Mécanique de l’imposture ; le N’importe Quoi comme étendard de foule ébahie

par Piere CHALORY
lundi 4 mars 2013

Savez vous que les nouvelles voitures ne possèdent plus de roue de secours ?

Sur certains modèles c'est en option. Si vous crevez à la campagne, c'est la dépanneuse ou le stop. En ville ; la dépanneuse ou la dépanneuse. Ainsi en serez vous quitte pour engraisser les remorqueurs autorisés. Vous direz justement que cela ne revêt pas capitale importance.

Beppe Grillo & Coluche dans le Fou de Guerre, de Dino Risi

 

C'est comme ça. Pas la peine de se formaliser ni se suicider. Tout n'est qu'imposture ici. C'est un fait. Prouvé par les jours qui s'annoncent couverts de gris.

Car il semblerait que ce pseudo progrès soit juste un slogan vantant le ridicule nouvel avantage au détriment de ce qui était mieux avant.

L'Europe ?

De sombres intérêts engouffrant les lumières du siècle nouveau, le progressisme n'est il pas une arriération grimée futuriste ?

Autant en emporte le sens. Tout s'effondre et se délite à nos yeux troubles.

Un mal chasse l'autre dit-on. Un bien aussi. Une évidence démodée, un dogme esthétique. Tel un chapeau sur la tête de l'homme du siècle dernier. Luxe devenu inutile par changement de convention à caractère modes & tendances.

Dire n'importe quoi de façon raisonnée à titre personnel, dans ma tête résonne. Ou plutôt dégage une signification réelle à travers une phrase semblant niaise voire incompréhensible. Tout étant relatif et surtout éphémère, et soumis à l'efficience de notre mémoire vive.

Progrès à l'envers. Duel générationnel Éternel. Exit tranquillité, homme robot. Cela ne date pas d'hier dit la fermière, ni d'avant hier renchérit mon défunt grand père.

Maintenant, sachez le : plus de roue de secours dans les voitures neuves. Plus de boeuf dans les lasagnes. Plus d'idées. Plus de haine.

Moins de haine ? Moins d'idées ? Moins de boeuf dans les lasagnes ? Moins de roues de secours ?

Vous voyez ? Même les mots n'ont pas de sens. Plus ou moins c'est la même chose. Comme ébauchées par sophisme intuitif, nombres de phrases égrenées avec un sens apparent ne sont formulées que pour tromper le monde.

Faites en l'expérience. Dans une conversation quelle qu'elle soit, dites n'importe quoi, une stupidité, un contre sens de manière convaincue, l'air décidé. Vous trouverez toujours un crétin d'accord avec vous.

L'apparence est plus importante que tout pour les mous.

Hélas même l'homme le plus intelligent de la planète est condamné à dire n'importe quoi.

Ce que dit l'un est contredit par l'expérience de l'autre, laquelle ne sert qu'une fois. Tant que l''homme'' n'a pas subi l'avanie il ne l'admet pas.

Les théories ''géniales'' en leur temps s'effondrent les unes après les autres. Victimes entre autre de l'avance technologique permettant de concrétiser des expériences inimaginables auparavant. Expériences qui démontrèrent naguère la stupidité et l'arrogance des inventeurs de la terre plate et située au centre de l'Univers.

Les choses ont bien évolué depuis Galilée, mais le raisonnement est toujours le même. Le dogme scientiste est plus fort que jamais. Nous savons que, viennent nous dire des ahuris certifiés France télévision, dont l'ignorance éclate un peu plus tard au grand jour.

Autant dire n'importe quoi avant et après, sur le fond et sur la forme. Revendiquons et affichons fièrement notre vanité sémantique.

Mort au Big Bang.

L'homme anthropomorphise jusqu'à l'infini, qu'il est incapable de concevoir. Pour lui, tout a un début et une fin, comme lui. C'est ça le ''Big-Bang''

Oui il faut le savoir ; le Tout et le Rien sont le même décomposé personnage inhérent à notre oligophrénie authentique. Notre aurore dualiste encombrée dès l'aube par un orienté vers le nul, le ressenti par le manque.

Unité où Es-Tu ?

Paradoxalement, le Véritable N'Importe Quoi est tout sauf n'importe quoi !

C'est l'aventure au coin de la rue, l'expérience ratée qui débouche sur une découverte fondamentale, le plat miraculeux au goût nouveau. La Pomme de Newton. La Baignoire de Pythagore.

Il faut tenter quelque chose. N'importe quoi !

Distinguons d'abord le vrai du faux n'importe quoi. Disons et faisons n'importe quoi, mais volontairement.

Plutôt que se vautrer dans une inexistence supposée intelligente mais dénuée de sens. Routinière, larvaire & tributaire d'une insanité adamique* qui se bat toute seule avec l'énergie du militant pour conserver son importance apparente.

*état de l'homme commun abruti par l'ego

 

Cessons de résonner comme des carillons télés martelés.

Se rend-on bien compte de l'absurdité de la ''dette'' ? Agences de ''notation'' ? d' ''états'' ? aux ordres de ''banques'' ?

N'importe quoi.

Médias super-menteurs payés par les mêmes. Politiciens hameçonneurs de foules maboules. Experts à l'envers. Économistes fumistes. Sbires qui pérennisent cette boue qui nous enlise. Émotion commerciale.

Ou rêve devenu réalité par la force du Vrai n'importe quoi, petit grain de sable suffisant à caramboler l'incroyable forfaiture qui nous entoure.

Beppe Grillo, petit grillon sympathique, polémiste populiste, continue donc à dire n'importe quoi, les gens sérieux ne le sont pas.

Coluche joua son dernier rôle avec toi ; le Fou de Guerre de Dino Risi, c'était lui. Il serait fier de toi. Mais lui n'a pas eu l'augure d'aller aussi loin dans la bouffonnerie.

La France n'est pas l'Italie.

Heureusement, le chaos semble s'immiscer partout. Le story telling millénaire entretenu par cette naïveté détenue par les possédants et les possédés, mêmes imbéciles en opposition de phase.

Candeur egotique qui les pousse à enfermer leur rêve dans un sac d'or, un bout de Graal qu'ils n'atteindrons jamais, aussi insatiables dans la richesse que dans la pauvreté.

Mais voici que la boucle se boucle. L'augmentation exponentielle de la pseudo dette des états vendus aux banquiers fait que ceux ci ne contrôlent plus rien. Les maquignons huissiers qui tiennent les leviers de commandes de l'''économie'' mondiale commencent à se dévorer entre eux.

Jusque là, ces prédateurs pouvaient croire leur système éternel. Comme si leur argent factice fruit de l'escroquerie pyramidale était Dieu.

Il suffisait d'un restyling superficiel pour prolonger le veau d'or malade. Mais aujourd'hui il est en fin de vie. La technique destructive de valeurs humaines a ses limites. Rien n'y fera, il va falloir changer la donne les gars.

Le grabuge est partout ; familial, religieux, politique, sectaire, vestimentaire. Les oripeaux ou les déguisements sociaux, les jeux de rôles censés nous assimiler, nous lier, nous identifier à une caste sociale brûleront tous un jour dans un autodafé spontané.

Chaud devant.

 


Lire l'article complet, et les commentaires