MACRON se lance dans la télé-réalité

par Régis DESMARAIS
samedi 19 décembre 2020

 

Les productions Macron/Elysée proposent un soap-opéra pour que tous les Français réclament au père Noël un gentil vaccin dans leurs jolis souliers. Toutefois, le résultat passe à côté de sa cible et c’est ennuyeux pour une aiguille à vocation vaccinale !

A l’approche des fêtes de Noël, les productions Macron/Elysée (M/E) tentent une nouvelle fois d’imposer leur futur ex jeune-premier. Ayant pris acte que les cinémas n’allaient pas ouvrir prochainement, leur nouvelle production est directement conçue pour une diffusion vidéo sur les multiples plateformes d’internet. Incontestablement, les producteurs font preuve à la fois de bon sens et d’un opportunisme de bon aloi.

Un scénario usé jusqu’à la corde

Le scénario de la série est hélas assez convenu : un repas tenu illégalement et au mépris des règles imposées pour limiter la circulation d’un affreux virus, des accolades au mépris des règles de distanciation sociale - notamment avec le président égyptien - et voilà qu’Emmanuel du Faubourg Saint-Honoré est terrassé par la Covid-19. Perclus de douleur, suintant par tous ses pores de sueur en raison d’une terrible fièvre, fatigué et usé par une toux sèche (elle n’est pas filmée dans le 1er épisode), Emmanuel doit tout abandonner dans la précipitation : son palais, ses gardes élyséens, ses cuisiniers, son épouse. En toute urgence, il doit se réfugier à La Lanterne, pas celle d’un coin de rue pour SDF mais cette celle d’un confortable hôtel particulier à la lisière du parc de Versailles. Dans ce cadre presque champêtre, entouré d’une myriade d’hommes armés et de serviteurs discrets, le jeune ex-premier se morphond « seul » dans cet hébergement de luxe. Heureusement, les nouvelles technologies brisent la solitude imposée par la maladie. Emmanuel va donc s’adresser quotidiennement à son peuple pour évoquer son drame personnel, ses souffrances mais aussi ses conseils et ses espoirs. Vite un mouchoir ! Le choix retenu pour rendre crédible cette fiction est de filmer le personnage de la fable sans maquillage, en très très légère contre plongée avec une caméra qui déforme un peu le visage, et le tout, avec un éclairage perfectible censé correspondre à celui dans lequel baigne la populace. Nous entrons alors dans le concept assez éculé du film dans le film.

Ce mini soap-opéra / télé réalité des éditions M/E sera diffusé tous les jours (ou presque) pendant les fêtes de Noël. Par convenance et sans doute dicktat communautariste, nous ne verrons pas à l’écran de sapins ou de guirlandes scintillantes. Programme par définition familial, le web-spectateur ne doit pas s’attendre à des scènes de sexe même ébauchées.

Un acteur guère convaincant

Nous pourrions saluer l’audace et le courage de cette production française en ces temps de restrictions des libertés mais hélas nous ne le ferons pas. En effet, une fois de plus, la déception est au rendez-vous. Le choix de l’acteur principal plombe irrémédiablement le projet. Ce n’est pas nouveau, Emmanuel du Faubourg Saint-Honoré a toujours été un piètre acteur. Il n’a jamais été convaincant dans ses précédentes productions. Si dans le passé, il a réussi, c’est uniquement grâce à l’entêtement de producteurs esthètes et dispendieux. Avec ce soap-opéra, il ne déroge pas à ses habitudes. Il nous évoque sa souffrance et ses bons comportements mais cela sonne désespérément faux. Ce désastre n’est pas la faute du dialoguiste. Le problème est celui du jeu de l’acteur : tout est encore une fois surjoué et le texte est dit avec une totale absence de conviction ou avec le talent d’un acteur débutant d’une troupe de collégiens. Il faut voir la scène où il déclare qu’il continue à gérer les affaires courantes et les dossiers prioritaires, on a l’impression qu’il va se marrer en disant cela. Visiblement l’acteur a du mal avec le texte de la production. Il ne semble pas trop y croire et nous non plus. Le résultat est une rapide perte de crédibilité. A la décharge de la vedette des productions M/E, on ne peut que déplorer les incohérences et le manque de subtilité du scénario.

Un scénario incohérent

Ce scénario a pour objectif d’attendrir le peuple et de faire en sorte qu’un nouveau lien se tisse entre un responsable soupçonné de servir la finance et un peuple accusé de râler. L’autre objectif de ce scénario est dévoilé dans les 30 dernières secondes du premier épisode où le personnage de cette fiction déclare « le vaccin va arriver ». On se doute, à ce moment là, que la production est validée par Big Pharma. Malheureusement, les incohérences réduisent à néant l’objectif vaccinal du projet.

La première incohérence est celle de la description de la maladie, qui est, selon le scénario, une maladie terrible face à laquelle personne n’est à l’abri. Visiblement les scénaristes n’ont jamais attrapé une grippe sévère. Moi si, et vous peut-être. Si cela est le cas, vous vous souvenez de ce que vous avez vécu : au moins 4 jours terrassés dans votre lit, avec une température qui se rapproche des 39,9° et qui ne commence à baisser qu’au 5ème jour. Si vous avez vécu cela, vous savez bien que vous n’aviez pas la force de faire une vidéo, ni même de vous déplacer. De fait, le film dans le film de la production E/M n’est pas crédible ou alors la covid-19 qui frappe le chef d’Etat de la fiction est moins grave qu’une grippe sévère. Bon, des lecteurs impertinents me répondront que cela est le cas puisque le taux de mortalité de la Covid-19 est en deçà du taux de mortalité d’une grippe sévère. Faisons silence sur cet argument scientifique qui plombe un peu plus le soap-opéra. Le personnage de la fiction nous dit ensuite que le fait qu’il soit testé positif, lui qui est si attentionné et surveillé, révèle la dangerosité du virus. Cette partie du scénario est comique quand, dans le même épisode de ce soap-opéra, le personnage nous indique avoir vu dans les dernières 48 heures plus de personnes que les Français en ont vu depuis mars 2020 ! Enfin, l’acteur indique faire l’objet d’une surveillance médicale quotidienne, ce qui est sans lien avec le réel, car dans le monde réel la seule surveillance médicale quotidienne est la boîte de Doliprane posée à côté du lit du vulgum pecus.

La deuxième grande incohérence et maladresse est de vouloir rendre le personnage principal proche du peuple en raison de ses malheurs. C’est connu, le peuple possède l’empathie qui a déserté les cerveaux des élites. Rien de tel pour se refaire une belle cote de popularité que de se présenter meurtri, affaibli et blessé par l’adversité. Oui mais voilà, si le personnage de cette fiction était réellement proche du peuple, il lui dévoilerait que des traitements existent contre la covid-19. On le savait depuis longtemps mais il y avait débat. Pendant longtemps, on a soutenu que le traitement contre la Covid-19 était une élucubration d’un druide sous-diplômé du Sud (mensonge énorme pour l'élucubration, les diplômes et le titre de druide). Après 165 études confirmant l’effet bénéfique de ce traitement, et après la décision du Conseil d’Etat italien, il est difficile de contester ce fait. C’est d’autant moins contestable que les reproches adressés à ce traitement peuvent tout autant, sinon plus, être adressés aux candidats vaccins qui ne disposent pas de 165 études positives et qui n’offrent aucune visibilité sur leurs effets secondaires à moyen et long termes. Mais cela ressort de la science et la science est sans intérêt pour la politique et la finance. Dans notre soap-opéra, le personnage solitaire ne parle d’aucun traitement et cela casse le projet de le rapprocher du peuple dont il voudrait le bien tout en lui cachant qu’il peut se soigner.

Enfin, ce qui dérange dans ce soap-opéra, c’est le placement abusif de produits : l’isolement, le gel hydro alcoolique, l’application covid-19 (l’acteur nous explique qu’il faut enregistrer le code de l’application au cas où le peuple n’aurait pas compris et qu’il faut appeler tous les cas contacts. Dans le scénario, le personnage a vu la moitié de la planète dans les 48 heures précédant son test positif !), les gestes barrières (pas trop avec le président égyptien), les tests et bien sûr, au final, le produit phare pour lequel cette indigeste production est faite : le vaccin.

« Personne n’est à l’abri du virus » nous dit le personnage de la fiction, c’est vrai et depuis la nuit des temps, mais surtout, personne n’est à l’abri de Macron, mais cela pourrait cesser en 2022 par le bulletin de vote et non par le vaccin !


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