« Manque de bol » ça ne va pas mieux en France
par Perceval
lundi 22 août 2016
L'Etat social (iste) est un tigre de papier
La France toute fière de son Etat providence et de son ex- modèle social pourrait en fait avoir enfanté un véritable tigre de papier, un Etat dispendieux, complexe, bureaucratique qui est devenu au fil du temps à la fois inefficace et impuissant à protéger mais aussi à accompagner ses habitants.
La France est devenue un pays toxique pour nombre de ses ressortissants, de ses résidents et même ses voisins et partenaires économiques
Même si l'on fait abstraction des récents attentats qui frappent notre pays (mais était-il normal que la France joue au gendarme dans le monde sans connaître les ressorts actuels de la géopolitique) on peut se demander si dépensant des sommes pharamineuses pour entretenir notre social et l'administration qui va avec nous n'aurions pas conçu et nourri un monstre qui nous dépasse et nous étouffe :
- une école qui n'instruit ni ne transmet plus guère mais s'est transformée en vaste garderie sociale
- une police et des forces de l'ordre qui comptent leur RTT les jours qui les séparent de lla retraite (plutôt que d'embaucher et de former d'ici 2 ans des forces de l'ordre supplémentaires il aurait été plus judicieux de repousser de 2 ou 3 ans l'âge de la retraite dans la police afin de disposer de forces expérimentées et déjà formées)
- une justice dépassée et toujours calée sur l'ancien régime comme on le constate avec l'affaire Jacqueline Sauvage
- une administration qui enserre le pays réel dans un faisceau de contraintes, de règlementations, d'obligations rendant la moindre démarche administrative pénible, longue et hasardeuse
- un personnel politique et des institutions travaillant à leur propre gloire et survie, construits après guerre et aujourd'hui en total décalage avec le pays réel, ses aspirations, son intelligence économique et ses capacités d'adaptation.
La France n'est plus un pays sûr, elle doute d'elle même et ne parvient pas à prendre une place dans le siècle nouveau (le président parle avec une naïveté déconcertante "d'un manque de bol")
Les solutions proposées par le personnel politique sont toutes hors d'âge
1) la Droite républicaine (un moindre mal) propose une adaptation polie d'un système économique et social qui va à vau-l'eau et qui ne tiendra plus très longtemps
2) la Gauche socialo-conservatrice (ou libérale ou écolo selon les saisons) propose de marier la chèvre et les choux avec son invention d'un socialisme de marché : on continue à s'endetter et à importer tout ce qu'on n'a plus les capacités (ni le courage) de produire.
Les socialistes sont d'abord des socio-conservateurs, des nostalgiques de Jaurès, de 1936 et de 1981 mais qui n'ont pas de solution pertinente pour le XXI ème siècle
2) l'Extrême Gauche quant à elle propose de fermer le pays et de planifier son économie alors que nulle part au monde depuis 1917 ces solutions n'ont produit le moindre résultat (cf le dernier exemple en date avec le Venezuela, pays le plus riche en pétrole au monde et où la population ne parvient plus à se nourrir et vit une guerre civile larvée)
3) l'Extrême droite enfin, via sa PME familiale des Le Pen, propose de marier le nationalisme (refermons le pays sur lui même, sortons de l'Euro, de l'Europe, des traités commerciaux et produisons pour nous et entre nous) et le sectarisme le tout mâtinée de démagogie sociale (les étrangers seraient la cause de tous nos maux, les Français s'ils retrouvaient leur souveraineté seraient à nouveau heureux et riches et le SMIC pourrait être augmenté de 50%..)
La France n'est plus assez éduquée pour comprendre le monde tel qu'il est, travailler et se développer au temps des réseaux
La France n'est plus un pays sûr, elle est en grave danger de dislocation, de désintégration économique et sociale parce que durant 40 ans :
- nous n'avons pas eu le courage de réformer sincèrement nos institutions (l'école en premier lieu)
- nous nous sommes accordés sans cesse des marges et avons repoussé des échéances inéluctables (la libération de l'initiative et la réduction de l'Etat à ses fonctions régaliennes)
Reculer pour ne jamais sauter le pas dans le siècle
Tout l'art de gouverner depuis les années 70 a consisté à retarder les choix économiques et sociaux qu'ont réalisé d'autres pays voisins (Suède, Allemagne, Canada, Angleterre).
Aujourd'hui le roi est nu, la France est l'homme malade de l'Europe (qui elle-même n'est pas en forme). Si nous prétendons encore rester dans la course (alors que certains prétendent déjà de déclarer forfait) il faudra que les Français cessent de demander à l'Etat de les faire vivre, de les éduquer, de les nourir, de les loger, de les soigner ou de leur apporter tout ce qu'ils ne veulent pas se donner la peine de produire ou de chercher par eux mêmes.
En politique il en est de même, ce ne sont pas les partis traditionnels (la bande des 7 désormais avec le FN, les écolo et l'extrême gauche) qui peuvent apporter un début de solution pour nos concitoyens mais bien la prise de conscience, dans les discours comme dans les actes, que pour apprendre, travailler, se soigner, se distraire tout repose désormais entre nos mains, loin d'un Etat incapable évidemment de tout faire et qui doit de ce fait être ramené à ses anciennes missions régaliennes (la défense, la justice, la police et la collecte de l'impôt).