Maréchal Sarkozy, le revoilà (hélas) !

par morice
mardi 24 avril 2012

Décidément, il ne changera jamais, le vichyste déguisé qui nous servi de président pendant cinq trop longues années. Son bling bling reproché, ce n'était qu'un vernis. Au dessous, il affichait déjà en 2007 un métal poisseux, dont étaient faites les effigies du maréchal. Vous vous souvenez du slogan de Nicolas Sarkozy, celui qui promettait de "ne pas mentir, de ne pas tromper, de ne pas trahir" ... comme j'avais déjà pu vous le dire à l'époque, c'était repris directement, mot à mot, d'une affiche de propagande pétainiste qui claironnait les mêmes choses. La plume du candidat, Henri Guaino, avait alors exhumé alors ce leit-motiv de campagne que le candidat s'était ausitôt efforcé de marteler à chaque fin de meeting : l'effet paternaliste jouant sur la fibre sensible étant alors assuré. Beaucoup s'étaient alors étonnés de cette résurgence nauséabonde. Cinq ans après, ça recommence pareil. L'homme est décidément incapable de changer, et il nous ressort les mêmes vieilles ficelles éculées et les mêmes slogans hérités du temps de Vichy.

Nicolas Sarkozy, vient de promettre de tenir meeting le 1er mai prochain, avec la façon provocatrice et dédaigneuse qu'il affecte (*), en ce jour symbolique dédié au combat des travailleurs du monde entier, obtenu de haute lutte, via des manifestations dont certaines avaient été marquées par des décès (à Chicago notamment). Nicolas Sarkozy, ce faisant, vient donc de refaire son Pétain. Car c'est le premier mai 1941 que celui-ci avait commis un hold-up de même nature en kidnappant la fête du travail à son seul profit personnel (Sarkozy espérant,lui détourner le même jour l'autre célébration traditionnelle, celle de la fête du Front National elle même conçue au départ, en 1988 (**) en opposition à la fête du travail). Pétain, rappelons-le, avait auparavant interdit les syndicats : un vieux rêve chez Sarkozy, sans aucun doute. Henri Guaino, bien aidé par Patrick Buisson, autre nostalgique de Vichy, qui aime tant les plaisirs aux temps de l'occupation, (***) vient aujourd'hui de redéplier sous nos yeux une autre affiche pétainiste, qui sonne étrangement prophétique avec cette décision de nostalgique véritables. Une affiche qui devient de fait emblématique de la campagne de 2012 de Nicolas Sarkozy, un homme qui se révèle engoncé depuis toujours dans un passé ignominieux pour la France. Une nouvelle fois, Nicolas Sarkozy en appelle au vichysme, à croire que chez lui cette période historique lui sert de modèle de référence depuis toujours. La honte ne l'étouffera décidément jamais...

Cette affiche la voici (à gauche). L'étonnant de l'histoire, c'est que le slogan qu'elle montrait alors sonne étrangement en ce mois d'avril 2012 : le "je tiens les promesses, même celle des autres", semble en effet constituer un appel direct au Front National. Historiquement en effet, l'analyse de cette affiche fait émerger les similitudes avec ce que souhaite faire le 1er mai prochain Nicolas Sarkozy : "dans l'excellent catalogue de l'exposition "Signes de la collaboration et de la résistance" ed. Autrement 2002, p. 52, il y a deux documents concernant ce slogan. Le n° 105 est l'affiche officielle pour le 1er mai, décrété fête officielle du régime, à cause de la Saint Philippe, et fête du travail chômée. Trois millions d'affiches célébrant le 1er mai sont placardées dans les deux zones (après autorisation allemande dans la zone nord). le propos "Je tiens mes promesses..." est une constante dans la propagande du régime jusqu'à l'occupation de la zone sud, en novembre 1942, on comprend pourquoi. Sur cette affiche de E.-M Pérot, on voit une poignée de main entre pétain et un ouvrier avec des cheminées d'usines à l'arrière plan et un immense "je tiens...." au premier plan et la francisque en haut". "Je tiens mes promesses" : exactement le propos de Nicolas Sarkozy en 2008... mais une phrase rarement entendue chez lui ces dernières semaines...

Les communistes, premiers visés et premiers interdits avec les syndicalistes, sous Pétain, ne s'y étaient pas trompés en détournant cette même affiche : "Le deuxième document, n° 106, est une affichette-tract du PCF à l'occasion justement du 1er mai 1941 qui détourne l'image de l'affiche officielle. L'ouvrier est enchaîné (tenu justement par Pétain), et des petites vignettes situées en dessous du slogan dénoncent pèle - mêle tous les bourreaux , en quelque sorte, de la classe ouvrière, ceux d'aujourd'hui et ceux d'hier. Voici quelques citations : Laval "Il n'y a plus de république", Raynaud "finie la semaine de 40 heures", Daladier "j'ai choisi ma (barré) votre route (?), Mussolini "L'Europe sera fasciste", Léon Blum "il faut faire la pause", Blum, Faure... "La place des communistes est en prison" etc... En haut à gauche le 1er mai (en grosses lettres) est qualifié de "journée imprescriptible de lutte et d'espérance du prolétariat en bataille pour sa libération suivant l'exemple donné par l'Union soviétique".

Comme le précise un post présentant les affiches de cette exposition tenue en 1990, "La guerre n'a pas encore commencé à l'Est, mais on voit bien quel est le message : les "autres" sont les socialistes et radicaux (traîtres de 1937 - 39) complices du fascisme, fossoyeurs de la classe ouvrière qui mène sa "bataille" (mais est-ce la même bataille que celle d'près le déclenchement de Barbarossa ?) de classe. Blum, Daladier, Laval, Mussolini : même combat ! Drôle de télescopage entre la propagande du régime de Vichy et le PCF qui sont daccord pour dénoncer, même si ce n'est pas sous le même angle, "l'ennemi commun" les radicaux et la SFIO. On revient au bon vieux "classe contre classe" d'avant le 6 février 36 par des procédés de propagande dignes des systèmes totalitaires". A cette époque, il est vrai aussi, Mélenchon n'existait pas pour réconcilier deux familles de gauche...

L'ombre du Maréchal qui avait pointé durant la campagne de 2007 était réapparue très vite pendant le règne de Nicolas Sarkozy. Le plus bel exemple en ayant été sa toute première séance de vœux à la nation, car ce soir-là, c’était à nouveau Guaino qui rédigeait, à coup sûr, tant le ton était le même que depuis toujours, chez lui, avec un Nicolas Sarkozy qui suivait le prompteur avec plus ou moins de bonheur (le rythme, visiblement, n’y était pas !). L’événement ayant été présenté comme une grande première, celle du direct, on s’était presque attendu à le voir se produire sur la scène du Lido ou des Folies Bergère, à suivre les circonvolutions "people" de notre homme ces derniers temps encore. Amère déception : pas de Bigard à l’horizon, pas de plumes ni de strass et encore moins de danseuses dénudées. On avait eu une lecture traditionnelle de discours, sans chaleur, sans aménité, comme on avait pu en entendre tout au long d’une campagne électorale que l’on croyait pourtant bien terminée. Il faut bien, en effet, et huit mois après, se rendre à l’évidence : notre président, même élu, cherchait toujours à se faire élire davantage encore, à n’en plus finir dirait-on. Et ce, avec toujours cette désagréable impression de déjà entendu. Non pas d’il y a quelques mois, mais d’un peu plus qu’un demi-siècle maintenant. Sarkozy lisait du Guaino, et Guaino écrivait encore du Pétain. Rien n’avait donc changé depuis des mois en cette douce France (pays de mon enfance), laminé aujourd'hui par cinq ans de naufrage politique conduisant à la réapparition d'idées extrémistes fort nauséabondes.

Le vœux de 2008, les premiers du genre, avaient été l'objet de ce même engouement pour le discours pétainiste. L’argumentaire et le champ lexical déployés ce soir-là faisaient en effet directement référence au discours du 17 juin 1940, celui où le Maréchal Pétain annonçait aux Français que la guerre était perdue. Etrange résonnance pour une France qui se voulait gagnante. Ce soir-là, dès la troisième phrase, notre président avait rappelé la présence des troupes à l’étranger, en particulier en Afghanistan. "Sûr de l’affection de notre admirable armée qui lutte, avec un héroïsme digne de ses longues traditions militaires, contre un ennemi supérieur en nombre et en armes"... avait dit Pétain, dès la deuxième phrase de son discours. Guaino, grand fan de l’épopée napoléonienne, possède à l'évidence une tendance innée à voir chez nos troufions les descendants directs des grognards conquérants (mais pas de ceux de la retraite de Russie !). Une fois ce rappel expédié, très vite, le propos du président s'était porté sur les personnes isolées qui allaient le rester ce soir là. Chez Pétain, cela donnait "je pense aux malheureux réfugiés qui, dans un dénuement extrême, sillonnent nos routes. Je leur exprime ma compassion et ma sollicitude". La même sollicitude, la même larme essuyée, la même compassion feinte pour s’assurer l’écoute des plus défavorisés. Soixante sept ans après, ça faisait toujours recette. Assez vite aussi, notre président parlait de "foi en son pays" et du "destin" qui "l’attend.." On sait quelles images évoquent le mot "foi" désormais à propos de notre président Bigardiste, mais bon, pour une fois nous lui avions laissé lui le bénéfice du... doute.

Lier un peu trop la foi au pays, c’est bien ce qu’on reprochait déjà à Nicolas Sarkozy, dès les premiers six mois d'exercice du pouvoir : or, là encore, ce soir-là, l’exemple était le même :"que tous les Français se groupent autour du Gouvernement que je préside pendant ces dures épreuves et fassent taire leur angoisse pour n’écouter que leur foi dans le destin de la Patrie," avait dit Pétain. Etrange consonance, étonnante résurgence de propos. On baignait dedans, la faute à Guaino, incorrigible pétainiste dans l’âme. Le sommet du discours de cette fin d’année, déjà vécu de la même façon lors de la campagne qui avait précédé, étant la reprise martelée du thème de la "confiance" en l’individu à la tête du pays, avec exactement les mêmes mots encore : ces "je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas" (que l'on peut entendre ici à 4'25 du début du discoursqui ont longtemps figuré sur les affiches de propagande pétainistes. Ce soir-là encore, ces mots sonnaient mal aux oreilles de ceux qui savaient ce qui se cachait derrière ces slogans amiteux.

Le "redressement" de la France que nous proposait alors Nicolas Sarkozy évoquait lui directement le discours du 11 octobre 1940, celui de "l’ordre nouveau". Un ordre nouveau "révolutionnaire" susceptible d’amener de tels changements que l’on pourrait évoquer pour le pays le terme de"renaissance... nationale". Un terme retrouvé par la fondation Giangiacomo Feltrinelli dans des écrits, ceux d’Angelo Tasca (à propos de ceux relevés chez Henri Moysset), qui insistaient sur la "décadence" qui a précédé. Or, lors des vœux de 2008 sans que le mot décadence ne soir utilisé, il semble bien qu’on aît un peu chargé la mule pour expliquer que les réformes attendues ne pouvaient se faire au pas de charge annoncé, tant il y avait à réformer parait-il. Alors autant évoquer un horizon plus large et surtout plus flou, ce qu'avait fait sans hésiter notre bon président : "Notre vieux monde a besoin d’une nouvelle Renaissance. Eh bien que la France soit l’âme de cette Renaissance !" En fait de Renaissance, nous voilà tombés dans la crise, sinon revenus au Moyen-Age de la vie politique française.

Chez Pétain, travailler plus dans un pays qui renaîssaitt de ses cendres (socialo-communistes !) impliquait de fait une nouvelle hiérarchie sociale : "le régime nouveau sera une hiérarchie sociale. Il ne reposera plus sur l’idée fausse de l’égalité naturelle des hommes, mais sur l’idée nécessaire de l’égalité des « chances » données à tous les Français de prouver leur aptitude à « servir ». Jusqu’ici, selon Pétain, ça ne pouvait se faire en raison des blocages de société, à savoir essentiellement selon lui l’arrivée des acquis sociaux de 1936 : "Je sais votre exaspération quand vous voulez entreprendre ou quand vous voulez travailler davantage et que vous avez le sentiment que tout est fait pour vous en empêcher" dit à sa place notre bon président, à savoir encore une fois étrangement les mêmes propos. Le "tout est fait" évoquait en filigrane seulement ceux qui "bloquaient" ceux qui voulaient travailler davantage : le soir où l’on s'attendait à entendre un discours consensuel, un président français règlait ses comptes avec ces satanés syndicalistes qui lui avaient mis des bâtons dans les roues les mois qui précédaient. Cette démarche était plus que regrettable : en 1940, aussi, on s’en est pris de la même façon aux travailleurs.

On a beau parler après, dans ce discours sidérant des voeux annuels, de "nation", le mal était fait : Nicolas Sarkozy, élu sur une division du pays, restait l’homme des divisions et non de la réconciliation véritable des idéaux. "Seuls le travail et le talent deviendront le fondement de la hiérarchie française. Aucun préjugé défavorable n’atteindra un Français du fait de ses origines sociales, à la seule condition qu’il s’intègre dans la France nouvelle et qu’il lui apporte un concours sans réserve". Non, cette phrase-là n’était pas signée Brice Hortefeux, mais bel et bien de notre bien aimé Maréchal. Qui s’en prenait à 36 comme d’autres aujourd’hui aux 35 heures : "On ne peut faire disparaître la lutte des classes, fatale à la nation, qu’en faisant disparaître les causes qui ont formé ces classes, qui les ont dressées les unes contre les autres". Chez Nicolas Sarkozy, cela devient paradoxalement le soir de ses premiers vœux à la nation la revendication d’un "aménagement" simple de la volonté capitaliste classique... avec la phrase sybilline consistant à vouloir "moraliser le capitalisme financier". En fait de moralisation, on a eu depuis Goldman Sachs, ses dirigeants "grands banquiers" et les subprimes, qui ont entraîné la chute complète de pays avec leurs emprunts pourris appelés élégamment "toxiques". "Malsain et desctructeur" a fini par dire en mars dernier un de ses anciens dirigeants.

S’il s’agîssait de moraliser l’usage qu'avait fait un président des subsides que lui avaient accordé certains grands patrons pour disposer de matériels de transport onéreux, la phrase aurait pu prêter à sourire, malheureusement ce n’est pas exactement le cas. Chez Pétain, une fois encore, on tenait mot pour mot le même discours :"Devant la faillite universelle de l’économie libérale, presque tous les peuples se sont engagés dans la voie d’une économie nouvelle. Nous devons nous y engager à notre tour et, par notre énergie et notre foi, regagner le temps perdu". Une notion de temps partagée de la même façon ce soir-là par un Nicolas Sarkozy ayant indiqué vouloir poursuivre une politique de "changement profond" pour combler le "retard" important pris. Une "tâche immense tant la France a pris de retard sur la marche du monde" avait-il conclu, un peu agacé par un prompteur défilant trop vite à son goût.  "Ce que j'ai dit, je le ferai", avait-il dit.. au milieu de son discours. Le faire en douceur, annonçait-il (Chez Mittal, à Gandrange, on a apprécié !)."Je ne crois pas à la brutalité comme méthode de gouvernement, je crois que mon rôle, c'est de convaincre et de rassembler, non de heurter et de diviser, c'est ce à quoi je me suis efforcé dans le respect de tous" avait il alors martelé. Sa visite au pape, l'affaire des roms, son comportement de plouc constant à l'étranger allaient quelques mois plus tard fortement relativiser l'image du Maréchal rassembleur à la grande et large stature. Lors de son discours il avait aussi affirmé "je vous dois la vérité , je vous la dirai toujours, je ne m'autoriserai aucune hypocrisie"... depuis l'affaire Woerth, celle de Béttencourt, de Bazire et de Gaubert ou de Takkiedine, et les tripatouillages en Libye, le propos paraît présomptueux.

Cinq ans après, le prompteur du temps défile toujours aussi vite, et le pétainiste caché au fond de lui est à nouveau de retour. Les 1er et 2 mars 1941 Pétain visitait le Velay et posait dans une plaquette toute à sa gloire. Pour y déclarer : "Ouvriers, mes amis, n’écoutez plus les démagogues. Ils vous ont fait trop de mal. Ils vous ont nourris d’illusion. Ils vous ont tout promis. Souvenez-vous de leur formule : " le pain, la paix, la liberté ". Vous avez eu la misère, la guerre et la défaite. Pendant des années, ils ont injurié et affaibli la patrie, exaspéré les haines, mais ils n’ont rien fait d’efficace pour améliorer la condition des travailleurs, parce que, vivant de leur révolte, ils avaient intérêt à encourager ses causes". Sarkozy, qui s'est lui aussi rendu au même endroit récemment, sur les traces de Pétain, à dû y préparer un discours similaire draguant le monde ouvrier, dont il nous gratifiera ce 1er mai prochain, pour sûr. La ville avait été complètement bouclée pour sa venue, pour 300 pékins convoqués exprès sur place. "Comme Nicolas Sarkozy, Pétain avait lui aussi monté les escaliers de la cathédrale avec l’évêque du Puy. On a l’habitude de dire que l’histoire se répète deux fois , en drame et en farce. La visite de Sarkozy, c’est la farce, heureusement…" notait un posteur subtil. Sarkozy délivrera ce jour-là un message... surréaliste : "la chrétienté nous a laissé un magnifique héritage de civilisation et de culture : les présidents d'une République laïque. Je peux dire cela, parce que c'est la vérité. Je ne fais pas de prosélytisme, je regarde simplement l'Histoire de notre pays", dira-t-il, sans se rendre compte d'un sens de l'histoire digne du non-sens des Monty Python. Une envolée de Guaino non contrôlée, et on vous fabrique vite fait un sketch hilarant, celui de la chrétienté enfantant la laïcité.

Lors d'un meeting, le voilà qui se lançait dans un "aidez-moi" évoquant le "soyez à mes côtés" des plaquettes de propagande du Maréchal. Ces cinq années laisseront un goût amer de machine à remonter le temps : 2007 avait dès le début un goût prononcé de 1940. Cinq années ont passé, et l'horloge du temps sarkorzien est restée bloquée à la même époque. 

C'est un "vrai travail", sans doute, aussi, que de se faire dévorer...


PS : "C'est la Loi du 12 avril 1941, article 1, qui a consacré le 1er mai, jour de la Saint-Philippe, "Fête du Travail et de la Concorde sociale" : Ce jour sera chômé sans qu'il en résulte une diminution de salaire. dans le cas où le travail ne pourrait être interrompu, les travailleurs bénéficieront d'une indemnité compensatrice à la charge de l'employeur. »

(*) Nicolas Sarkozy a annoncé lundi qu'il organiserait le 1er mai un "très grand rassemblement" autour du "vrai travail", au lendemain du premier tour de la présidentielle où il t arrivé en deuxième position derrière François Hollande"Le 1er mai, nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille", a déclaré M. Sarkozy à la presse. "Il y aura un très grand rassemblement le 1er mai autour du travail, et on défendra nous vraiment le travail. Pas le statut, le travail", a insisté le président sortant et candidat UMP. Selon son état-major de campagne, ce rassemblement, programmé le même jour que les traditionnelles manifestations organisées par les syndicats pour la fête du travail, aura lieu à Paris sur le Champ-de-Mars. Depuis le début de sa campagne, Nicolas Sarkozy défend la "valeur travail" par opposition à "l'assistanat" et dénonce les "corps intermédiaires". Il s'en est pris à plusieurs reprises à la CGT et à la CFDT, qu'il a accusées de "faire de la politique" plutôt que de "défendre les intérêts des salariés".

(**) Jean-Marie Le Pen récupère Jeanne d'Arc en 1988 En 1988, Jean-Marie Le Pen réalise une percée historique en obtenant 14,4% des voix. Pour peser sur le second tour et faire une démonstration de force, il décida d'organiser une grande manifestation le 1er mai 1988. Pour justifier cette manifestation, il présenta ce regroupement comme la célébration de la "fête du travail et de Jeanne d'Arc". Le leader d'extrême droite connaissait ses classiques et a donc récupéré le mythe de Jeanne d'Arc pour en faire un symbole de la patrie, l'incarnation de la résistance contre l'étranger quitte à dénaturer complètement le personnage historique puisque les historiens ont démontré que si Jeanne d'Arc a effectivement dirigé des troupes françaises contre les Anglais, il y avait également dans son armée des Ecossais, des Gascons, des Espagnols, des Lombards, des Piémontais et bien d'autres nationalités encore. L'image de la nation française contre l'envahisseur étranger ne tient donc pas historiquement. 

Pourquoi le 1er mai ? Les fêtes de Jeanne d'Arc ont lieu chaque année à Orléans le 8 mai puisque c'est le 8 mai 1429 qu'elle a délivré la ville des Anglais. L'Eglise catholique, qui a béatifié Jeanne d'Arc en 1909, fête la Sainte Jeanne d'Arc le 30 mai ou le dernier dimanche de mai. Alors pourquoi Le Pen a-t-il choisi le 1er mai ? Ce choix répond tout simplement à des considérations purement politiques : il souhaitait récupérer le mythe et avoir la plus large audience possible, c'est la raison pour laquelle il organisa la première manifestation le 1er mai 1988, c'est-à-dire entre les deux tours de l'élection présidentielle. En toute logique, il aurait du commémorer Jeanne d'Arc le 8 mai, mais cela tombait après le deuxième tour de l'élection présidentielle. Et voilà comment l'extrême droite a instauré son traditionnel défilé en l'honneur de Jeanne d'Arc chaque 1er mai en dénaturant le mythe de la Pucelle d'Orléans".

(***) Buisson, et ses fantasmes : "Il revient lourdement tout au long de ses deux volumes sur la thèse que la France est en 1939 est une nation féminine, ses mâles ayant été dévirilisés (sous entendu par le Front populaire), qui s’est donnée à l’occupant d’où l’importance de la collaboration horizontale. Puis la sauvagerie de l’épuration, frappant avec plus de rigueur la collaboration sexuelle que tout les autres actes d’intelligence avec l’ ennemi qui s’expliquerait par la revanche des mâles frustrés...Dans la dernière partie de l’ouvrage assez curieusement intitulé pour un essai, épilogue, Buisson se livre à une dense analyse assez ébouriffante et brillante de l’état de la virilité en France de 1940 à nos jours. Pour cela il n’hésite pas à en appeler à Lacan, Elisabeth Badinter, Philippe Muray, les situationnistes et j’en passe... Le bougre n’est pas timide question références".

"L’homosexualité se taille une part raisonnable dans l’évocation par Buisson de la sexualité durant ces sombres années. Elle est traitée principalement en deux chapitres, le découpages du sujet, comme des autres est discutable, “Beauté du mâle, beauté du mal” pour le premier tome et la “florissante église de la pédérastie” dans le second. Reconnaissons que Patrick Buisson a un certain sens du titre. Mais l’exercice compilatoire pour l’homosexualité montre ses limites. Le problème pour un ouvrage de seconde main est crucial lorsqu’il n’y a pas, ou peu de première main. L’auteur tourne autour d’une demi douzaine d’ouvrages dont il malaxe et remalaxe la matière que seraient ces chapitres sans la correspondance Henry de Montherlant / Roger Peyrefitte (éditions Robert Laffont, 1983) établie par Pierre Sipriot que Buisson ne cite pas une seule fois ! Sans mésestimer les talents conjugués de Montherlant et de Peyrefitte en la matière, ils ne représentaient tout de même pas à eux deux toute la pédérastie française."

A noter aussi "sur une idée de Patrick Buisson" le documentaire d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle "Amour et Sexe sous l'occupation"...


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