Mélenchon, ce populiste heureux

par Mathieu Soliveres
jeudi 2 décembre 2010

Ah Jean-Luc, sacré Jean-Luc, pas une semaine ne se passe ou presque sans que le joyeux trublion de la gauche de la gauche ne puisse s’empêcher de s’attirer l’attention des médias, c’est plus fort que lui !

Et pourtant, les médias ou plus précisément les journalistes, il ne les porte pas franchement dans son coeur. Pas tous bien sûr, il fut d’ailleurs lui-même journaliste dans sa jeunesse. Non, non, Jean-Luc il préfère se payer les têtes d’affiches, les têtes de gondoles, les stars des JT histoire de provoquer des cris d’orfraie dans l’opinion et de s’attirer la sympathie des militants de gauche dure qui vomissent sur les grands médias capitalistes.

Et Jean-Luc, il sait y faire ! Pujadas traité de "salaud" et de "laquais" du pouvoir, Laurence Ferrari de "perruche illettrée" qui gagnerait un million d’euros par an "pour lire un prompteur en corps 72". Et Jean-Luc d’ajouter que s’il arrivait au pouvoir, il lui prélèverait 700 000 euros d’impôt annuel, foi de révolutionnaire ! Jean-Marc Sylvestre est quant à lui accusé de faire du "catéchisme libéral" qu’il assimile à de la "propagande" et Arlette Chabot qui est "nulle", "bordélique" et fait "le singe en faisant des grimaces" dans ses émissions "peut aller au diable" ! Rajoutez à cela la vidéo dans laquelle il traite un étudiant en journalisme de "petite cervelle" et vous avez presque fait le tour de cette "sale corporation voyeuriste".

Les politiques aussi ont le droit à leurs petits florilèges d’insultes et autres amabilités en tous genres, car Jean-Luc pense à tout le monde !

S’il sait faire dans la finesse, Jean-Luc Mélenchon n’est pas fou pour autant, et comment ! Avec de belles tournées des plateaux télévisés avec petits accrochages au service de sa notoriété, tout est fait pour le faire grimper dans les sondages et ça marche plutôt pas mal. Avec 7% d’intentions de vote pour 2012, Jean-Luc est en passe de remplacer Olivier Besancenot dans le rôle de l’idiot utile du sarkozysme.

Après avoir bien profité de son étiquette PS pour siéger sous les ors de la République, il se contente désormais d’un modeste poste de député européen et profite de cette tribune pour faire résonner ses accents populistes à Strasbourg ! Que demandez de plus à part des colleurs d’affiches à la solde du patron qui collent un peu partout le long des cortèges l’affiche-promo de son bouquin (en tête des ventes) à moindre frais ?

Si Jean-Luc met (beaucoup beaucoup) de beurre dans ses épinards avec ses mandats et les ventes de son bouquin écrit à la va-vite (150 pages seulement) au titre évocateur "qu’ils s’en aillent tous" il oublie un peu vite qu’il fait aussi partie du lot.
Avec un parti totalement dédié à sa cause, son armée de militants et les indemnités d’un système sur lequel il crache allègrement... comme dirait Dany le Rouge, Jean-Luc a tout d’un Le Pen, en jouant au poil à gratter de la gauche, comme Jean-Marie et bientôt Marine le font pour la droite...

Avec 2012 en ligne de mire, Jean-Luc n’a pas fini de faire parler de lui ! Oui, Jean-Luc est vraiment un populiste heureux.

 

Mathieu SOLIVERES


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