Mélenchon : Inéluctablement vôtre

par Ariane Walter
mardi 29 mai 2012

Mélenchon, vendredi 25 mai, est en meeting à Courrières. C’est un petit meeting si on le compare à la foule récente de Strasbourg, inattendue et vibrante. Quelques centaines de personnes. Une forte assemblée, cependant, pour cette petite ville de la circonscription d’Hénin-Beaumont.

Mélenchon va parler pendant une heure et demie.

Il n’y a pas pour lui de petite salle. De petit public. On dirait même que parler lui est un exutoire nécessaire. Toutes les embrouilles, toutes les hontes, présentes et passées, il faut qu’il les révèle. Qu’il s’en lave. Parce qu’il en est touché. Dans cette sensibilité étonnante qu’aucun homme politique n’avoue. Mais touché non pas pour lui seulement, qui en a vu d’autres, mais pour tous les siens qu’il sait en danger à cause de ces trahisons. Tout le monde doit savoir les secrets de ce champ de mines qui s’appelle une campagne législative.

La politique est l’art des sophistes, des beaux parleurs. Lui, qu’on dit un orateur hors-pair, ne le doit pas seulement à sa technique mais surtout à sa conviction. Il n’y a pas de parler plus clair. Plus simple. Immédiatement accessible. Et à la tête. Et au cœur. Il le fait dans une sorte de hâte, d’urgence, chaque mot devant être entendu pour porter à des décisions, à un engagement inébranlable.

C’est un beau spectacle que cette passion de la parole. Et pour celui qui l’offre et pour ceux qui la reçoivent.

Ce jour-là, dans cette petite salle, il parle sur un ton familier. C’est une longue confidence qu’il donne à entendre. Et elle a d’autant plus de force.

 Ici se joue une grande partie.

Il ne faut pas la rabaisser.

Une très grande partie.

La première chose qu’il veut que l’on sache est que cette terre d’Hénin-Beaumont n’est pas celle de l’extrême-droite. Elle est au contraire celle de la gauche.

 La gauche, le socialisme, est né ici. Quand j’avais vingt ans, j’ai appris à connaître le nom de Courrières. C’était une des raisons de mon engagement, de jeune conscience qui pose des questions sur la vie, sur ce qu’elle va faire de son intelligence. 

Ce qui le frappe alors, c’est ce qu’il appelle «  la désinvolture des puissants ». Lors de la catastrophe dite de Courrières, lieu où siégeait la compagnie, les plus grands malheurs vinrent non pas de l’accident lui-même mais de sa gestion.

Et cette phrase, on peut aussitôt la rapporter à nos jours. Qu’est-ce qui est le plus tragique pour les peuples Européens ? La crise ou sa gestion ? Quand on entend Lagarde dire que les Grecs doivent payer leurs dettes et qu’elle préfère aider des enfants du Niger, dont son organisme détruit le pays, n’est-on pas confronté à cette même désinvolture ? Cette femme dont on apprend qu’elle gagne des fortunes sans payer d’impôts ! Mélenchon a beau dire qu’il était aisé d’éviter cette crise en demandant à la BCE de prêter de l’argent à la Grèce directement au même taux qu’aux banques, au moment où cette proposition devient la seule envisageable, il y en a encore pour faire peur en parlant d’une faillite de la Grèce, d’une impossible sortie de l’Euro. Que ne prévoit absolument pas le traité de Lisbonne. C’est sur FR3 le lendemain que Mélenchon laisse parler son indignation :

De quel droit parle-t-elle de cette façon aux Grecs ? Ce sont des propos indignes, s'il y avait une morale politique, Christine Lagarde devrait s'en aller du poste qu'elle occupe.
Pourquoi ne dit-elle pas : ce sont les armateurs, c'est à dire les capitalistes, qui doivent payer leurs impôts, alors qu'ils ne les paient pas ? C'est l'Eglise orthodoxe qui devrait payer ses impôts. Les braves gens du commun paient leurs impôts parce que c'est prélevé à la source. Les fonctionnaires n'ont aucun moyen d'échapper à l'impôt. 

On comprend désormais quel est le sens de cet « inéluctable » dont parle Mélenchon, tocsin que l’on entend de plus en plus nettement, qui rythme notre temps et pousse les peuples d’Irlande, du Canada, d’Allemagne, d’Espagne, de Grèce vers des manifestations de plus en plus dures. Inéluctablement éclate au grand jour l’incompétence de dirigeants qui n’ont que des intérêts financiers à défendre. Tous devraient être arrêtés, emprisonnés, jugés. Tous assassinent quotidiennement. Combien de suicidés, d’enfants qui meurent de faim, de jeunes sans avenir, de peuples dévastés par des guerres inutiles. C’est à ce monde qu’appartient Lagarde à la gueule tannée, l’élite aux éternelles vacances, la directrice de ce FMI qui détruit les pays africains et jette leurs peuples sur les voies d’un exil tragique. Puisque leurs terres sont massacrées par ceux-là même qui ne veulent plus les recevoir.

Mais il faut tout de même que les Grecs paient leurs dettes ! Qu’ils respectent leurs engagements ! 

Et Mélenchon de révéler quels sont les engagements auxquels les Grecs doivent se soumettre. Encore une nouvelle fois. Pour les résultats que l’on sait :

-Baisse des salaires : 22%

-Salaire minimum : 480 euros.

-Salaire des jeunes : baissé de 35%

-Allocation chômage : 313 euros.

-Suppression du CDI.

-Abrogation des accords de branche. Seul le gré à gré est admis.

-Licenciement de 150 000 fonctionnaires.

-Privatisation de tout le secteur énergétique.

Voilà les « petits engagements » qu’ils doivent tenir pour que les banques reçoivent de l’argent des banques, volé aux peuples, pour le reprêter aux peuples à des taux usuraires.

Mais comment cela peut-il se supporter ?

Comment un gouvernement Français, dit de gauche, peut-il l’accepter, entrant dans le clan des bourreaux de la Grèce ?

 

Désinvolture des puissants, la pire des racailles.

Comme ils l’étaient déjà sur cette terre du Nord. Autrefois. C’est une longue histoire que nous raconte Mélenchon. Plusieurs générations l’ont subie.

 Mes amis, comme vous avez été patients…

Commence l’antienne du malheur. Imposé pour plus de profits.

Une génération, on a dévasté tout le monde pour exploiter les mines. Ils sont morts de la silicose. La génération suivante : l’amiante. Petites gens qui ne savaient pas. Et s’ils avaient mal, ils ne disaient rien car ça ne se fait pas de se plaindre…Une barbarie pareille…La génération actuelle : pas d’emploi, pas de boulot. Et pour terminer, on vous colle les fascistes sur le dos ! On veut que vous soyez les suppôts de Mme le Pen ! Ca ne peut pas être vous qui avez inventé les délégués syndicaux, on vous traitait de fous à l’époque ! Le repos dominical, c’est ici qu’on l’a inventé ! La limite au temps de travail dans la mine même ! La première convention collective, ici ! Les premiers actes de la résistance ouvrière, les armes à la main, ici ! Des types collés le long des murs pour avoir été fusillés : 330 dont 200 cocos ! La première grève patriotique en 1941, ici ! C’est notre berceau ! C’est cette terre-là ! »

Le plus grand désespoir de Mélenchon est de voir, dans la presse, parmi ses amis même socialistes, des accointances avec cet ennemi qui avance à visage couvert : le FN. Quand je le rencontrerai sur le marché de Méricourt c’est à cette confidence qu’il viendra le plus rapidement : Ils me haïssent tellement qu’ils préfèrent l’extrême-droite. Un article que j’ai lu dans « Le Monde », même pas un blog, un article en pleine page politique, un article de la presse de Rothschild, ces capitalistes qui ont intérêt à avoir une main-d’œuvre d’immigrés clandestins, titre, signé par Abel Mestre : « Dans les quartiers populaires d’Hénin-Beaumont, les portes s’ouvrent pour marine le Pen » Titre totalement putassier car, je suis bien placée pour le savoir, dans ces quartiers les portes s’ouvrent pour tout candidat qui sonne !... Tout un pavé s’en suit, favorable à Le Pen, un tantinet méprisant pour ces petits lotissements « proprets avec des nains de jardin » En sous-titre la phrase suivante : « Sur ces terres, ce n’est pas tant le message anti-immigrés qui convainc que le discours sur l’économie. » Bref, les partisans du FN ne sont pas racistes. Bien sûr. J’ai pu m’en apercevoir moi-même en faisant du porte à porte le lendemain dans la cité de Dourges. Accueillie par une femme qui vote FN , elle en vient vite au fond de sa pensée : « Et ces arabes qui se font refaire toutes les dents avec la CMU alors que moi je paie ma mutuelle ! » Je lui réponds : « Vous êtes sûre ? Parce que ceux qui ont la CMU peinent à se faire recevoir par des dentistes qui ne veulent pas trop tarder à être payés ! » « Bien sûr que j’en suis sûre ! Et ils viennent ici pour se faire soigner du sida ! » Les voilà, les partisans du FN. Pas racistes. Non.

Lors du discours de Courrières, un passage me bouleverse. Mélenchon s’exclame :

Vous voulez savoir quels sont vos pères ? Quels sont les gens d’ici ?

-900 Kabyles.

-200 000 Polonais.

-6 000 Italiens.

-4 000 Algériens.

-78 000 Marocains.

Voilà quels sont vos pères et vos mères ! Et c’est de ceux-là dont on vous demande de vous désolidariser ? Jamais ! Jamais ! Personne ne repartira ! Ce pays est à vous ! Voilà ce que je suis venu faire ici. Je suis venu parler très fort ! On nous dit que les partisans du FN ont de la souffrance sociale ! Depuis quand, quand on souffre, on devient bête et méchant ? Ceux qui souffrent, ils ont l’intelligence de dire : « On va se serrer les coudes avec le voisin. L’Entraide !

Quant à Mme le Pen qui traverse les marchés au pas de course, elle dit qu’elle n’est ni de droite, ni de gauche. Comment se fait-il alors qu’elle veuille réformer la droite ? Ce serait donc qu’elle serait de droite ?

Le lendemain je découvre un fait divers dont la presse fait ses choux-gras. Sur une plage une fille qui bronze seins nus se fait agresser par de très jeunes « arabes ». Ils vont jusqu’à lui lancer des cailloux. Combien de blancs hooligans ont fait des leurs hier ? Voilà la presse de propagande qui aide le front National pour détruire le front de gauche. Car c’est l’objectif. Des socialistes même. Surtout des socialistes. Qui veulent gouverner seuls.

Ce que sont le socialistes dans cette région, les casseroles qu’ils traînent, la guerre des chefs et des sous-chefs, les élections bidouillés, les pratiques mafieuses, voilà ce que Mélenchon dénonce au grand dam du saint gouvernement élu depuis peu. Ces socialistes ont été les plus affairistes, les plus traîtres au peuple pendant des générations et à présent les voilà encensés par une presse quasi soviétique. Hollande a fait bon effet à l’étranger ! Mélenchon met les choses au point dans son blog. Il parle de l’Otan et de la rencontre de Chicago.

Heureusement qu’il y a le blog de Mélenchon pour savoir vraiment ce qui se passe en politique. Je vous donne le passage dans son intégralité. Moi aussi, je fais de l’instruction citoyenne :

Une «  nécessité pragmatique ». Tel est le terme sophistiqué choisi lors du sommet de l'OTAN de Chicago des 20 et 21 mai par François Hollande pour justifier une reculade dont on n’a pas fini de mesurer l’impact. Il a donné son accord pour le lancement de la première phase d'un « bouclier anti-missile ». Ce projet consiste pour les USA et leurs alliés de se doter d'un système de surveillance et d'interception de missiles qui seraient tirés contre des intérêts ou des territoires de ces pays. En fait, ce bouclier est un vieux projet national des Etats-Unis. Ils se sont évertués depuis des années à le greffer sur l'OTAN. Dans sa partie européenne, ce projet vise théoriquement à protéger l'Europe de tirs de missiles depuis le Moyen-Orient et en particulier l'Iran. En fait l’intention vise large. C’est bien pourquoi la Russie y voit une étape supplémentaire de la surenchère militaire des Etats-Unis à ses frontières. L'installation en Pologne et en Roumanie de missiles du fameux bouclier n’est pas vraiment un gage de paix donné à la Russie. Et de même à propos de leur prédisposition sur des navires nord-américains en Méditerranée et surtout en Mer Noire. Des lieux qui peuvent aussi bien servir à parer une attaque hypothétique de l'Iran qu'à menacer très concrètement la Russie et ses alliés.

François Hollande avait exprimé il y a à peine un mois, le 10 avril 2012, sur I>télé, son opposition au lancement d'un tel projet par l'OTAN : « Je suis réticent à l'égard de cette évolution. La première raison, c'est que nous n'avons aucune possibilité de participer industriellement à cette affaire et deuxièmement ça met en cause l'idée même de la dissuasion. » Deux bonnes raisons que je partage. Depuis, il justifie son revirement par le fait que ses réserves ont été levées par la déclaration finale du sommet de Chicago. Or cette déclaration n'a strictement rien changé au projet en question. Et cela tout simplement parce qu'il existait déjà avant ! Les principes ont été fixés en 2010 lors du sommet de Lisbonne de l'OTAN. A l'époque, Nicolas Sarkozy avait accepté que soit inscrit dans le concept stratégique de l'OTAN, un document de référence, la création d'une « capacité de défense anti-missile ». Le sommet de Chicago auquel vient de participer François Hollande a donc seulement lancé la première phase opérationnelle. En réalité, il s’agit de faire entrer en phase opérationnelle la prise en charge par tous les alliés d'un programme américain de défense anti-missile qui existe déjà lui aussi. Celui-ci a été décidé au Congrès américain par le vote de la loi sur le National Missile Defense Act de 1999. Il est d’ores et déjà géré par une énorme agence états-unienne, la « Missile Defence Agency ». Cette défense anti-missile repose sur plusieurs boucliers qui, en se recoupant, sont censés défendre le territoire des Etats-Unis et celui de leurs alliés. Avant même la décision du sommet de l'OTAN, les Etats-Unis avaient déjà commencé à déployer la partie européenne de ce bouclier, notamment en envoyant en méditerranée des croiseurs spécialement équipés de missiles d'interception.

La greffe de l'OTAN sur ce dispositif répond à deux objectifs des Etats-Unis. Le premier est politique. Il conforte la légitimité internationale d'un projet vivement contesté par la Chine et la Russie et potentiellement contradictoire avec les traités internationaux de désarmement. Le second est financier et industriel, car avec l’accord de la réunion de Washington les européens vont devoir contribuer à un projet dont le coût faramineux ne peut plus être supporté par les seuls Etats-Unis. C’est une sorte de relance de l’industrie américaine comme l’est tout grand projet d’armement dans ce pays !

Loin des objectifs qui sont affichés face à la menace théorique de l'Iran, ce projet est donc avant tout une démonstration politique et industrielle des Etats-Unis. C'est d'ailleurs exactement ce qu'en disait le rapport parlementaire de 2001 de Paul Quilés, adopté à l'époque par la commission de la défense. Humour de situation : François Hollande faisait partie à cette époque de ladite commission ! Ce rapport affirmait ainsi : « La défense antimissile est, avant toute chose, un projet idéologique, largement déterminé par des considérations politiques, technologiques et industrielles. Il répond au souci des Etats-Unis, non de rompre avec la logique de la guerre froide, mais d'en préserver un apport qu'ils considèrent comme fondamental : le maintien de leur supériorité technologique et de leur prééminence stratégique. » J’approuve absolument cette façon d’analyser le projet. Le rapport évoquait ensuite « les conséquences industrielles de premier plan qui découlent de ce rôle majeur de la défense antimissile dans la préservation de la supériorité technologique américaine. Quatre entreprises de première importance sont en l'occurrence concernées : Lockheed Martin, Boeing, Raytheon et TRW. Elles bénéficient de 60 % des crédits alloués par le Pentagone pour ce programme. [...] les industriels n'ont pas ménagé leurs efforts pour favoriser la défense anti-missile et un système d'influence impliquant les congressistes, les industriels et les militaires existe sur ce programme dont le coût a été évalué entre 50 et 60 milliards de dollars. » Autrement dit, sous l’appellation euphémisante de « lobby », il s’agit d’un groupe de corrupteurs disposant d’un budget faramineux. On suivra donc avec beaucoup d’intérêt les prises de position, les tribunes et autres « conférences » qui vont assurer la promotion de cette belle, noble et pure idée ! On peut craindre le pire. Surtout dans un gouvernement qui compte huit membres qui sont passés par la « french american fondation ». Ce machin est une sorte de club « le Siècle » pour « young leaders » que le rêve américain et autres fadaises prétextes fascinent. Bref le gouvernement le plus atlantiste et le plus sous influence depuis bien longtemps.

Nous voilà bien partis.

Ce parti socialiste qui, dans le Nord, trafique copain comme cochon avec le FN. (Voir l’article édifiant de Schneidermann.)

Ce parti socialiste qui a refusé de recevoir Tsipras et a reçu le Passok !!

Mélenchon, pourtant, ne mélange pas les torchons et les serviettes. Bien des socialistes avec qui il est en contact dans la région, heureux de le voir parmi eux, sont plus victimes que gangsters. Mais il y a une grande différence entre l’autorité parisienne et les militants socialistes qui, sur le terrain à Hénin-Beaumont, ayant eu à souffrir de pratiques plus que douteuses , justiciables, désespérés d’avoir vu monter le Fn à cause même de ces fautes, sont en fait favorables à Mélenchon qui pour eux représente la vraie gauche. Ils sont prêts à l’aider.

Quand Aubry déclare que Mélenchon, en se présentant à Henin-Beaumont, met le Fn au centre du débat, non mais quel culot, quelle parole mensongère, quelle honte pour une femme politique ! Lagarde bis ! Mélenchon était à Hénin-Beaumont quand Le pen y a fait ses plus hauts scores ? Ce n’est que depuis quinze jours que cette région glisse à l’extrême-droite ?

Il faut se battre.

 Mélenchon, on le sait, appelle à un combat politique par les urnes. Certains se moquent de lui en disant que cela ne débouche sur rien. Lui veut rester légaliste. Républicain dans l’âme. Il y a des bulletins de vote. Il faut sortir de cette idée malsaine que voter ne sert à rien. Il faut voter en toute conscience, en toute connaissance de chose. Ce qui arrive au parti Siriza en Grèce, inéluctablement, n’arrivera-t-il pas au FDG en France ?

Au parti socialiste qui gouverne, Mélenchon, une nouvelle fois, lance deux admonestations . Il rappelle d’une part que la victoire du PS est celle du FDG. Leurs voix ont été indispensables à la victoire :

 Nous avons des DROITS sur cette victoire.

-Nous demandons que cessent les poursuites contre les syndicalistes. Cela ne coûte pas d’argent.

Si le gouvernement ne répond pas favorablement à cette demande on saura rapidement de quel côté il est.

-Qu’il y ait un moratoire sur les licenciements.

Pour éviter que les entreprises ne dégraissent avant l’issue des législatives.

Le troisième point s’adresse aux électeurs. Il y a une nécessité absolue dans notre pays. Il faut que le Front de Gauche soit un parti-charnière car, sans lui, le gouvernement Hollande sombrera dans un libéralisme qui sera mortel à la France et à l’Europe. Le FDG est déjà un parti-charnière au Sénat. Il doit l’être à l’Assemblée. Seule la présence de ces députés FDG protégera la France contre les fautes de la social-démocratie.

Et ceux qui votent à droite ? Parce que c’est plus chic d’être du côté des patrons. Parce que ça peut rapporter. Parce que les pauvres sont moches. Parce qu’eux, à droite, ils ont travaillé pour réussir et pas les pauvres. Qui se traînent. Qui gâchent le paysage. Ou ils votent FN. Mais ce sont des gens bien, nous dit-on. Non. Tout le monde connaît l’historique du FN. Ses origines. Parti nazillon anti-sémite. Tout le monde voit ce qu’est « Aube dorée » en Grèce. Le FN a changé. Non. Il ruse. C’est différent. La misère sociale est une chose. Le racisme en est une autre. A ce sujet j’ai relevé une remarque de Mélenchon qui rappelait qu’autrefois, du temps de l’immigration polonaise, des Français catholiques disaient : « Ah ! non ces Polonais, on n’en veut pas ! Ils n’ont pas le même catholicisme que nous ! »

Comme la haine est inventive. Les FN ont une mentalité d’enfant de quatre ans qui, dans sa chambre quand un copain vient en visite serre ses jouets contre lui et ne veut rien partager. C’est cette mentalité primitive, sans connaissance, sans ouverture, dans l’ignorance absolue de l’histoire et des évènements actuels qui caractérise ces militants. Dans une famille ce sont les parents qui disent à l’enfant :« Tu dois partager . Si tu gardes tout pour toi tu n’auras rien des autres. » 

On me dira : « Ah ! il s’agit d’autre chose que d’un enfant en visite ! »

Mais qui est assez aveugle pour ne pas voir le rôle des US qui favorisent en Afrique l’accès au pouvoir des Islamistes pour mieux terroriser l’Europe son gibier de prédilection ? La France est au cœur de son dispositif. Sa terre Sainte.

Qui ne juge pas de la traîtrise du Capital qui adore cette main-d’œuvre immigrée bon marché ? Et vous croyez que si vous votez à droite ils vont karchériser vos banlieues ? Mais vous rêvez ! C’est de cette chair d’immigré dont ils font leur beurre ! Sachez pour qui vous votez !

Votez, bon sang, pour ceux qui veulent quitter l’Otan, lutter contre le grand marché transtlantique, défendre non pas seulement les pauvres mais un équilibre social, ne plus parler la langage de la crainte mais celui de la fraternité.

Nous en avons tellement besoin en cette période.

Vous ne voulez pas le faire ? Vous le ferez inévitablement. Inéluctablement. Car il n’y aura pour les peuples que la solution des peuples !

Ne voyez-vous pas ce qui se passe au Canada ? Ne comprenez-vous pas que nous y sommes, dans cette soft-dictature qui plane au-dessus de nos têtes et va s’abattre à l’occasion d’un nouvel attentat inventé, d’une nouvelle guerre ?

 

Dans la petit salle de Courrières, on comprend mieux le ton pressent, angoissé, passionné de Mélenchon.

Pour terminer, il lit le témoignage d’un gars du Ch’nord qui rappelle qu’au moment où des prisonniers nazis avaient été envoyés dans les mines, crevant de faim, les Français qui auraient pourtant dû les haïr, s’étaient eux-mêmes privés pour les nourrir.

Cela s’appelle la fraternité humaine.

Inéluctablement.

 

Photo : remy Blang. 


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