Macron : le talon de fer, victoire annoncée de l’oligarchie

par Christophe Bugeau
mercredi 3 mai 2017

Emmanuel Macron va affronter Marine Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle. Un homme ayant le soutien de la banque, des médias et désormais d’une part croissante de ce qu’il reste de la classe politique sera probablement au pouvoir dès lundi prochain, avec quelles conséquences pour le pays ?

Le premier constat à faire est que de facto la classe politique et les partis de gouvernement sont moribonds : le PS (6,5 % à la Présidentielle) est en voie de disparition, et un nombre croissant de ses députés se présenteront probablement sous l’étiquette En Marche. Il en est de même des Républicains : ces derniers sont au bord de l’éclatement et les plus centristes d’entre eux rejoindront Macron.

Le scénario d’une grande coalition droite-gauche à l’allemande est donc en train de s’éloigner : nous allons plutôt vers un grand parti du centre avec à sa gauche Mélenchon et les restes du PS, à sa droite Marine Le Pen et les restes des Républicains. Si ce scénario se finalise, l’équilibre politique de long terme s’en trouvera profondément bouleversé. Les Républicains et le PS avaient tous les défauts de la terre, mais ils avaient le mérite d’être de vrais partis politiques avec des adhérents, des militants, des cadres et des élus, qu’il fallait écouter un minimum. En Marche et Emmanuel Macron ne sont rien de tel. 

Ils sont au contraire la courroie de transmission directe de l’oligarchie. Cette dernière n’a jamais gouvernée directement un pays moderne. Certes, une telle transformation politique a déjà eu lieu dans les villes italiennes du XIVe-XVe siècles, les grandes familles marchandes ce sont emparé du pouvoir et certaines ont même pu établir une vraie monarchie (les Médicis à Florence). Mais un tel scénario ne s’est jamais reproduit à notre époque ! 

Les conséquences en seront fâcheuses, nous nous plaignons tous de l’ultra-libéralisme, nous aurons vraiment de bonnes raisons de nous plaindre au vu des mesures qui sont « en marche ». Car, surtout si Emmanuel Macron a une assez large majorité, il sera en mesure de mener la politique de l’oligarchie sans contre-poids. Il compte déjà « réformer » l’économie et le code du travail pendant l’été par ordonnance. Ceci entrainera sûrement de fortes grèves à la rentrée, mais il y a fort à craindre que les mesures prises en représailles soient différentes des mesures habituelles : arrestations des meneurs ? Dissolution de certains syndicats ?

Encore une fois, nous n’avons pas affaire à un parti politique classique mais à une courroie de transmission de l’oligarchie qui n’acceptera pas une véritable opposition et la droite radicale comme la gauche radicale ne seront pas en mesure de faire contre-poids. Et c’est là que peut se poser à terme le problème : le parti du centre, prédominant, risque de facto de devenir un parti unique. Les conséquences ne seront pas neutres : les medias sont déjà détenus par les oligarches, seul internet leur pose problème, une censure sous le prétexte de la chasse aux fakes news est donc à craindre. En dernier lieu, le vote électronique s’il est mis en place peut donner lieu à toutes les manipulations et fraudes possibles ce qui permettrait au groupe dirigeant de conserver le pouvoir indéfiniment. Le totalitarisme soft est « en marche » !

Pour ceux qui veulent avoir une idée de la suite : lisez le Talon de fer de Jack London : https://www.ebooksgratuits.com/ebooks.php


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