Madame le Président ou Madame la Présidente ?

par Henry Moreigne
jeudi 9 octobre 2014

L'accrochage qui a opposé lundi soir dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, le député UMP Julien Aubert à la présidente de séance, la socialiste Sandrine Mazetier a de quoi laissé perplexe. Sur la base du règlement le bureau de l'Assemblée nationale qui impose de féminiser les fonctions exercées par des femmes dans l'hémicycle, la présidente de séance a verbalisé le parlementaire du Vaucluse qui sera privé, pendant un mois, de 1 378 euros, soit le quart de son indemnité.

Il est reproché à l'élu UMP de s'en être tenu aux règles de l'académie Française et non au règlement du Palais Bourbon envers duquel il aurait dû commencer ses propos par "madame la présidente" et non "madame le président".

L'escarmouche n'est pas que pagnolesque. Elle témoigne d'une dérive profonde de notre société. A juste titre, Julien Aubert se voit comme la victime d'une novlangue « idéologisée » par la gauche. « Il y a des gens qui considèrent que dire ‘madame le président' c'est faire insulte à la nature féminine, je ne le pense pas », se défend le parlementaire. « Ils veulent politiser le langage pour en faire une arme de réforme de la société. On veut me faire plier à l'idéologie », dénonce l'élu.

L'accusation n'est pas anodine au lendemain d'un week-end marqué par un soubresaut de la manif pour tous qui témoigne des convulsions qui traversent notre pays sur les questions de société.

La femme est-elle l'égal de l'homme ? Evidemment oui. Faut-il en déduire qu'il n'y a pas de différence entre les deux ? Evidemment non. Ce n'est pas être réactionnaire que de refuser les pressions de néo-féministes qui, sous couvert d'égalité, pèsent pour imposer l'idée d'un post-gendrisme et l'abolition du genre par la technologie.

Le chemin du féminisme cyborg est balisé d'étapes obligatoires : mariage pour tous, PMA, GPA. L'ouverture du mariage aux couples du même sexe a ouvert la boîte de Pandore de la filiation, c'est un fait. Les néo-féministes refusent les contraintes posées par la nature et comptent sur les technologies pour les contourner dans une démarche à la fois eugéniste, dogmatique et commerciale.

La PMA à grande échelle, marque le passage de l'aléatoire (naturel) au maîtrisé programmé. Le hasard n'a plus de place puisque dans un grand barnum commercial, les plus aisés auront désormais le choix du reproducteur et de l'embryon et donc du produit fini (sexe, couleurs des yeux...).

Faut-il voir là un progrès ou, une décadence de l'humanité ? Le secteur agricole, en avance de quelques décennies sur le sujet, nous permet d'avoir une vision de ce qui nous attend : sélection à outrance, privatisation des semences au profit de multinationales, production hors-sol, normalisation synonyme de fin de toute diversité, manipulations génétiques, clonages…

Pur délire que tout cela ? Tout est pourtant déjà écrit par le courant Transhumaniste dont Google est l'hébergeur et le financeur. C'est ce vrai débat qui doit être ouvert au-delà de la simple écume de savoir si on doit parler de madame le président ou de madame la présidente.


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