Médias, presse, TV : l’étau se resserre...

par sisyphe
samedi 19 juillet 2008

Bientôt pire que Berlusconi et Poutine réunis.
Les médias en France sont l’objet d’une attaque sans précédent du pouvoir pour une mise au pas définitive.
Et quand on dit pouvoir, il s’agit plus précisément du chef de l’état en personne : Nicolas Sarkozy.
D’ici la fin de l’année, la liberté de la presse, de la télé, des médias, instituts de sondage, ne sera plus qu’un lointain souvenir.

Non content d’exercer, déjà, un contrôle absolu sur les plus grands groupes de presse :

le groupe Lagardere : Editions et livres Hachette, (premier éditeur de presse magazine au monde avec plus de 200 titres : Paris Match, Le Journal du Dimanche, etc...)
les radios Europe 1, Virgin Radio, Virgin 17, Hachette Filipacchi Médias, MCM, RFM, ...

le groupe Dassault (Socpresse : Le Figaro plus une grande partie de la Presse Quotidienne Régionale

le groupe Bouygues : le groupe Bolloré :
rentre en 2004 dans le groupe publicitaire Havas pour en détenir en 2007, 31%. Le groupe va acquérir 40% de la SFP[3], lancer, en mars 2005, Direct 8, une chaîne de télévision sur la TNT. Le groupe s’est lancé aussi dans la presse gratuite avec Direct Soir puis, en 2007, Matin Plus, en coopération avec le journal Le Monde. Le groupe a acquis 40% de l’institut de sondages CSA[] et a remporté, avec sa filiale Bolloré telecom, détenue à 90% par le groupe Boloré et à 10% par Hub Télécom, à l’issu d’un appel à candidature lancé le 6 août 2005, douze licences régionales WIMAX[5] le 7 juillet 2006.
et qui vient d’acquérir les 60% restants de l’institut de sondage CSA,

le voici qui se tourne maintenant vers François Pinault, directeur du Point, alors qu’on vient d’apprendre (la dépèche est datée du 19/072008), que le président de la République lui-même vient de demander la tête de son directeur : Franz Olivier Giesbert (pourtant pas réputé pour être un homme d’opposition au(x) pouvoir(s)), pour la politique éditoriale du journal, qu’il ne trouve (sic) "pas assez sarkozyste" (resic)

comme il avait obtenu, de la part de Lagardere, la tête d’Alain Genestar, coupable d’avoir laissé une "une" de Paris Match, avec Cecilia et son futur mari à New York.

On connait, par ailleurs, la décision unilatérale du chef de l’état, profitant de la réorganisation du service public de télévision, de nommer, directement le futur président de France-Television, puis, cerise sur le gâteau (on l’apprend aujourd’hui), également celui de Radio-France (tant qu’on y est, comme dit Madame Albanel)

La boucle est bouclée.

Presse régionale, les 4/5° de la Presse nationale, Presse gratuite, Radios privées, Radio publique, Chaines privées (TF1 et ses filiales, Direct 8, à qui il vient de faire les cadeaux que l’on sait ), chaines publiques, (lire ici la lettre ouverte des responsables de programmes) désormais Instituts de sondage ; la main d’acier du pouvoir sarkozyen se referme sur tous les médias, entraînant une soumission absolue de tous les réseaux d’information aux ordres et à la ligne fixée par le chef de l’état en personne.

On notera, juste en exergue, et comme en dégât collatéral, l’exclusion de Siné par le sioniste directeur de Charlie Hebdo : Philippe Val, pour une phrase, ô coïncidence, qui visait le fils du chef de l’Elysée ; la chape de plomb du pouvoir le plus autocratique que la France ait connu depuis l’instauration de la République, s’abat sur la France juilletiste en semi-vacances....

Le 23 juillet, ayant battu le rappel, et exercé toutes les pressions imaginables auprès de tous les sénateurs et députés possibles, le Kondukator va essayer de faire voter sa révision de la constitution, dont l’objet essentiel est, comme le note l’excellent et vigilant Robert Badinter, est de renforcer l’aspect monocratique du pouvoir, et la pérennisation du Sénat comme chambre définitivement détenue par la droite, empêchant toute alternance démocratique.

Tout est en place pour que ne s’exprime plus, dans notre République, devenue bananière (y a bon), que la voix de son maître.

Comme la main invisible du marché pour la plus grande partie des citoyens du monde, celle de l’état sarkozyen se resserre pour étrangler la pluralité de l’information en France.

Le net est (encore) le dernier bastion de la liberté d’expression (bien que Nicolas Princen, l’oeil sarkozyen, y veille) : il n’est, hélas, pas la source d’information de la grande majorité des français, des tv-addicts, des lecteurs de la presse gratuite ou/et aux ordres.

Devant cette attaque sans précédent de la liberté de la presse, des médias, d’expression, dans notre pays, il est plus que temps, pour les citoyens, toutes tendances confondues, d’entreprendre les actions nécessaires à la défense de leurs droits et de leurs libertés.

Pour ce qui concerne, notamment, la Radio et le Télévision publiques, il est plus qu’urgent de rappeler que ce sont des organismes d’ETAT ; payés par TOUS LES FRANCAIS, toutes tendances politiques confondues, dont le pouvoir (transitoire) n’est que le gestionnaire, et que cette gestion doit se faire en vue de l’intérêt public, et non confisquée et mise à son service par un clan de prévaricateurs partisans.

Défendons nos droits et nos libertés.

Mobilisation contre les privatisateurs de la France : que la rentrée soit celle de la voix du peuple français, et de sa juste rébellion contre l’oppression qui se mêt en place.

p.s. : sinon, quelques chiffres qui viennent de tomber, juste comme ça, en passant :
La France métropolitaine comptait, en 2006, 7,9 millions de pauvres, soit 13,2 % de la population dont le niveau de vie est "inférieur à 880 euros par mois", alors que le revenu médian est de 1 470 euros par mois (17 600 euros par an), selon une étude de l’Insee publiée vendredi 18 juillet. Cette étude s’appuie sur les déclarations fiscales et exclut les personnes sans domicile.

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