Mélenchon, l’éloquence au service du cœur

par Elliot
mardi 11 avril 2017

De Marseille a retenti une voix, celle d’un tribun magnifique, tribun de la plèbe mais aussi de la France, Lamartine de notre temps ou Jaurès, ou encore Hugo sorti du tombeau, Mélenchon, la voix de la France de 1789, celle des humiliés dont le cœur reste plein de ferveur et d’espérances et qui ne peut se résigner à fermer les bras aux misérables qui la supplient de les accueillir.

La France de la générosité et de la paix n'est pas morte, celle qui refuse de sacrifier ses principes à un illusoire confort personnel, celle qui se détourne des aigris, de tous ceux qui croient se guérir de leur misère autant morale, intellectuelle que physique derrière de délirants appels à la haine !

La France qui ne peut se résoudre à de vaines éructations xénophobes pour taire son immense frustration d’être laissée pour compte du vaste mouvement qui redessine notre planète, celle qui ne pense pas qu’elle sera en sécurité à l’abri de ses frontières rendues étanches, on se demande bien comment, et qui se recroqueville sur elle-même, sur ses petites bassesses, sur ce qui surnage de ses illusions perdues, cette France qui veut pas être celle rancie qui cultive la nostalgie et la rancœur plutôt que de se projeter dans l’avenir dont personne ne peut définir les contours !

Mélenchon parle aux Marseillais et à la France : il occupe l’espace, il veut convaincre même ceux qui ne souhaitent pas l’écouter et sa voix porte bien au-delà de ceux qui sont depuis longtemps acquis à ses thèses.

Il a du coffre, comme on dit, d’où sort un discours puissant, puissant par son timbre et puissant par ce qu’il exprime, marqué par une érudition et une grandeur d’âme épicée d’une verve sans pareille.

On pourrait reprendre à son compte l’élogieux constat que fit André Siegfried de Jean Jaurès qu’il qualifia en son temps d’extraordinaire torrent verbal.

 

La France est belle quand Jean-Luc Mélenchon la chante, elle est belle car elle est universelle et chacun dans le monde rêve de se reconnaître en elle.
C’est la France qui a apporté au monde et y a fait rayonner l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité, ces principes qui souffrent d’être proférés par la bouche de leurs ennemis mortels qui poussent l’indignité jusqu’à s’en revendiquer.

En ce sens, la Marseillaise est le chant révolutionnaire universel et non la rengaine vociférée dans les arrière salles où se cultive la haine et la soif de revanche altérée par des faux-semblants.

J’ai mal au cœur à imaginer qu’une partie de ces gens que je coudoie puissent sacrifier ces principes qui ont présidé à leur éducation civique pour se rallier à ceux chez qui ils ne sont que de vains mots.
J’ai mal à la France que j’aime quand je les vois si nombreux – tout comme l’étaient ceux qui il y a trois quarts de siècle se pressaient dans les rues pour applaudir un maréchal félon – mais je sens aussi le souffle de la guérison quand j’entends Mélenchon demander une minute de silence pour tous ceux qui se noient en Méditerranée dans l’espoir illusoire de la terre promise et que la foule se tait, saisie par la majesté du propos et séduite pas son humanité.

Qu’il est bon de d’écouter quelqu‘un qui ne transige pas avec ses principes, qui tient à les rappeler sur le théâtre même où il les avait énoncés en 2012.
Sans doute la nature humaine est ce qu’elle est, faite d’égoïsmes et de petites haines recuites par les convulsions de l’impuissance.
Plutôt que d’examiner leur responsabilité propre dans le malheur, d'aucuns préfèrent la rejeter sur les autres, ceux qui sont différents, qui ont l’outrecuidance de l’afficher et de ne pas raser les murs ou se terrer dans les caves, peuple de l’ombre que certains ne sauraient voir, oublieux de tous les principes de la devise de la France.

Ou bien, d'autres encore préfèrent se laisser séduire par le fanatisme de la fausse nouveauté ou la frénésie des prétentions qui prétendent s’opposer par le plus choquant des contrastes à leur propre substance.


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