Mélenchon prends garde au peuple

par ddacoudre
jeudi 4 juillet 2019

J'ai eu la chance de naître à la fin de la guerre. Je vous rassure je n'y étais pour rien, ni pour devenir un militant.
La premier position syndicale à défendre était de mettre en place des plans d'accès à l'éducation permanente dans les entreprises.

Une idée.

La reprise d'une clairvoyance de Chaban Delmas et Jacques Delors dans leur projet de nouvelle société en 1969, dont le fondement reposait sur le développement des Savoirs.
 Eux mêmes le tenaient de la prise de conscience que les entreprises qui se développaient le mieux en Europe et au USA étaient celles qui consacraient un budget à la formation.
Ce fut un flop complet, ils ont été éliminés du champ politique.
Dans les réunions, aucun employeur ne voulait financer un projet d'éducation permanente, pour compléter une éducation continue par l'entreprise.
J'ai encore le souvenir : "les entreprises n'ont pas à apprendre à un salarié à jouer du piano".
Côté salarié c'était pire, ils s'estimaient ne plus être des enfants pour être instruits, et que ce qu'ils savaient suffisait.

La limite de 68.

68 était entré dans les portefeuilles mais pas dans les cerveaux. 
Mais Impossible de réunir la tête et les jambes en 70.
La loi a transformé cela en formation professionnelle à une obligation de 1%. Le patronat se lança dans la collecte des 1% pour créer des centres de formation paritaires. 
Ils restèrent et sont restés opposés à consacrer et financer des heures d'éducations générales, ex d'économies, (ceux qui me lisent savent maintenant que ce ne sont pas les patrons qui financaient mais les salariés.)
 Par contre ils sont parvenus à diriger ces sommes vers l'adaptation au poste de travail qui leur incombaient. (Les salariés paient leur adaptation au travail.)

L'esprit des lumières s'éteint.

La mort de l'illusion nourrit par Chaban-Delmas et Delors, d'avoir au travail des ouvriers éclairés.

La formation professionelle prend le relais (les jambes), sans remettre en cause son utilité. Elle ne visait qu'à une spécialisation, ce dont avait besoins le patronat, des d'objets productifs.
Ne comprenons rien de péjoratif en cela, c'était même essentiel, l'aptitude créatrice est irréductible, le travail non (c'est un autre débat).
Pourtant les initiateurs de la nouvelle société voyaient plus loin que cela.

 Que l'éducation permanent soit un moyens d'être un accomplissement de SOI au travail pour tous ceux qui n'avaient pas eu une scolarité exemplaire ou en étaient sortis trop tôt. 
 Qui donc pouvait en intelligence s'opposer à cela. Les intellectuels venaient de faire 68. Enfin c'est ce qu'on dit.
 
Fernand Pelloutier..
 
 Ce n'est que beaucoup plus tard que j'ai mesuré la portée de ce projet.
D'une part quand j'ai appris l'engagement de Fernand Pelloutier créateur des bourses du travail, lieu où les ouvriers pouvaient aller s'instruire d'enseignements pour comprendre la vie, et non devenir des outils.
Ce n'est que 10 ans plus tard dans la commission paritaire de l'emploi, une fois que l'espoir des emplois de transferts fondait à vue d'œil, que j'ai suggéré que l'on imagine des sas pour assurer les transitions d'un emploi vers d'autres.
 Et j'avais retenu la leçon ; les salariés n'allaient pas volontairement s'instruire. Cela a débouché sur les stages rémunérés. Ensuite j'ai continué de plaider pour un enseignement universitaire pour les adultes tout au long de leur vie professionnelle. C'était trop demander, personne n'a entendu. Même pas mon organisation syndicale. Pire, au congrès de 91 elle a écarté, voire égaré m'a ton dit, ma proposition au vote du congrès sur les conseil de Blondel.
Ni même le PS auquel j'adhérais.
Un monde de sourds.
Pourtant tous deux avaient dans leurs statuts l'émancipation de la classe ouvrière.
Mais je pense qu'ils devaient s'imaginer que c'était dans les temples de la consommation, à la télé, et aujourd'hui sur le net que l'on apprend. Il ne faut pas confondre recevoir un enseignement et s'informer.

Je crois que personne n'envisage de se faire opérer par un médecin qui s'est instruit par les journaux, les radios, la télé, le net.

Don quijote.

Bref, comme don quijote inlassablement j'ai lutté contre des moulins à faire de la monnaie. 
Je continue inlassablement, car d'autres entrent dans cette voie, mais pas pour la même finalité (Google, Idrisse Aberkane l'économie du savoir).

 Une fois de plus les ouvriers, les salariés, les employés, les ventres mous, les cons, les prétentieux, les génies de bar et du PMU, les scientistes infusés, les églises immobilistes empêtrées dans un dieu auquel elles ne comprennent rien, les laïcs sclérosés par l'identitarisme, tous ces ânes qui refusent de devenir des pur-sangs.


 Ceux à qui on fait croire qu'ils sont tout juste bon à se faire exploiter, qu'il faut savoir se vendre sur le fabuleux marché de l'emploi. 
 Inconscient même qu'ils en ont accepté le fait, d'être des bourriques.
 Il ne faut pas les juger pour cela, ils ne sont pas différents de ceux qui les ont précédé, mais croire en EUX. Car ils en ont les moyens intellectuels dont ils ne font pas l'usage, faute de savoirs.
 
Bourriques comme avant hier sur les places du monde où se vendait filles et esclaves.
 Bourriques comme hier encore place de Grève les ouvriers du 19 siècle.
 
Qu'avons-nous donc changé, si ce n'est d'avoir mis des murs autour de la place de Grève, des ordinateurs à la place des crieurs et au lieu de venter les muscles, celle de la santé des dents, nous évaluons le QI professionel. 
Peu importe qu'il soit con, c'est même un signe de qualité.
Peu importe que ce soit un soumis, c'est un signe de stabilité. 
L'essentiel c'est qu'il soit un feignant qui s'ignore par morale, car il trouvera, pour ne pas se fatiguer, toutes les astuces pour accroître la productivité. (J'ai à mettre sur le net un essai ou je développe que la recherche d'économie d'énergie est le moteur essentiel de l'existence de tout temps, ce que nous appelons la feignantantise quand cela nous concerne ?)

Et avec tout cela il faudrait que je renonce.

 Nous sommes obligés de trouver dans notre existence le moyen d'un épanouissement, l'exercice d'un métier une profession, d'un mandat politique, d'une activité extra productrice, y concourent. Ce n'est pas cela qui est en cause. 
 C'est comment l'on accède aux besoins de connaissances qu'induisent tout les Savoirs qui se sont cumulés depuis la première taille d'un Silex à aujourd'hui.

Ce sont les conditions sociales de classes qui vont définir qui a les moyens Economiques de dégager du Temps Libre pour les apprendre.
Ne nous illusionnons pas j'ai calculé qu'il faudrait 70 ans d'études pour les cumuler.
De plus tous les jours s'en ajoutent de nouveaux, chaque fois qu'un entrepreneur, un découvreur, qu'un feignant crée quelque chose en cumulant les Savoirs qu'on lui a appris.

50 ans.

Je dis bien qu'on lui a appris car seul il n'aurait pas fait la démarche, seul il ne saurait RIEN.
50 ans que je sais cela, 1/2 siècle.
40 ans qu'en vain j'essaie d'expliquer que l'avenir est dans les Savoirs.
50 ans de culture de l'ignorance par l'information, par une éducation spécialisée sélective par les classes sociales. 
Nous avons foutu en l'air toute la philosophie de Fernand Pelloutier. Celle de son espérance dans la démocratisation des SAVOIRS, afin qu'ils offrent aux ouvriers les moyens de s'émanciper, de s'élargir, de s'affranchir de leurs MAITRES.

C'est à l'inverse que nous sommes parvenus. Les citoyens veulent que leurs enfants ne s'instruisent que pour disposer d'un moyen efficace de se Vendre sur le marché de l'emploi. 
Afin qu'ils trouvent un maître qui cherchera à les acheter au moindre coût. 
Et qui ensuite le lui reprendra le prix où il l'a acheté en lui revendant son travail plus cher.

Cela n'est pas perçu de la sorte, mais les parents ont la clairvoyance que c'est en se glissant vers et dans des filières d'élites que l'on accède à des classes supérieures. 
À celles de Maîtres Subalternes quand l'on n'a pas hérité d'un Moyens de Production.
Les parents ne conçoivent les Savoirs que comme un ascenseur social pour devenir les maîtres sumbalternes. 
L'élite qui continuera à maintenir leurs parents et les autres dans un savoir limité, productif.
Ne leur restera plus qu'à rechercher librement ceux dont ils ont besoin pour accéder à la complexité du monde, dans les médias, le bouche à oreille qui véhicule plus de fake news que d'enseignement, la vulgarisation des Savoirs. L'information n'est pas faite pour s'éduquer, mais pour communiquer ou se divertir.

Nous croyons donc que s'informer c'est apprendre, c'est disposer de savoirs. Il n'en est rien nous avons un passé fait de siècles pour le comprendre. Mais encore faut-il aller apprendre comment nous vivions avant. Il y a des lustres, pour comprendre comment de la liberté, nous sommes passés à l'esclavage accepté, qui n'est qu'une construction culturelle, un paradigme distordu du NATUREL HUMAIN.

Rémunère pour apprendre.

Comment aujourd'hui pouvons nous croire que ce que nous venons de vivre, 30 ans d'ignorance que le socialisme n'a été au pouvoir que 2 ans. 
Le débat politicien lui peut raconter autre chose pour gagner des voix. Et il en gagnera d'autant plus que l'information circulera sans frein audible.

Durant ces années le Capitalisme sans opposition a joué son rôle. Amasser du capital et non créer de l'emploi.
Mais voilà pour saisir, cela faute de conviction politique, fallait-il avoir un peu plus de savoirs, de sciences politiques, de sciences économiques, de sciences humaines.
Toutes celles que F. Pelloutier, Chaban Delmas et Jacques Delors voulaient apporter, l'un aux ouvriers, les autres aux citoyens. 
Une éducation permanente à laquelle je ne fais qu'ajouter, REMUNERER, car les hommes n'aiment pas apprendre, j'ai retenu la leçon.

La bulle de l'ignorance.

Les Gilets jaunes ne sont que l'expression de la culture de l'ignorance, l'inculture. Ils paieront ce qu'ils réclament et ne le savent pas à cause de cela.

Cette fracture, que dis je cet abîme social qui s'est creusé dans la détention des Savoirs a Poussé dans la rue, ceux qui sont victimes de leur ignorance, pour ne pas vouloir aller apprendre. 
Ils en ont Rejeté ceux qui savent, l'élite (élite qu'ils ont élue, suivie) vers lesquels ils poussaient leurs enfants, comme ticket gagnant.

 Roulé, abusé, manipulé parce qu'ils sont ignorants (ne peuvent pas tenir compte de ce qu'ils n'ont pas appris) Au lieu de les émanciper, comme le PS l'a d'écrit dans ses statuts de 2008. 
Ils les ont laissé s'abrutir, avec des affaires de cul, des affaires d'abus de fonds, des histoires de veste ou de souliers, toutes les affaires émotionnelles qui bloquaient la réflexion, ne décrivant la vie que par les crimes, les délits, les drames, les coûts et les charges, ne délivrant que ressenti de corruption, de passe droits, de connivences, d'insécurité, d'abandon, d'incivilites, de perte d'identité, de perte de valeurs morales, de haine, de solidarité.

L'info ajoutée à l'ignorance et à la cupidité égoïste ont apporté la confusion. 
Cela dans tous les pays qui ont importé la culture américaine construite sur la guerre, la ségrégation, l'inculture de masse et le pognon.

La confusion de inculture

Elle a détruit tous ceux qui servaient de guide, de référence, incapable de s'y impliquer pour les réformer si de besoin. Les partis politiques, les entreprises, les syndicats, la diversité sociale tout ce qui fait leur vie, où il ont une place essentielle.

L'ultime retour de l'inculture

 Le plus terrible est qu'ils ne comprennent pas que ce sont EUX qui les ont "fait" durant ces 50 ans, en ayant besoin que de miroir aux alouettes.
Plus d'élites, égale plus de guides, égale désordre, égale Dictature.

La souffrance de la rue.

À l'évidence le petit peuple souffrait et il a crucifié sur l'autel de la colère tous les boucs émissaires qui lui étaient présentés comme source de leurs maux vrais ou faux.
Pourtant sans jamais pouvoir en identifier la source, sans s'interroger. Même les rejetant comme laxiste et n'aspirant qu'à la répression.

Comment pouvait-ils la trouver la source, ils n'en avaient pas acquis les Savoirs nécessaires pour les avoir refusés et ensuite toujours écartés. Comment pouvons-nous comprendre ce dont nous nous écartons.

Alors qu'en conclure. Qu'il ne faut pas compter sur les capitalistes ou employeurs pour vous instruire au delà de l'usage de clés à molette.
Que ceux qui avaient écrit dans leurs statuts l'émancipation des hommes n'en n'ont pas fait plus.
Quant aux autres partis de droite, ils avaient déjà compris le danger d'un peuple éduqué, instruit, enseigné. Ils ont viré les deux hommes qui avaient eu la meilleure idée lumineuse de leur temps, de leur siècle.
Que conclure également, que les citoyens ne veulent s'instruire que pour remplacer les capitalistes, mes maîtres. Ont-ils d'autres choix de réflexion. Aucun, on l'a vu aux résultats électoraux. 50 ans de cerveaux nourris à l'inculture n'ont pu remplacer l'idéologie Socialiste qui les soutenait. (Et c'est le PS qui en a toute la responsabilité)

Pourquoi nous allons nous en sortir. 

Pas parce que ce que nous n'avons pas appris durant 50 ans, nous allons l'apprendre d'un coup de baguette magique ? 
Pas parce que nous sommes devenus des génies en occupant la rue 6 mois, signe d'une gravité, une dérive profonde, d'une souffrance en crise.

Pas parce qu'il y a eu un débat national, avec un gouvernement qui comme les précédents dit, je vais supprimer les boucs émissaires, la résurgence boutonneuse qu'ils sont, et je continue comme avant.

Il n'y aura pas de miracles.

L'organisation qui nous a conduit à la confusion et sur les voix de la dictature que représente le RN, ne peut en effaçants les boutons soigner la maladie qui est, je l'ai dit et répète, pas le libéralisme mais le capitalisme.
Il faut un médicament politique. 
Ce ne sont pas ceux qui nous ont intoxiqués qui pourront nous le donner, à moins qu'ils se lancent dans la recherche ideologique au lieu de celle du RN.

Pour l'instant l'antidote est chez la France Insoumise et EELV. Mais s'ils pensent réussir avec les mêmes branques du peuple qui sont devenus incultes, il n'iront pas plus loin que Mitterrand avant d'abdiquer.
L'on ne transforme pas des "bourriques" en pur sang par un vote. (C'est écrit avec amour)

Çà c'est le rôle de l'éducation permanente continue tout au long de la vie pour tous citoyens actifs ou non.
Nous pouvons encore réussir à éviter notre régression à venir en mettant en chantier l'éducation permanente tout au long de la vie.
Non contents de créer réellement des emplois, nous prendrons un temps d'avance sur les autres états qui gérés par des Capitalistes, des dictateurs des théocrates n'ont pas fait mieux.
Nous devons garder à l'esprit que le numérique va tuer des emplois, la robotique aussi et il faut se placer dans un avenir lointain où malgré les emplois de transferts que représente l'écologie, ils ne seront pas suffisants.
Il ne faut pas reconduire l'erreur des années 80.

Humain d'abord.

Déjà la bagarre pour mettre l'Humain D'abord a commencé.
Des partis de droite et gauche socio démocrate qui durant 50 ans n'en ont pas tenu compte, si ce n'est comptablement, comme monnaie humaine, vont utiliser une fois de plus l'inculture des citoyens pour leur faire croire qu'ils vont changer la vie.
Alors demandez leurs si dans leurs statuts il est écrit la lutte contre l'exploitation de l'homme par l'homme ou son émancipation.

n    b


Lire l'article complet, et les commentaires