmane, et prenez-vous ma religion (ou plutôt, l’interprétation que j’en ai) en pleine figure, que ça vous plaise ou non.
Tester le burkini sur les plages
Sur les plages, l’affaire du burkini (qui fait la fortune d’une Libanaise installée en Australie) procède de la même logique. Sous prétexte de ne pas s’exposer, on s’expose avec une tenue qui détone par rapport aux bikinis des femmes qui prennent le soleil. Le droit français ne permet pas de prohiber cette tenue (pour la raison indiquée ci-dessus) et, une fois de plus, certaines musulmanes (et musulmans qui sont en sous-main) en profitent pour tester nos mœurs afin de voir jusqu’où nous cèderons et jusqu’où ils imposeront en France des coutumes vestimentaires qui, c’est à noter, sont contestées dans certains pays musulmans.
Cet été, sur des plages assez fréquentées, je n’ai pas vu un seul monokini. Adieu les poitrines vertigineuses ou les seins raplapla. Signe des temps : on commence à remballer ses accessoires anatomiques, et il est probable que le vent de pudibonderie islamiste y est pour quelque chose. Rendez-vous dans trois ou quatre ans : peut-être sera-t-on revenu aux combinaisons d’il y a cent ans et, dans les campings de bord de mer, peut-être se fera-t-on réprimander, voire attaquer, si on a l’idée de s’y balader en slip ou en maillot de bain.
Tout cela parce que certains et certaines n’ont pas compris qu’une tenue est toujours liée au contexte dans lequel on la porte : une fille déambulant en slip et soutien-gorge au pied de la Tour Eiffel, ça fera fortement fantasmer ; sur une plage, c’est tout juste si on la remarquera parce que toutes les femmes autour d’elle (pour l’instant…) sont aussi dévêtues et qu’elles le sont pour des raisons pratiques.
Ainsi, nous sommes testés, peut-être détestés. Et peut-être détestants, ce qui est encore plus grave. De bonnes âmes déplorent que l’islam soit stigmatisé, mais certain/e/s de ses adeptes se stigmatisent délibérément –au sens étymologique : se marquer, se démarquer, se faire remarquer. On ne demande pas à l’islam de se cacher, ainsi que plusieurs le prétendent, on lui demande –en tous cas, c’est mon cas– de ne pas se transformer en tableau d’affichage. Cela est clairement une agression, dont les collectifs de musulmanes de banlieue savent le prix que cela leur impose déjà. Qu’il s’agisse du port du casque à vélo ou du port du voile islamique par les musulmanes, la technique est la même : matraquage médiatique, matraquage commercial, exacerbation de la peur, création d’un nouveau conformisme et, éventuellement, pour achever le tout, contrainte par la loi.
Il est tout à fait possible de garantir en France la coexistence des religions et leur exercice paisible dans l’amitié mutuelle. Mais cela implique un minimum de discrétion réciproque. Cela, l’Église catholique l’a parfaitement intégré depuis des décennies. À l’islam (de France et d’ailleurs) de suivre son exemple.
Seulement, est-il disposé à le faire ?