Macron ou le Fascisme à visage découvert

par NICOPOL
samedi 18 mars 2023

Le 49-3 donc, à nouveau, pour faire passer en force cette réforme des retraites dont le Bon Peuple ne veut pas. Une réforme injuste socialement, techniquement contestée par de nombreux spécialistes du sujet (à commencer par le propre Conseil d’Orientation des Retraites), délégitimée à la source (une exigence de la Commission Européenne en échange des « fonds COVID »), et dont la pseudo-justification budgétaire (quelques dizaines de milliards de déficits transitoires au cours des prochaines années) semble pour le moins choquante au vu des centaines de milliards de fausse monnaie créée ces dernières années pour éponger les pertes du système financier néolibéral, financer les cadeaux fiscaux offerts aux multinationales et aux grandes fortunes, acheter la paix sociale pendant le « confinement sanitaire » (des « aides COVID » qui n’ont in fine servi, par une sorte de « ruissellement vers le haut », qu’à enrichir les plus riches grâce à l’envolée des cours boursiers)…

Le regrettable « populisme » des hommes politiques

L’erreur, ou la naïveté, ou la duperie des journalistes politiques est de commenter l’action d’Emmanuel Macron et de son gouvernement comme s’il s’agissait encore de politiciens traditionnels. Et de rivaliser d’éloquence dans les talk-shows pour en vilipender les « mauvais de calcul », l’ « incompétence », l’incapacité à « entendre » ou « comprendre » les Français - tout en rappelant que tout ceci, n’est-ce pas, s’effectue dans la plus stricte légalité et le plus grand respect des institutions, donc reste parfaitement démocratique, passant davantage de temps d’antenne à couvrir la « violence » quasi-séditieuse de ceux qui vont dans la rue crier leur colère et leur désespoir...

Ces réactions hypocrites d’éditorialistes se lamentant sur la forme, mais ne remettant jamais en question le fond de ces réformes néolibérales, partent du principe erroné qu’il s’agit là de « représentants » démocratiquement élus, émanation légitime du Peuple souverain, travaillant sincèrement de leur mieux au Bien Commun. « Les temps sont durs », nous explique-t-on, « ils font ce qu’ils peuvent », ils ont sans doute « fait quelques erreurs », mais « ça partait d’une bonne intention ». Ce sont fondamentalement de braves gens qui ont juste la malchance d’être aux responsabilités au mauvais moment – et qui peut prétendre qu’il aurait fait mieux à leur place ? Certes, il est vrai qu’ils manquent parfois un peu d’ « empathie » lorsqu’il s’agit de mener de douloureuses mais nécessaires réformes ; ils ont tendance à gouverner un peu trop « technocratiquement », à ne pas assez « expliquer » ou faire preuve de « pédagogie » - mais enfin, il s’agit de sujets très techniques, auquel l’homme de la rue ne comprend rien (car va-t-on organiser une votation populaire à la suisse pour valider l’ajustement du terme fixe d’une formule d’indexation des tarifs, modifier l’alinéa d’un décret portant sur la norme à appliquer à la dosimétrie de telle ou telle molécule dans un biocide d’épandage ?). Sans parler des réformes dites « sociétales » (avortement, abolition de la « préférence nationale », mariage-pour-tous et autres gender transition…) allant dans le sens d’un « Progrès moral » continu de l’Occident, sur lequel la plèbe forcément réactionnaire ne peut prétendre avoir son mot à dire.

Cette vision traditionnelle et quelque peu romantique de la vie politique suppose que les hommes qui la font arrivent au pouvoir « par le bas », au travers du vote démocratique : élus par le Peuple, ils le représenteraient, gouverneraient en son nom, travaillant de toute bonne foi à notre bien commun. Bien entendu, rien n’est plus faux aujourd’hui que cette vision irénique de la politique. On sait depuis longtemps que nos représentants ne forment plus qu’une caste endogamique de « politiciens professionnels » qui, s’ils disposent initialement d’une légitimité démocratique au moins théorique, sont en pratique, une fois arrivés au pouvoir, retournés par les lobbys et les milieux d’affaires pour agir dans l’intérêt des plus riches (« la Démocratie représentative ne peut mener qu’à l’Oligarchie », comme le prophétisait déjà Rousseau, qui avait tout compris de l’escroquerie bourgeoise des Lumières). Avec comme récompense de leur trahison, une fois leur carrière politique achevée dans le déshonneur, le recrutement grassement rémunéré par un cabinet de conseil ou de lobbying…

Depuis combien de temps un candidat à la présidentielle n’a-t-il pas renié, aussitôt élu, ses belles promesses de campagne ? Celui qui avait été porté en triomphe par les classes populaires sur un programme commun avec le Parti Communiste sera l’artisan du « tournant de la rigueur » néolibéral de la France. Cet autre qui avait fait de la finance son « adversaire sans visage » s’empressera, à peine élu, de voter une série de mesures en faveur des milieux d’affaires. Et l’homme qui fustigeait l’ « injustice » du report de l’âge légal de la retraite s’avèrera prêt à mettre le pays à feu et à sang pour l’imposer malgré tout au forceps…

Un Nicolas Sarkozy, un François Hollande, étaient certes de parfait vendus aux puissances de l’argent, mais ils restaient encore des hommes « politiques » au sens traditionnel du terme. Il leur arrivait encore, parfois, de faire des concessions à la rue dans un soucis électoraliste. Ils avaient beau se faire taxer automatiquement de « faiblesse », si ce n’est de « populisme », par les éditorialistes de la presse économique, ils leur restaient encore quelque part ce soucis de la popularité et de la légitimité majoritaire qui constitue le socle minimal de la démocratie. Dit autrement, ils s’imposaient encore une certaine limite dans les moyens répressifs mobilisés pour imposer les mesures les plus antisociales. De regrettables atermoiements qui commençaient à agacer et impatienter sérieusement leurs commanditaires corporate : « Mais comment ça se fait que ton pays n’ait PAS ENCORE capitalisé son système de retraite ? », s’imagine-t-on le PDG de BlackRock sermonner les gouvernements précédents…

La prise de contrôle du système politique par le pouvoir corporate

Mais avec Macron, la mainmise du Grand Capital sur la vie politique a changé de braquet. Désormais, on ne se limite plus à soudoyer les hommes politiques, méthode finalement couteuse et imparfaitement efficace : on prend leur place, on les remplace par des banquiers, des cabinets de conseil ou des entrepreneurs « issus du monde des affaires ».

Avec Macron et son gang de « startuper », ce sont désormais directement des fondés de pouvoir du Grand Capital que l’on installe aux places de pouvoir. Ces cols blancs-là ne viennent plus « d’en bas », ils sont placés là « par le haut », par ces ultrariches dont ils ne sont que de simples et dérisoires employés (car pour quelqu’un qui possède plusieurs dizaines, voire centaines de milliards de dollars, un Macron, un Tsípras ou même une Von der Leyen n’ont pas plus d’importance qu’un agent d’entretien ou un livreur Uber Eats). Macron n’est plus le Président des Français, mais le directeur de la « Business-unit France », le manageur d’un « centre de coût » à optimiser, le cadre exécutif d’une vieille usine dont il convient d’extraire encore un peu de rentabilité pour ses actionnaires, ou de revendre à la découpe. Ses équipes de milléniaux aux dents longues ne tirent plus crédit d’être sortis de Polytechnique ou de l’ENA, mais d’être des Young Global Leaders biberonnés par Klaus Schwab au « Great Reset » et au « stakeholder capitalism » (jargon technocratique pour désigner la gouvernance de l’ensemble de la société par les grandes corporations mondiales). 

Avec le gouvernement Macron, les milieux économiques se sont emparés du système politique comme le coucou d’un nid de fauvettes. Ce système, certes déjà imparfait lorsqu’il fonctionnait encore à peu près dans l’esprit démocratique, a été tout simplement parasité, phagocyté par le Grand Capital, qui l’utilise désormais sans réserve pour sucer le maximum de ressources vitales possibles d’un corps social déjà anémié par 40 ans de néolibéralisme sauvage. Car avec le pouvoir politique vient aussi le monopole de la « violence légitime » - la police, l’armée, mais aussi les renseignements généraux et le fisc - dont les puissances financières s’emparent ainsi indirectement et détournent à leur profit pour soumettre les derniers « récalcitrants ». Le peuple est à bout, il n’en peut plus, il ne se privera pas volontairement du peu qu’il lui reste ; il faut donc le lui prendre de force, la force de la répression, des flash-ball, des canons à eau et des contrôles fiscaux – et lorsqu’il faut vraiment faire passer un message, de l’enfermement contrôlé par hélicoptère au motif grotesque d’un « rhume tueur d’enfant ». Autant de méthodes mafieuses et terroristes qui caractérisent le régime d’Emmanuel Macron et qu’il n’est désormais plus ridicule de qualifier de « fascistes »…

Le fascisme néolibéral d’Emmanuel Macron

Détourner la force publique de l’Etat pour défendre les intérêts privés du Grand Capital, telle est justement et précisément la définition historique du Fascisme - ce symbole du « faisceau » ou de la gerbe de blé réunie d’une main de fer par l’Etat totalitaire, cette doctrine idéologique inspirée par Hegel, mise en musique par Mussolini et poussée à la perfection par Pinochet, selon laquelle la Lutte des classes entre le Capital et le Travail doit être mise en sourdine lorsque la Nation affronte un danger vital. Danger vital parfois réel – l’invasion d’une puissance étrangère justifiant l’ « Union sacrée » provisoire des travailleurs et des grands propriétaires - mais le plus souvent fantasmé, exagéré, quand il n’est pas purement et simplement ingéniéré de toute pièce par l’appareil de propagande officiel – le « communisme », le « terrorisme islamique », le « réchauffement climatique », la « pandémie de COVID-19 » et désormais « le danger que représente Vladimir Poutine » pour l’Occident…

Le Fascisme, c’est l’alliance de circonstance entre l’armée et les propriétaires du capital pour étouffer les mouvements « d’extrême-gauche ». C’est le « complexe militaro-industriel » qui rachète les médias et promeut le droit des « minorités » pour persécuter le « travailleur mâle blanc hétérosexuel ». Le Fascisme, c’est l’euthanasie de toute véritable contestation sociale et idéologique au prétexte de la « lutte contre la haine et les discriminations ». Le Fascisme, c’est les consignes de censure transmises directement par le gouvernement américain à Twitter et à Facebook – et appliquées consciencieusement par les jeunes PDG multimilliardaires de la Silicon Valley et leurs employés woke. C’est la mise en place d’un Etat policier et sécuritaire, la restriction des libertés au nom de la lutte contre le changement climatique, la prochaine pandémie ou les tentatives de « déstabilisation » de l’épouvantail russe... Avec à chaque fois les mêmes bénéficiaires, les mêmes qui s’enrichissent encore davantage lorsque le reste de la société sombre dans la précarité économique et culturelle…

Imposer des mesures dont personne ne veut pas la force, en loucedé, en profitant d’une crise naturelle ou artificielle : ce bréviaire du parfait petit activiste néolibéral est bien connu des régimes autoritaires, il suffit de relire La Stratégie du Choc de Naomie Klein (quel dommage que cette égérie de l’altermondialisme se mette à son tour au service de ceux qu’elle dénonçait hier avec son livre contre le « climato-scepticisme » et sa pétition pour le « Droit au vaccin COVID »). On connait la belle définition de l’anarchisme par Proudhon : « L’Ordre sans le Pouvoir » - cet idéal d’une société mutualiste d’individus libres et égaux mettant en commun leurs énergies, leurs intelligences et leurs ressources, sans qu’aucun sociétaire ne puisse imposer aux autres une décision qu’ils n’approuveraient pas collectivement. Une bonne définition du fascisme libéral serait au contraire « le Pouvoir par le Désordre » - ou comment plonger la société dans un chaos permanent, le bouleversement continuel de tous les repères historiques, esthétiques, moraux, pour réduire les individus à de pauvres loques lobotomisées, isolées, craintives et obéissantes… 

Les mesures dites « sanitaires » prises pendant l’épidémie de COVID sous l’égide du « Conseil de défense », le confinement, les attestations, les passes sanitaires et vaccinaux, tout cela n’aura servi à rien sur le plan médical mais aura été très précieux aux Ingénieurs sociaux pour préparer le terrain au prochain tour de vis ultralibéral. Non, ce n’est pas une « maladresse » si Macron a relancé un grand projet de réforme aussi contesté à peine sorti de la « crise sanitaire » : c’est exprès, c’est voulu, c’est le plan : la définition même de la méthode du « Choc et de la Stupeur » (Shock and Awe), profiter de la faiblesse, de l’hébétude, de la lassitude des populations, et aussi de l’état d’humiliation de braves gens réduits à se laisser enfermer, porter le masque, s’injecter et même – horreur suprême – injecter à leurs propres enfants un produit génétique expérimental, inutile et dangereux… C’est en parfaite application des méthodes de conditionnement psychologiques expérimentées par la CIA et les tortionnaires de Guantanamo que les macronistes, après l’avoir ainsi humilié et réduit à l’état de loque honteuse, planifiaient d’imposer enfin au Peuple français ces mesures iniques auquel il s’opposait jusque-là aussi farouchement… C’est le Fascisme, le vrai, à l’état pur… 

Comment retrouver l’esprit de révolte ?

Voilà donc où en est le régime d’Emmanuel Macron, sans doute le plus contesté, le plus détesté, le plus haï de l’histoire de France… Des valets de la finance ne se souciant en rien de leur légitimité et de leur popularité, car placés là provisoirement par les ultrariches pour appliquer une feuille de route, et n’ayant de comptes à rendre qu’à eux. Des sociopathes imbus de leur toute-puissance, de leur prétendue supériorité intellectuelle et morale, s’arrogeant de ce fait tous les droits et tous les privilèges. Une « élite cognitive » au service du Grand Capital, ne ressentant aucune espèce de fraternité vis-à-vis du Peuple, car ne voyant en lui qu’une sorte de masse informe au ras du sol, à peine différent d’une pelouse à tondre. Un régime brutal, autoritaire, inhumain, ne se souciant pas de la souffrance de « ceux d’en bas » car entièrement dévoué à l’exécution des consignes « venues d’en-haut », ne sentant redevable d’aucune solidarité ou compassion envers les « sans dents », les « déplorables », ceux qui « ne sont rien ». Un régime méprisable ne sachant gouverner que dans et par la peur, dont l’essence néofasciste a émergé à la surface pendant le mouvement des Gilets Jaunes et éclate désormais à chaque image d’un manifestant ou d’un journaliste indépendant brutalisé par un homme en uniforme – des images désormais tellement banales qu’elles ne semblent plus choquer personne…

Car oui, on a beau dire cela, mais cran par cran, les mesures néolibérales dictées par la Commission Européenne (c’est-à-dire par les lobbys d’affaires) passent les unes après les autres devant un peuple de téléspectateurs sidérés par leur propre impuissance. Car oui, les gens protestent, s’offusquent, défilent, se mettent parfois en grève en rêvant d’un Grand Soir révolutionnaire, mais qui reste-t-il dans les rangs lorsque la violence d’en haut se déchaîne vraiment ? « Les gens », ils ont élu Macron ; « les gens », ils ont accepté de se soumettre à ses hallucinantes « restrictions sanitaires ». « Les gens », lorsqu’il était encore temps de résister, se sont dans leur immense majorité couchés - par faiblesse, par peur, par contrainte financière, mais aussi par vile commodité (« On ne va pas annuler nos vacances quand même ? Allez chérie, on vaccine les enfants… »). Qui restait-il au plus dur de la folie covidiste pour ne pas porter le masque dans la rue, pour faire l’école à la maison avec ses enfants non-vaxx, pour se priver de restos, de cinémas, de voyages en TGV ou en avion…

Et « les gens », non seulement ils se sont couchés, mais en plus, ont réélu Macron ! 

L’incrédulité, le dégout et le désespoir m’accablent lorsque j’écris cela : ils ont REEELU Macron !!

Comment relever la tête après ça, comment retrouver cette forme de virilité indispensable à l’action politique véritable, lorsqu’on s’est soumis à ce point, qu’on a été à ce point humilié, roulé dans la farine, ridiculisé par ceux qui nous ont ainsi (enfin, je dis « nous », je ne me mets pas dans le lot) contraint à d’aussi absurdes mesures que les attestations de sortie, le masque en forêt ou l’interdiction faite aux enfants non-vaccinés contre le rhume d’aller à l’école ? « Mais lol pdr quoi, ils ont accepté les plages dynamiques ! », ont dû se twitter Macron, Véran, Attal et consorts : « La réforme des retraites par 49-3, à côté, ça va passer comme dans du beurre ! »

Oui, qu’il va être difficile maintenant de se révolter pour ce peuple brutalisé et humilié, accablé par l’augmentation délirante du coût de la vie, les pénuries de médicaments, la violence en milieu scolaire, la tiers-mondisation des grandes villes - qu’il va lui être difficile de reprendre confiance en lui et son destin en main, de réaffirmer sa dignité, sa force souveraine, d’user de ce droit de résistance à l’oppression gravé dans le marbre de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789… Qu’il va lui être difficile d’inverser la tendance, de faire changer la peur de camp, de rappeler à cette infime minorité qui nous domine aussi impunément qu’ils ne sont que ça, une infime minorité, une petite coterie de mammifères névrosés qui ne tient encore aujourd’hui que par l’intimidation, la peur, la duperie et l’interposition des forces de l’ordre…

Puisse cet article d’opinion y contribuer modestement…


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