Marine Le Pen face à l’insupportable Aphatie

par Jean Lannes
mardi 1er mars 2011

Pour ce mardi 1er mars, Marine Le Pen était l’invitée politique de RTL. L’occasion pour Jean-Michel Aphatie de dévoiler avec magnificence toute l’ampleur sa collaboration au système sarko-mondialiste actuellement en vigueur dans notre pays.

1. Décrédibilisation par la légitimité gouvernementale

Après une réaction rapide sur la démission forcée de Michelle Alliot-Marie, jugée « juste » par la présidente du Front National, et une question sur la crédibilité des sondages qui la voient grimper en flèche, notre grand éditocrate national commence son numéro de décrédibilisation par la diffusion d’une attaque d’Alain Juppé, nouveau Ministre des affaires étrangères, « atterré par son discours ». « Vous voyez, Alain Juppé n’est pas tendre avec vous » conclut Aphatie avec les manières d’un enfant qui se cache derrière son papa.

Il n’en fallait pas plus pour provoquer une réponse coup pour coup, bien plus argumentée cette fois : « Je n’ai pas de leçons d’économie à recevoir de monsieur Juppé qui est probablement le Premier Ministre qui a réussi à mettre le plus de français dans la rue, et son gouvernement s’est fait jeté par les français. Par conséquent, en matière de brutalité sociale il peut me donner des leçons, mais en matière d’économie, je ne pense pas ».

2. Défense ouverte de la réforme des retraites

Ni une ni deux, l’insupportable intervieweur de RTL se précipite à la défense de son bon gouvernement : « ça ne veut pas dire que les réformes qu’il présentait étaient mauvaises, ça veut dire qu’elles ont été refusées un moment. La réforme de retraites, voyez, 15 ans après on y est encore ». Comprenez ici : ces réformes sont justes, les français qui la rejettent sont des imbéciles ignorants.

D’ailleurs, ce dernier ne se fait pas attendre pour récidiver face aux relances de Marine Le Pen. « Elle n’est pas acceptée mais vous croyez qu’il ne faut pas la faire ? » balance-t-il, sûr de lui. « Non je pense que c’était une erreur majeure » lui répondra la candidate pour 2012.



3. Compassionnel et bien-pensance

Le plus déplorable est à venir. Faisant référence aux déclarations de son interlocutrice concernant sa crainte des vagues migratoires provoquées par les révolutions du Maghreb, ainsi que son désir d’y remédier en les repoussant, le journaliste joue la carte du compassionnel bien-pensant : « des êtres-humains, sur des braquas et qui sont en danger, il faut le repousser dans les eaux internationales au risque qu’ils se noient ? ».

Quoi de plus lâche que cette question ? Comme si le fait de répondre à une situation de crise par des mesures de préservation du territoire national et de ses citoyens, comme le prévoit l’article 2.2 de Schengen, était un acte ignoble, inhumain. « Ca c’est la manière de faire en politique actuellement. On tombe immédiatement dans le compassionnel. On peut parfaitement repousser des bateaux dans les eaux internationales humainement. (…) Tout de suite vous tombez dans l’excès et la caricature » lui répondra Marine Le Pen.

Car dans l’esprit de Jean-Michel Aphatie, repousser des centaines de bateaux de migrants signifie déployer un front de navire de guerre et faire tirer le canon sur tout ce qui approche. Ne se rend-t-il pas compte que la misère de ces gens ne sera pas guérie une fois notre territoire foulé ? Et que ce sont les français, au final, qui payeront le prix de cette immigration déjà extrêmement importante ? Une immigration voulue par le grand patronat pour jouer à la baisse sur les salaires, et monter les gens de la France d’en bas les uns comme les autres (horizontalisation des luttes). Tout ceci en se moquant pas mal des conditions de vie des arrivants. La voilà la réalité que les gens comme Aphatie refusent de voir, par bien-pensance ou par collaboration pure et simple.

« S’il faut aider un certain nombre de pays pour fixer les populations dans leur pays d’origine, c’est là-bas qu’il faut le faire ». Rien à ajouter.

4. Diabolisation

Ceci fait, place à la petite phrase, à l’air innocent mais bien subjectif, dans un but unique de diabolisation : « La campagne électorale de 2012 va nous permettre de mieux vous connaître, et avec des phrases comme ça on va se dire que vous manquez d’humanité peut-être ». Quelle objectivité, quelle neutralité ! De qui parle-t-il derrière ce « on » ? Des français ? Ou des clercs soumis tels que lui ? « Non je crois qu’on va dire que je suis la seule à avoir le courage de prendre les décisions nécessaires pour sauvegarder les intérêts de la France et des Français » lui rétorquera la présidente frontiste.

5. Déconsidération de toute option non-UMPS

Pour finir, après quelques allusions laissant croire à un népotisme dangereux au FN, le chroniqueur du Grand Journal (c’est pour vous dire…) va se laisser aller à une déconsidération totale des projets de son invitée. « L’objectif c’est quoi ? » lance-t-il benoitement. « Etre au second tour puis de gagner l’élection présidentielle » répond logiquement Marine Le Pen. Remarque de conclusion d’Aphatie : « Ben voyons… (rires) ».

Une interview insupportable, animé par un soi-disant éditorialiste, en réalité entièrement soumis au système et n’attendant qu’une chose : la victoire de Sarkozy ou DSK pour 2012. Rien de mieux pour favoriser et entretenir le bipartisme que nous subissons et qui nous a, notamment, été imposé par une certaines soumission des clercs. Ceci explique cela…

Chris Lefebvre (blog)

 


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