Manifestation parisienne : violences policières, les manifestants restent calmes

par yvesduc
lundi 19 janvier 2009

Samedi, des gaz lacrymogènes furent envoyés sur les manifestants pro-palestiniens place de l’Opéra à Paris, pour des raisons confuses. Les manifestants gardèrent leur calme.

La manifestation pro-palestinienne du samedi 17 janvier 2009, partie à 14h30 de la place du Châtelet, se termina dans une place de l’Opéra presque hermétiquement bouclée par des forces de l’ordre fermant ostensiblement chaque rue. Alors que la foule était calme, quelques instants après qu’un bruit de verre se fit entendre au nord de la place, des gaz lacrymogènes furent envoyés, provoquant le reflux précipité de manifestants pleurant et les yeux rougis. Le mouvement de foule m’emporta irrésistiblement au moment où les gaz m’atteignaient, tandis que l’orateur de la camionnette voisine répétait : « ne courez pas ! ne courez pas ! ».

Plus tard, j’interrogeai des manifestants afin de savoir ce qui avait pu justifier le recours aux gaz lacrymogènes. Un homme me dit que des jeunes avaient détérioré un Abribus, sans préciser si cela avait été intentionnel ou accidentel. Un autre homme se trouvant sur la plate-forme d’une camionnette au nord de la place me dit ne pas avoir compris car la foule était calme à ce moment-là. Le soir, le journal de France Inter (19h) parla de pierres envoyées sur les forces de l’ordre, mais cela contredit mon deuxième témoignage (sauf si ce dont parle France Inter a eu lieu plus tard). Mais qu’il y ait eu jet de pierres, dégradation (volontaire ou non) d’un Abribus ou autre, le principe de la punition collective ne me semble pas acceptable et l’intervention discrète de quelques policiers en civil aurait parfaitement réglé la situation.

Je peux témoigner en outre que les manifestants sont restés calmes et disciplinés, comme l’épisode du camion de pompier traversant le cortège le montra (place du Châtelet). Je peux témoigner également que l’orateur de la camionnette des partisans du Hamas (Abel Hakim du Collectif Sheikh Yassine) a lancé plusieurs appels appuyés à manifester dans le calme : « Nous sommes ici pour dénoncer la barbarie, pas pour [commettre] la barbarie. ». Je rend hommage au sang-froid de l’immense majorité des manifestants et au sens des responsabilités des orateurs.

Yves Ducourneau, le 17 janvier


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