Mélenchon - Le Pen - La convergence des ronds-points

par gruni
jeudi 10 janvier 2019

Benoit Hamon s'inquiète déjà du résultat des prochaines élections présidentielles. Non pas de son score personnel avec Génération.s qui sera négligeable, mais de celui de Marine Le Pen qui pourrait rafler la mise en 2022. Le Frondeur effronté mais effondré après un pitoyable 6% en 2017, n'a pas tort. Surtout que Le Pen vient de "faire le point" et doubler Jean-Luc Mélenchon qui jusqu'à maintenant détenait le titre honorifique et envié de premier opposant avec son mouvement, La France Insoumise.

Pour information, à la question posée : "Selon vous, quelle formation politique incarne le mieux l’opposition au président de la République, Emmanuel Macron ?" Les résultats de ce sondage sont les suivants. 

Le Rassemblement National - 35%

La France Insoumise 30%

Les Républicains 23%

Le Parti Socialiste 10%

Ne se prononcent pas 2%

Dans ce même sondage, nous passerons rapidement sur l'augmentation de 5 points du Président de la République avec maintenant un total de 28% des citoyens qui approuvent son action. Un chiffre plutôt flatteur puisqu'au premier tour des élections, Emmanuel Macron n'avait obtenu que 24,01%, ce qui est peu glorieux mais quand même mieux que le résultat obtenu par tous les autres candidats.

Il se trouve que Marine Le Pen, dans une interview à Valeurs Actuelles, a déclaré trouver "certaines convergences" entre son parti et celui de Mélenchon. Comme elle est taquine ! Selon la présidente de l'ex Front National (pourquoi parler toujours du passé ?) c'est le mouvement des Gilets Jaunes qui "a souligné certaines convergences". Il est vrai que d'après certains observateurs éclairés ou pas, les ronds-points seraient majoritairement occupés par des électeurs du Rassemblement National, mais aussi par pas mal de sympathisants de la FI. Rien de telle qu'une discussion au coin du feu pour nouer des liens amicaux. Faudrait quand même vérifier pour qui votent les citoyens qui occupent encore quelques ronds-points sur le territoire, et combien d'abstentionnistes sont parmi eux. Depuis le temps qu'entre deux coups de klaxon et trois palettes enflammées des GJ nous disent devant les micros anonymes des médias apeurés, ne pas vouloir se faire récupérer par des Partis politiques. Mais, incontestablement, c'est bien Le Pen qui tire le plus habilement les marrons du feu. 

Certes, il existe tout de même une divergence essentielle entre les deux partis, l'immigration ! Selon Le Pen, Jean-Luc Mélenchon "n'a pas le courage d'effectuer la rupture politique qui serait nécessaire". 

D'autre part, "M. Mélenchon est assez intelligent pour s'être posé la question de l'immigration. La tentation de rompre avec cette idéologie immigrationniste ultraradicale lui a traversé l'esprit, mais il est coincé. Des gauchistes, des communautaristes et des indigénistes constituent l'ossature de son mouvement, plus que de son électorat"

Mais encore, "En mettant à la porte la partie de la France insoumise qui représente le souverainisme et qui était critique à l'égard de la submersion migratoire, il (M. Mélenchon) s'est livré, pieds et poings, aux indigénistes (...) qui sont représentants d'une extrême gauche communautariste et immigrationniste" (Radio Classique)

Toutefois, Marine Le Pen n'a "pas le sentiment" de s'être rapprochée de LFI. "Sur le constat ça peut nous arriver d'être d'accord, mais sur les solutions nous (avons) en règle générale des propositions qui sont divergentes".

Toujours sur Radio Classique et comme sur d'autres médias, les journalistes semblent obsédés encore plus que Mme Le Pen par un possible retour politique de Marion Maréchal. Être le premier journal qui annoncera retour de l'actuelle fondatrice de l'ISSEP (Institut De Sciences Sociales Économiques & Politiques), serait mieux qu'un scoop, un véritable Graal médiatique.

Pourtant, pour la présidente RN, son "conservatisme est incompatible avec sa pensée politique." "Elle m'a dit de la manière la plus claire qui soit qu'il n'était pas question qu'elle soit candidate aux européennes, qu'elle ne souhaitait pas du tout revenir en politique". 

Voilà donc, pour la favorite des élections européennes le danger Marion écarté pour un certain temps. Mais, avoir Le Pen comme première opposante n'arrange pas forcément Emmanuel Macron que l'on soupçonne d'avoir une préférence pour Mélenchon. Encore une histoire à dormir debout comme celle de la sardine...

 

https://www.bfmtv.com/politique/avec-les-gilets-jaunes-le-pen-voit-des-convergences-entre-son-parti-et-celui-de-melenchon-1607805.html

 


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